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Le combat est dans la rue, pas dans les urnes !

Publie le jeudi 3 mai 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

On a assisté depuis plusieurs semaines à des joutes verbales médiatisées, souvent plus centrées sur les questions de forme que sur les questions de fond : histoire de faire oublier qu’aucun des tribuns ne compte réellement changer quelque chose au désordre capitaliste en place. Devant la mascarade électorale, chacun fera ce qui lui semble bon, juste ou nécessaire. Quelques-uns hésiteront.

On a assisté depuis plusieurs semaines à des joutes verbales médiatisées, souvent plus centrées sur les questions de forme que sur les questions de fond : histoire de faire oublier qu’aucun des tribuns ne compte réellement changer quelque chose au désordre capitaliste en place. Devant la mascarade électorale, chacun fera ce qui lui semble bon, juste ou nécessaire. Quelques-uns hésiteront.

Comment ne pas être émerveillé par le discours plein de bon sens de tous ceux qui ne « font de la politique » que toutes les plombes en allant bourrer les urnes et qui nous répèteront « Va voter si tu ne veux pas qu’on décide à ta place » ; alors que c’est dans la rue, dans les associations, par la lutte, que nous pouvons gagner des avancées sociales, pas par les urnes. Quel que soient les candidats élus, quel que soit le résultat du scrutin, il nous faudra lutter pied à pied, ne serait-ce que pour conserver les acquis que nos prédécesseurs ont obtenus par leur combat, à travers leurs organisations de classe. Ce n’est pas parce que la gauche, fut-elle populaire, arrive au pouvoir, que les réalités économiques du monde où nous évoluons changeront. Le gouvernement (de gauche ou de droite) voudrait-il s’opposer aux licenciements qu’il ne le pourrait pas : la perte de 1400 emplois chez Opel-Anvers vient cruellement rappeler l’impuissance des élus. Le capitalisme n’est pas soluble dans les urnes… La déclinaison nationale des élections n’est d’ailleurs qu’une vision étriquée de la réalité capitaliste des délocalisations, des transferts de capitaux, des licenciements, du chômage et de la précarité. C’est évident, nos frontières ne sont pas celles des patrons… Il est urgent de renforcer concrètement l’entente internationale des travailleurs.

En tant que les libertaires, nous refusons le principe même de la délégation de pouvoir : chacun doit avoir la possibilité de participer à la gestion de ce qui le concerne. Quand, dans nos organisations, nous mandatons quelqu’un, nous ne lui déléguons pas notre pouvoir, mais au contraire nous lui donnons mandat impératif de porter la volonté et les idées dont nous avons débattu ensemble. Nos mandatés sont révocables à tout moment, contrairement aux élus du pays. Ce que nous proposons, c’est le libre fédéralisme. Ensemble, et sans avant-garde « éclairée », nous avons la capacité de prendre nos affaires en main, d’abolir le capitalisme et toutes les formes d’oppression.

Ce que nous proposons, c’est l’égalité économique et sociale, que le monde change de base, et que l’individu, qui aujourd’hui n’est rien, devienne tout. Nous travaillons dans nos boulots et dans nos associations à la mise en œuvre d’une autre société qui émergera en son heure par la lutte et par la grève générale autogestionnaire.

Les libertaires préfèrent la gestion directe de leurs affaires, de leur lutte et mènent un combat pour un autre futur, une autre société, fédéraliste, collectiviste et libertaire. Ils défendent vigoureusement les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité et n’en font pas qu’un apparat de fronton. Et ils œuvrent à l’intérêt commun contre celui d’un seul ou de quelques-uns, fidèles à l’adage humaniste : « Réfléchis et travaille : rapporte tout à l’utilité de tes frères, c’est travailler pour toi-même. »

En écho aux écrits d’Isaac Puente, qui ont servi de fil rouge à la transformation sociale dans l’Espagne libertaire de 1936, nous disons qu’« à l’action politique, manipulatrice et trompeuse, nous opposons l’action directe, qui n’est rien d’autre que la réalisation immédiate de l’idéal imaginé, en l’ayant rendu tangible et réel, et non une fiction écrite et insaisissable ou une promesse lointaine. C’est la mise en pratique d’une décision collective par la collectivité elle-même, sans la laisser entre les mains d’un messie ni la confier à aucun intermédiaire. » Le programme libertaire, celui de l’autogestion, ce n’est pas plus une promesse électorale que le ciel promis pour un avenir indéterminé. C’est une piste pour l’action, ici et maintenant. Avec ou sans bulletin, le futur nous appartient !

