Accueil > VOEU EN FAVEUR DE CESARE BATTISTI

VOEU EN FAVEUR DE CESARE BATTISTI

Publie le mercredi 25 février 2004 par Open-Publishing

Communiqué des élus verts de la ville de Paris

Conseil de Paris des 1er et 2 mars 2004

VOEU EN FAVEUR DE CESARE BATTISTI
DEPOSE PAR SYLVAIN GAREL, PENELOPE KOMITES
ET LES ELUeS DU GROUPE LES VERTS

Le 10 février dernier, Cesare Battisti était arrêté à son domicile parisien situé dans le IXe arrondissement et placé sous écrou extraditionnel. Réfugié en France depuis 1990, marié et père de deux enfants, cet écrivain auteur de nombreux livres parus dans notre pays, s’est reconstruit une vie en France. Son interpellation est reliée à un engagement politique qui remonte à plus de 25 ans, quand le jeune Cesare Battisti militait au sein de l’extrême gauche italienne. Poursuivi dans son pays pour une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité prononcée par contumace suite à des témoignages contestés et contestables de " repentis ", Battisti, alors réfugié au Mexique, n’avait pu assurer sa défense. Il faut savoir que, contrairement au droit français, le droit italien ne permet pas qu’une condamnation par contumace soit rejugée lors de l’arrestation du fugitif. Rappelons que cette condamnation prononcée il y a 25 ans faisait partie des lois d’exception mises en place à l’époque par le gouvernement italien, concernant "les tentatives d’insurrection contre l’Etat".
Cette interpellation suivie d’une incarcération à la prison de la Santé est d’autant plus incompréhensible que Battisti, comme des centaines d’autres anciens activistes italiens réfugiés en France, bénéficiait depuis 1985 de la "jurisprudence Mitterrand", donc de la protection de l’Etat français, à condition de rompre avec la lutte armée et, selon l’expression de l’époque, de "sortir de la spirale de la violence", ce que nul ne conteste dans le cas de Cesare Battisti. Nous sommes d’autant plus inquiets que cette règle non écrite qui a contribué à mettre fin aux années de plomb en Italie et qui a été respectée par tous les Gouvernements français de Gauche comme de Droite a brutalement été remise en cause par le Gouvernement actuel qui, en août 2002, bafouant la parole donnée, a extradé un autre réfugié italien, Paolo Persichetti. Cette forfaiture a provoqué un émoi important dans la communauté des réfugiés politiques italiens dont beaucoup vivent depuis de nombreuses années dans notre ville.

En conséquence, sur proposition de Sylvain Garel, Pénélope Komitès et des éluEs du groupe Les Verts, le Conseil de Paris émet le vœu :
Que le Maire de Paris intervienne auprès du Président de la République pour que Cesare Battisti ne soit pas extradé et qu’il soit remis en liberté dans les plus brefs délais.
Que Cesare Battisti soit élevé au rang de citoyen d’honneur de la Ville de Paris, dès lors que la commission chargée de ce titre sera mise en place.