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Qu’on s’y retrouve autour de Marx !

Publie le samedi 31 mars 2007 par Open-Publishing

Si le socialisme démocratique, unique force majoritaire à gauche, devait connaître un éclatement par aspiration centriste nous verrions disparaître toute tentative de modifications structurelles des formes de pouvoir car cette alliance provoquerait un renforcement d’un État politiquement de droite au lieu d’établir une distinction claire, nette et précise inspirée par une séparation dans l’application du pouvoir entre les plus grandes forces politiques que sont la droite et la gauche afin de déterminer des choix de société différents et une répartition de l’économique moins centralisée autour des mains du capital.

Les réunions d’opportunistes n’étant jamais de bonnes augures c’est un peu l’un qui choisirait le candidat d’en face dans une nouveau déploiement de la forme habituelle du leadership gestionnaire, autocratique avec la misère dont on s’occupe devenue un peu plus bonne mais pas forcément moins pauvre…

Voilà une contextualisation marxiste tout droit issue de la vitesse de réactivité d’une Arlette Laguiller dont le statut de vétérance des présidentielles n’enlève en tous cas rien à la vitalité de sa réflexion au sujet d’une problématique touchant les joutes oratoires concernant les candidats leaders en tête des sondages à propos de leur attachement en faveur d’un parti pris pour l’ « identité nationale ». Cette montée au créneau de prétendues solidifications nationalistes par un retour au patriotisme n’insiste que trop lourdement sur la redéfinition que certaines politiques cherchent à en obtenir comme si on avait changé de pays entre temps et qu’il faille redéfinir urgemment la situation nationaliste d’une France dont l’esprit patriotique devait s’arracher dans une bataille politique dont on ne voit pas le bout du tunnel depuis soixante ans alors que ces concepts n’appartiennent pas plus à une formation politique qu’à une autre, qu’ils sont une donnée immanente au fait d’être Français et que le refuser ou l’accorder sous des critères de préférence à un groupe plutôt qu’à un autre relève d’une remarquable supercherie nationale voire peut-être même d’une fabrication éhontée de programmes politiques dont la structure proviendrait directement du lointain cabinet d’un Pierre Laval resurgissant des plus sombres heures de l’histoire prêt-à-porter la crainte et la répression au cœur des foyers…

Patriotisme et nationalisme sont certes des donnée immanentes à toutes personnes vivant sur le territoire mais dont on ne pourrait forcer le citoyen à en exacerber le contenu - généralement cela conduit à de frauduleuses interprétations de sa teneur - ni à l’obliger de faire acte de présence lors de manifestations commémoratives ou constructives de sa gloire car, rappelait-elle sans ironie mais avec sincérité les dangers de ces retours en force de discours devenus trop anciens, « mettre des drapeaux aux fenêtres n’apportera pas plus de travail aux chômeurs » ce qui, on le voit bien, consisterait dans une démarche nationaliste à renforcer le capitalisme en définissant des individus indésirables pour la nation pour risquer d’accroître encore plus les problèmes des travailleurs et des démunis.

Si c’est pour enterrer le marxisme définitivement que les socialistes s’adjoignent à ce discours qui de toutes façons ne servira qu’à renforcer les points de vue droitiers qui gouvernent actuellement l’ensemble politique de ce pays c’est réussi car on ne peut être européen et nationaliste à la fois puisque l’Europe définie et protège toutes les patries qui la composent. Les accentuations trop élevées mises en avant sous les contours du nationalisme sont un danger permanent pour la démocratie car l’histoire nous montre que, sans vouloir remonter jusqu’aux prémisses de la seconde guerre Mondiale où s’affrontaient communistes et nationalistes dans les usines en Allemagne ni aux drames qui secouèrent les Républiques de l’ex-Yougoslavie, elles ne conduisent qu’à d’insipides affrontements si ce ne sont de tragiques catastrophes qui en résultent ou la définition d’un pedigree citoyen mieux en adéquation avec le système économique…

Et c’est là une raison suffisante pour ne pas y participer et de rester positionner sur le situationnisme internationaliste de la pensée marxiste que tout opposait aux idées nationalistes mieux combattues à son époque, presque acceptées aujourd’hui et dont nous ne pouvons attendre qu’inquiétudes et craintes pour la dignité humaine de ceux qui refuseraient l’identification qu’on cherche à actualiser dans cette désespérante campagne électorale.

Ce en quoi l’internationalisme des nations réunies par le patriotisme ne pourra exister que pour des droitiers qui finalement utilisent la particule internationale que pour accentuer les profits et non pas réduire les inégalités pour augmenter le pouvoir d’achat du plus grand nombre comme pourrait le faire une internationale marxiste qui se propose toujours d’aller plus loin que ce qu’en ont faits les socialistes depuis qu’ils s’en arrogèrent la direction pris par le vertige d’une effrayante lubie majoritaire.