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Faut-il travailler plus pour gagner plus

Publie le lundi 16 avril 2007 par Open-Publishing

Vidéo témoignage

Le slogan de Nicolas Sarkozy « travailler plus pour gagner plus » est une véritable escroquerie. La durée du travail et la rémunération ne dépendent pas de la volonté du salarié mais de celle de l’employeur. Effectivement, les employeurs décident seuls de l’utilisation des heures supplémentaires et de qui les fera. N’oublions pas que des millions de salariés subissent les temps partiels et aimeraient bien travailler à temps plein, et que dire des personnes au chômage.
"Vous voulez gagnez plus ? Faites des heures supplémentaires !", Sarkozy et Bayrou proposent de faire des heures supplémentaires pour augmenter le salaire des français, ils proposent notamment d’exonérer encore les charges des entreprises.

Aujourd’hui, les heures supplémentaires donnent lieu à une majoration salariale de 25 %, sauf dans les entreprises de moins de 20 salariés où les quatre premières heures ne sont majorées que de 10 %.
Le candidat de l’UMP propose de supprimer cette exception et que toutes les heures supplémentaires soient, partout, majorées de 25 %.
Pour Sarkozy, le revenu de ces heures supplémentaires serait, pour les salariés, exonéré d’impôt sur le revenu, les employeurs seraient quand à eux exonérées de charges patronales et c’est l’Etat qui financerait les droits sociaux des salariés en compensant intégralement ces allégements de charges à la Sécurité sociale.
Bayrou propose de son côté que les quatre premières heures supplémentaires soient majorées de 35 %. Pour le salarié, la majoration de 35 % ne privilégiera pas de l’abattement de charges sociales et d’exonération d’impôt et pour l’employeur, les cotisations sociales seraient réduites.

Trop d’heures supplémentaires aggravent le chômage

Un de problème et que ces heures pourraient bien être en partie fictives, les employeurs comme les employés auront en effet intérêt à déclarer un grand nombre d’heures supplémentaires détaxées qui seront pas toujours facile à contrôler plutôt que d’augmenter la rémunération des heures de travail normales. La durée effective du travail et le revenu n’auront pas ou peu changé, l’effet sur l’emploi sera vraisemblablement nul, mais le coût fiscal à terme potentiellement très important pour l’Etat.
En effet, les charges sociales et patronales servent à financer les dispositifs de solidarité et notamment les différentes caisses de sécurité sociale, caisses qui sont aujourd’hui gravement déficitaires.
Trop d’heures supplémentaires aggraveront le chômage, en effet, au lieu d’embaucher, une entreprise qui ferait face à un surcroît d’activité augmenterait le nombre d’heures supplémentaires, du coup pourquoi embaucher ?

Nouvelle baisse des charges patronale

En 2006, il y a eu 23 milliards d’euros exonérations de cotisations sociales patronales. Ces avantages fiscaux faits aux patrons sont réalisés depuis des années sans contrepartie. Quel sont les résultats ? Plus de chômage, plus de précarité et de bas salaires. 1 salarié sur 2 gagne moins de 1315 euros net par mois, 17% des salariés sont payés au SMIC (moins de 1000 euros par mois). A noter que la France est située au 14e rang de l’Union européenne pour le salaire médium, ainsi cela ne permet pas aux français à faible revenus de consommer d’où une croissance très faible.
Ce ne sont donc pas les coûts salariaux qui posent problème et qui étouffent nos PME mais les coûts financiers. En effet, 70% des ressources nouvelles des entreprises sont allés à la finance via les intérêts versés aux banques, les dividendes des actionnaires et n’oublions pas que dans le même temps, les entreprises du CAC 40 ont réalisés 100 milliards de profits en 2006 !

On peut utiliser autrement l’argent. Marie-George Buffet que je soutiens propose par exemple d’en finir avec les exonérations de cotisations sociales et d’allouer les 23 milliards d’exonérations de cotisations sociales patronales à un Fonds national pour sécuriser l’emploi et la formation. Elle propose aussi de porter le SMIC à 1500 euros brut dès le 1er juin 2007, pour financer cela, entre autre, les primes et les indemnités de RTT seront intégrées dans les salaires.

Arnaud Mouillard - http://hern.over-blog.com/