Accueil > Socialisme ou Social-démocratie ?

Socialisme ou Social-démocratie ?

Publie le mercredi 2 mai 2007 par Open-Publishing
1 commentaire

Savoir faire la différence entre le « Socialisme », la « Social-démocratie », comprendre les enjeux et différences sémantiques à gauche

Qu’est ce que le Socialisme ?

Du Latin « socius » qui signifie en groupe, le terme Socialisme fait son apparition en 1827 dans les écrits de Saint Simon.
Le Socialisme est un régime social caractérisé par la propriété sociale des moyens de production et par la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme, par la satisfaction des besoins croissants comme mobile fondamentale sur la base de forces productives très développées.

Il se caractérise comme un nouveau rapport de production fondé sur la coopération entre tous les producteurs. Ceci est rendu possible parce que les grands moyens de production et d’échange sont devenus propriété du peuple, de la société (formes variables de propriétés : propriété de l’Etat, du peuple, ou par des coopératives).

Dans le Socialisme disparaît le salariat, c’est à dire l’exploitation par les capitalistes, qui est remplacé par un travail qui doit satisfaire les besoins matériels et culturels croissant de la société : « de chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail »

Le Socialisme Scientifique (en opposition au socialisme utopique et libertaire) est une étape vers une société Communiste. Il y a un lien direct entre Socialisme et Communisme.

(Les auteurs et théoriciens du Socialisme Scientifique : Karl Marx, Friedrich Engels, Lenine, Rosa Luxembourg, Karl Liebnecht, Jean Jaurés, Jules Guesde, Antonio Gramsci, Paul Lafargue...)

Les autres formes de Socialisme :

 Le Socialisme Utopique, né entre 1820-1830, il est théorisé par Saint Simon, Fourier, Proudhon, Blanc, Owen...
Il prône la création d’une société idéale, égalitaire, d’abondance,sans distinction. Il a une vision idéale de l’homme. On le défini comme un Communisme Primaire car repose sur la cogestion et le développement harmonieux.
 Le Socialisme Libertaire est un héritié de la Première Internationale (ses auteurs sont Bakounine, Kropotkine, Makno, Chomsky...), il apparaît dans les écrits en 1793.
 Le National Socialisme (connu sous le nom de NAtional soZIalism)

La Social-démocratie, le réformisme plutôt que le Socialisme

La Social-démocratie est un héritage du marxisme (Socialisme Scientifique), elle est l’appellation de la IIème Internationale fondée en 1889 à l’initiative de Friedrich Engels. Déjà en son sein un courant réformiste s’oppose au courant révolutionnaire (E Bernstein en 1899).

La première Guerre Mondiale est la première grande rupture dans la Social-démocratie, en effet les directions des partis socialistes et sociaux démocrates (comme la SFIO, le SPD) vont participer à la guerre contre l’idéal de paix voulu par le socialisme (Jean Jaurès sera assassiné pour être resté fidéle à la paix). Ces partis vont exclure les « pacifistes », donnant naissance aux premiers PC en Europe (KPD issue du SPD, en Russie le PSDOR se scinde en 2, les mencheviks pro-guerre et les bolcheviks pacifistes). C’est ainsi que née la IIIème internationale, ou Internationale Communiste.

Seconde rupture se fait après la première Guerre Mondiale, les Sociaux-démocrates abandonnent l’idée de révolution pour celle du réformisme comme seul débouché. Il n’y a cependant pas de rupture avec le Socialisme, car le but recherché par les Sociaux-démocrates est de dépasser le Capitalisme par une appropriation collective des moyens de production. La différence avec les autres Socialistes vient du fait qu’ils participent à des gouvernements bourgeois.

Dans les années 50, vient la troisième rupture, C’est l’époque de la rupture avec le Socialisme Scientifique. En 1959 le SPD au congrès de Bad Godesberg abandonne toutes ses références au marxisme, socialisme et révolution, il accepte désormais l’économie de marché et le capitalisme.
Les Sociaux-démocrates se rangent dans le camp des Keynésiens, développent des politiques étatiques de relance de l’économie par la croissance et la demande. Cette politique les caractérisent jusque dans les années 70. Cependant les Sociaux-démocrates opèrent un changement sémantique avec des modèles nouveaux : « modernité » et « réalisme » le virage libéral débute avec la crise pétrolière des années 70.

La doctrine « moderne » de la Social-démocratie se défini a travers une double rupture : fin de l’idée du Socialisme et du Keynésianisme. Se développe que seule l’idée privée dans un cadre capitaliste peut permettre le développement. Profitant de la seconde mondialisation, les Sociaux-démocrates font un virage à droite : Privatisations, déréglementation du marché, fin de l’Etat providence... C’est la « 3ème voie » (Ni conservatrice, ni Socialiste, mais réformiste et « démocratique ») que l’on qualifie de « Social-libérale » (Tony Blair, Gerard Schröeder).

La Social-démocratie connait une crise d’identité, une partie de son aile gauche refuse le libéralisme au profit de politiques keynésiennes (WASG en Allemagne, PRS en France...). Sur l’aile droite de la Social-démocratie, on constate l’abandon des dernières références de la Social-démocratie, on regarde vers le centre droit, comme en italie avec les Democratici di sinistra qui devraient créer un « Parti Démocratique » avec la démocratie chrétienne italienne (UDF Italienne), en France avec Michel Rocard ou Bernard Kouchner regardant vers le centre droit, En Allemagne et Pays Bas ils mènent des politiques de coalition avec la droite (SPD/CDU-CSU).

Nicolas Maury http://www.wmaker.net/editoweb/nico...

Messages

  • Sauf qu’en France, soit Bayrou absorbe l’aile droite du PS, soit le PS retourne à gauche pour survivre. Emmanuelli a compris l’enjeu ! Et puis, il y a ce boulevard géant à gauche !

    Bonté, Sarkozy pourrait bien s’en emparer, lui qui n’a pas de scrupules, lui qui bouffe à tous les rateliers !