Origines et actualité du 1er Mai

Dans de nombreux pays, le 1er Mai donne lieu à une célébration de la « fête du travail » : fêtes populaires, randonnées cyclistes et surconsommation alcoolique complètent le tableau. Peu de gens prennent part aux rituelles manifestations des syndicats domestiqués. Et bien moins encore connaissent l’origine combative du 1er Mai, journée de lutte du mouvement ouvrier à l’échelle internationale. Un regard historique suffit pourtant à remettre en lumière les objectifs et les espoirs - hélas oubliés - des travailleurs, bien au-delà des actuelles revendications salariales.

19e siècle : la situation des travailleurs aux Etats-Unis

Malgré son inscription dans la loi dès la seconde moitié du 19e siècle, la journée de 8 heures n’était pas respectée par les patrons. La tendance était plutôt aux journées d’au-moins 12 heures et le chômage massif n’empêchait en rien le travail des enfants. Les travailleurs n’avaient en réalité aucun droit et leurs logements consistaient en des baraquements surpeuplés et autres casernes locatives aux conditions d’hygiène déplorables.

Revendications et actions

L’exigence de journées de travail limitées à 8 heures donna lieu à des grèves très déterminées, auxquelles on opposa, comme toujours, la police, l’armée et des milices patronales.

A Chicago, dans ce mouvement, se trouvaient notamment des groupes anarchistes très actifs, dont revendications et objectifs incluaient la destruction du capitalisme. L’action directe et la « propagande par le fait » étaient leurs moyens de lutte. Ils créèrent leurs propres journaux et fondèrent des organisations ouvrières armées. Les anarchistes constituaient une force réellement active du mouvement ouvrier, solidement implantée dans les syndicats. Au printemps de 1886, l’exigence du respect effectif de la journée de 8 heures atteignit son apogée et les travailleurs fixèrent au 1er mai la date-limite de sa concrétisation.

1er mai 1886 : quatre jours de lutte à Chicago

Rien qu’à Chicago, le 1er mai 1886, plus de 40 000 ouvriers se trouvaient en grève et ce furent plus de 80 000 personnes qui sortirent dans la rue pour exiger le respect de la journée de 8 heures.

Aussi déterminé que puissant, le mouvement ne cessa pas et, le 3 mai, devant l’usine de machines agricoles McCormick, grévistes et briseurs de grève s’affrontèrent. L’assaut de la police tua plusieurs ouvriers et en blessa de nombreux autres. En réponse à cette répression, les anarchistes appelèrent à une manifestation de protestation, le lendemain soir au « Haymarket ». 2000 personnes s’y rassemblèrent pacifiquement. Peu avant la dissolution de la manifestation, les 300 derniers participants subirent, sans raison apparente, l’assaut de 200 policiers. Au cours de l’affrontement qui s’ensuivit, une bombe explosa soudain dans les rangs policiers. Un policier décéda sur le champ ; six autres succombèrent à leurs blessures au cours des semaines suivantes. Il n’a jamais été clairement établi s’ils avaient été victimes de l’explosion ou si, comme l’affirmaient différents témoins, ils avaient été victimes des balles de collègues tirant sauvagement dans la foule.

La vague de répression

Le lendemain, aux premières heures, la police mit en œuvre une répression de grande envergure, procédant à d’innombrables perquisitions, à des centaines d’arrestations et de gardes à vue. Le procureur donna sa bénédiction à un irrespect total des droits élémentaires : « Les rafles d’abord. La loi plus tard ! ». La police ne se fit pas prier et n’hésita pas, par exemple, à « découvrir » des caches d’armes déposées par leurs soins et à s’en servir, plus tard, comme « preuves » d’un prétendu complot anarchiste. La presse bourgeoise de Chicago se chargea d’appuyer et parachever ces manipulations.

Parmi les nombreuses personnes arrêtées et inculpées, on accusa finalement de meurtre huit anarchistes, tous connus et actifs : August Spiess, Samuel Fielden, Michael Schwab, Georg Engel, Adolf Fischer, Oskar Neebe, Louis Lingg. Albert R. Parsons par solidarité, se présentera de lui-même aux autorités, dès le début du procès.

Le procès

« La loi accuse l’anarchie ! Ces hommes ont été présentés devant le tribunal à la place de milliers d’autres, non parce qu’ils sont plus coupables, mais parce qu’ils étaient les leaders. Gentlemen ! Faites-en un exemple, faites-les pendre ! C’est le seul moyen de sauver nos institutions et l’ordre social ! » Cette citation du procureur de Chicago en dit assez sur la manière dont se déroula le procès. Des jurés convaincus d’avance, des témoins torturés et corrompus, le manque de preuves ainsi qu’une véritable chasse aux sorcières dans la presse ont transformé le procès en une véritable parodie. Le jugement souhaité a vite été rendu : sept accusés sont condamnés à mort, et un à une longue peine de prison.

