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Marie-George Buffet veut « faire exister la gauche »

Publie le jeudi 15 mars 2007 par Open-Publishing

Elle appelle à « une mobilisation générale » parce que la gauche ne gagnera pas en faisant « du Bayrou ».

Pourquoi, après le cataclysme qui vient de s’abattre sur les salariés d’Airbus et de toute la filière aéronautique, le parti socialiste a-t-il refusé la réunion en urgence du comité Riposte comme cela s’était fait lors de la bataille contre le CPE ? Hier matin, sur RMC, Marie-George Buffet pose cette question. Oui, pourquoi, reprend en écho son interviewer. À l’annonce du plan de suppressions d’emplois chez l’avionneur européen, la candidate de la gauche populaire a pris l’initiative de cette proposition en direction des onze partis et organisations de gauche qui constituent ce comité, mais, du côté du parti socialiste, cela a été une fin de non-recevoir. Pour Marie-George un véritable débat à gauche est aujourd’hui indispensable. Depuis un moment déjà, elle ne cache pas son inquiétude. Les sondages donnent actuellement la droite et l’extrême droite à plus de 60 %, quand la gauche, toutes composantes confondues, est à moins de 35 %. Après cinq ans d’une droite dure et autoritaire et alors que montent de toutes parts les urgences sociales, la déconvenue est de taille pour toute la gauche, particulièrement pour le parti socialiste qui voyait la victoire à portée de main et misait sur un mouvement de balancier de l’électorat.

À cinq semaines de l’élection, si elle ne se ressaisit pas, la gauche peut être prise dans une mécanique infernale : l’absence de dynamique de la candidature de Ségolène Royal nourrit l’angoisse d’une disqualification au deuxième tour et accentue le réflexe de « vote utile » qui, à son tour, assèche l’électorat des autres candidats de gauche. Mais, au final, c’est l’ensemble de la gauche qui est minoritaire et donc perdante. Et la droite risque d’en sortir non seulement gagnante, mais encore plus arrogante et agressive. Lundi soir, en meeting à Bezons, Marie-George Buffet appelait à une « mobilisation générale ». Car si la gauche est aujourd’hui inaudible, c’est, selon elle, parce que la campagne de la candidate de gauche qui est la plus présente dans les médias n’est pas porteuse des valeurs de la gauche, de ses combats. « Ségolène Royal ne prononce même plus le mot gauche », s’insurgeait Marie-George Buffet en insistant : « On ne fera pas gagner la gauche en faisant du Bayrou, si on veut créer une véritable dynamique, il faut affirmer un projet de gauche. » Et elle dénonçait : ce n’est pas lorsque Dominique Strauss-Kahn tend la main à François Bayrou qu’il se prépare à « changer la vie ». À Bezons, après avoir décrit les dangers de l’extrême droite, de la droite - celle de Nicolas Sarkozy et François Bayrou, « les frères jumeaux de la patronne du MEDEF » -, elle a appelé les hommes et les femmes qui se sont réunis sur le « non » de gauche, ceux qui se battent dans leurs entreprises et leurs quartiers, « à faire vivre la gauche », à utiliser sa candidature pour « faire exister la gauche ».

Jacqueline Sellem

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