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Lettre à Cesare Battisti, par Daniel Pennac

Publie le mercredi 25 février 2004 par Open-Publishing
1 commentaire

Cher Cesare Battisti,

je ne vous connais pas, je ne vous ai jamais lu et je ne vous aurais certainement pas suivi dans l’engagement armé de votre jeunesse. Cela me laisse d’autant plus libre de vous dire combien j’ai honte de ce que mon gouvernement est en train de vous dire, combien j’ai honte de ce que mon gouvernement est en train de vous faire, et qui, à travers vous, menace sans doute d’autres réfugiés italiens.

Le 10 juillet 1880, neuf ans à peine après la Commune de Paris (insurrection qui fit 30 000 morts !), les condamnés étaient graciés et amnistiés. Nous sommes en 2004, les faits qui vous sont reprochés (dont les plus graves n’ont pas été prouvés) remontent à plus de trente ans, et vous voilà de nouveau jeté en prison, trahi par le pays qui vous avait garanti le refuge, et menacé d’être livré à celui qui vous refuse le pardon.

Comment expliquer aux jeunes générations une pareille régression des mœurs politiques ? Et comment faire comprendre à ceux qui nous gouvernent qu’en agissant ainsi ils créent des conditions de désespoir qui ont jeté dans la lutte armée l’adolescent que vous étiez dans les années 1970 ?

Certes, les ministres passent et le soutien que d’innombrables voix vous proposent sera plus durable que nos gouvernements respectifs ; mais c’est une piètre consolation si l’on songe au type de société qu’engendrent des comportements où l’on peut renier la parole donnée par un chef d’Etat, et où la justice s’apparente à la vengeance - quand on ne cherche pas à la museler.

Bien entendu, je souhaite ardemment me tromper, et que, sensible aux arguments qui lui sont présentés, mon gouvernement demeurera fidèle à la garantie de protection qui vous a été accordée.

Courage donc, et à vous voir bientôt libre.

Messages

  • Caro Daniel Pennac,
    ho avuto modo di conoscerti leggendo e apprezzando tutti i tuoi romanzi e gli altri scritti che hai pubblicato in Italia.
    Ho passato delle incantevoli serate divertendomi e meditando al tempo stesso.
    Mi rendo conto ora, purtroppo, che anche una lettura approfondita come quella che ho fatto non mi ha permesso, evidentemente, di conoscerti appieno.
    Le affermazioni che fai, infatti, su Cesare Battisti sembrano provenire da un altro pianeta, da uno spettatore di un orribile "reality show" che non riesce a discernere la finzione dalla realtà.
    Mi auguro ancora che il tuo pensiero sia frutto di una colossale cantonata : arrivo persino a sperare che sia stato manipolato da qualcuno per fini poco chiari ma ho poche speranze.
    Addio Daniel, vorrà dire che per cercare ancora il tuo vero pensiero dovrò tornare tra le righe di "Come un romanzo".
    Un tuo deluso lettore

    Giorgio Vergnano
    pymgordon@katamail.com