Lingg, qui avait alors 23 ans, s’est suicidé en prison, devançant ainsi ses bourreaux. Le 11 novembre 1887, Parson, Fischer, Spieß et Engel sont pendus. Fielden et Schwab ont vu leur peine commuée en une longue peine de prison.

Les conséquences

Déjà lors du procès, il y avait eu un large mouvement de solidarité internationale du mouvement ouvrier avec les prisonniers. En 1889, en lien avec le débat sur la grève générale mené à Paris, le 1er mai a été décrété journée internationale de lutte des travailleurs. En 1893, le procès fut officiellement reconnu comme « meurtre d’Etat » et Neebe, Schwab et Fielden ont été libérés de prison.

« L’anarchisme ne signifie pas la violence sanguinaire, ni le pillage, ni l’incendie, etc. Ces horreurs sont plutôt les traits caractéristiques du capitalisme. L’anarchisme et le socialisme signifient la paix et la tranquillité pour tous. » [August Spieß, dans « Les accusés accusent »]

Le capitalisme aujourd’hui et le projet anarchiste

La situation des travailleurs, du moins dans les pays riches du Nord, n’a rien de comparable avec les conditions de la fin du dix-neuvième siècle. Le droit de grève, la journée de huit heures, la sécurité sociale...ont été arrachés par la lutte. Depuis des années, ces conquêtes des travailleurs sont remises en question et sans cesse attaquées par le capitalisme. Indépendamment d’une amélioration qui ne repose que sur des apparences, l’exploitation proprement dite est restée la même. Cette situation n’est plus remise en question depuis que le mouvement ouvrier radical est devenu marginal. Aujourd’hui, les combats sociaux se résument quasiment à des discussions sur le fait d’augmenter ou de baisser les salaires de 2 %. Les syndicats au fonctionnement hiérarchique ne proposent aucune solution à l’exploitation. Ils sont eux-mêmes devenus un rouage de la logique capitaliste.

En fin de compte on ne s’intéresse qu’aux symptômes. Une critique de fond portant sur l’origine des problèmes et un projet radical de dépassement du capitalisme sont absents du débat public. Mais sans cela et sans la réalisation de l’anarchie, nous ne pourrons tendre vers un monde débarrassé de l’exploitation et de l’oppression. La lutte pour une société égalitaire, c’est-à-dire aussi sans chefs, ne peut se faire avec des leaders mêmes révolutionnaires ; les chats ne font pas des chiens. C’est sur chacun d’entre nous que nous devons compter pour combattre les inégalités et l’oppression. Vivons et proposons des exemples d’organisations où chacun est sur un pied d’égalité. Utilisons ces exemples pour remettre en question le capitalisme. C’est ainsi que notre résistance deviendra une alternative concrète au système actuel.

Pour cela, il est important de faire converger nos luttes. Qu’il s’agisse des luttes sociales, de l’antifascisme, des mouvements étudiants ou de l’écologie, la lutte doit être globale. Nous appelons chacun à prendre sa vie en main plutôt que d’abandonner ses responsabilités et son destin à des fonctionnaires ou à des politiciens par le biais des élections.

Pour la liberté !
Pour l’anarchie !

L’anarchie c’est l’ordre moins le pouvoir

fédération anarchiste

01/05/07

Messages

  • Qu’on le veuille ou non, le combat dans la rue est marqué par ce qui s’est passé auparavant dans les urnes.
    Les grèves de Juin 36 ont été déclenchées suite à la victoire de la gauche.
    En mai 68, le pouvoir gaulliste avait perdu de sa superbe car il avait évité d’extrême justesse de perdre les élections de juin 67.
    Après 2002, le pouvoir, conforté par les élections, s’est cru autorisé à attaquer sur les retraites.
    En 2007, une victoire éclatante des sarkoziste leur donnerait encore plus d’armes pour tenir tête face à "la rue."

  • BRAVO VIVE LA REVOLUTION TOUT DE SUITE .

    OU SONT LES ARMES ? OU SONT LES FORMATIONS DE COMBAT. VITE JE VEUX SAVOIR A 70 ANS JE REVE DE MANIPULER LA KALACH. SI JE MEURS JE VEUX QUE CE SOIT DANS UN MAQUIS OU SUR UNE BARRICADE.

    LE SOCIALISME OU LA MORT COMME L’A SI BIEN DIT LE COMPAÑERO FIDEL.

    L. BOURSON

    • le combat est partout, urne et dans la rue et dans l´entreprise, et chaque jour "et nuit aussi", un anarcho (encore un peu coco de coeur et qui ne laisse pas tomber le pcf et TOUTE la gauche ! ) encarte la nouvelle large gauche alternative allemande DIE LINKE (tout ce qui est a gauche = cad a gauche du ps, on est "rouge et vert", paix-desarmement une economie pour l´humain et respecte la nature) et syndique et attac etc.. salut j f dieux stuttgart