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Un cauchemar pour la France et pour le monde

Publie le dimanche 6 mai 2007 par Open-Publishing
10 commentaires

L’auteur du roman Les bienveillantes s’exprime sur l’élection présidentielle française.

Né il y a 39 ans à New-York, l’écrivain Jonathan Littell, auteur du célèbre roman « Les bienveillantes » pour lequel il a reçu le prix Goncourt cet automne, vit actuellement à Barcelone. Il a passé son bac en France et a acquis la nationalité française au mois de mars.

Son jugement sur l’élection présidentielle :

« Ma famille est de tradition démocrate, je me suis toujours intéressé à la politique, mais je n’ai commencé à voter qu’en 2000, lors de la première candidature de Bush, contre lui, bien sûr. Le président américain a été un cauchemar pour le monde, Sarkozy sera lui aussi un cauchemar, mais seulement pour la France. »

Eh bien, c’est dit !

Il déclare encore : « Le discours de Nicolas Sarkozy a été complètement contaminé par l’extrême-droite. Ses propos suintent le racisme et ses méthodes risquent de transformer les banlieues en une fabrique de terroristes. »

Bref, un cauchemar pour la France ... et potentiellement pour le monde aussi.

 http://www.agitateur.org/article.ph...

Messages

  • La Source , Le Monde :

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-905432,0.html

    Jonathan Littell décrypte le débat sans le son
    LE MONDE | 04.05.07 | 15h14 • Mis à jour le 04.05.07 | 15h14

    Il a regardé le face-à-face entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy une première fois, en direct, puis une seconde fois, sans le son. "Dans le silence, on aperçoit très clairement le théâtre politique, observe le romancier Jonathan Littell. Si l’on fait une analyse sémiotique de ce débat, on voit bien que Ségolène Royal, dès le début de l’échange, installe un personnage de mère sévère et inflexible, qu’elle tient sans difficultés pendant deux heures alors que Nicolas Sarkozy, qui est pourtant une bête de scène, se comporte comme un petit garçon qui a fait une bêtise. Elle est ferme sur les principes, il louvoie en fuyant son regard."

    L’auteur des Bienveillantes en veut pour preuve le "body language" des deux candidats, tous ces signes, ces codes, ces gestes qui installent un rapport de forces et donnent le "la" d’une relation. "Ségolène Royal est très frontale, elle le regarde sans cesse dans les yeux avec détermination en ayant l’air de dire "tu ne me fais pas peur". Nicolas Sarkozy, lui, baisse les yeux ou cherche le regard des deux journalistes comme s’il avait besoin d’un soutien. "Elle le domine complètement, comme une mère autoritaire qui sait se montrer souple, voire condescendante, mais qui s’énerve toute raide quand on passe la ligne rouge."

    Né il y a 39 ans à New York, Jonathan Littell, qui a passé son bac dans l’Hexagone et qui a écrit Les Bienveillantes en français, a acquis la nationalité française au mois de mars. Trop tard pour s’inscrire sur les listes électorales, pas pour se faire une opinion sur la campagne présidentielle. "Je ne suis pas un partisan de Ségolène Royal car je trouve que le PS a encore quelques longueurs de retard sur le monde moderne, poursuit-il. Mais je ne souhaite pas la victoire de Nicolas Sarkozy, dont le discours a été complètement contaminé par l’extrême droite. Ses propos suintent le racisme et ses méthodes risquent de transformer les banlieues en une fabrique de terroristes."

    "GROSSES CASSEROLES"

    L’écrivain, qui a reçu à l’automne 2006 le prix Goncourt et le Grand Prix du roman de l’Académie française, vit à Barcelone mais il vote aux Etats-Unis. "Ma famille est de tradition démocrate, je me suis toujours intéressé à la politique, mais je n’ai commencé à voter qu’en 2000, lors de la première candidature de Bush, contre lui, bien sûr. Le président républicain a été un cauchemar pour le monde, Sarkozy sera lui aussi un cauchemar, mais seulement pour la France."

    Pour Jonathan Littell, Ségolène Royal, en abordant ce débat, avait deux "grosses casseroles" : les accusations d’amateurisme et les doutes suscités, chez certains électeurs, par son "côté doux et féminin". "Elle a complètement inversé la situation, conclut-il. Si l’on met de côté le contenu du débat, qui n’a pas amené beaucoup d’idées nouvelles, on peut analyser cet échange comme un véritable match de boxe dont le vainqueur est incontestablement Ségolène Royal. Elle a compris qu’il lui fallait tout de suite installer un personnage qui pourrait être président. Et elle a parfaitement réussi."

  • Je suis parfaitement d’accord avec Jonathan Littel. Je voudrais ajouter que ce qui me semble le plus effrayant c’est que M. Sarkozy ait si bien banalisé les idées lepénistes. A tel point que des personnalités sensées être démocrates, de droite, du centre, et même des déçus de la gauche puissent choisir ostensiblement M. Sarkozy, comme l’homme providentiel.
    Ces personnalités ont probablement entraîné avec elles une partie de l’électorat indécis. Mais ce qui fait froid dans le dos, c’est que l’analyse des reports (sondages CSA) montre que dans les derniers sondages, c’est en grande partie l’électorat de M. Le Pen (celui qui ne s’est pas déjà reporté sur M. Sarkozy au premier tour) qui conforte la position de leadeur de M. Sarkozy.

    Je souhaite donc que tous ces "démocrates" qui ont notoirement fermés les yeux sur les aspects populistes de la campagne de M. Sarkozy, n’aient pas à s’en mordre les doigts.

    B.P.

    • Ce que vous dites est vrai, si Le Pen avait dit le 1/10 de ce qu’a dit Sarko, il se serait vu diaboliser comme jamais.

      Sarkozy dans la France de 2007, c’est comme Hitler dans l’Allemagne de 1933 : beaucoup croient que c’est l’homme providentiel. La suite dans n’importe quel livre d’histoire...

    • On peut dire aussi que les médias portent une lourde responsabilité en ayant pas fait leur travail d’information objective. Si le pire arrive, il faudra que les journalistes s’expliquent devant les citoyens ! En tout cas, je les trouve totalement inconscients et absolument minables ! Ils nous ont confisqué la démocratie ! J.

    • Opération confisquation de la démocratie réussie, comme le disait De Gaulle : "Les français sont des veaux".

    • ...OU PLUTÔT DES BOEUFS (qui n’ont donc plus de couillcouillettes !)
      Quels journalistes ?
      Y’a des journalistes dans ce pays ?
      Admirable analyse de Littell avec ce petit bémol qui remet la France à sa place : autant Bush fait trembler le monde, autant Sarkozy n’emmerdera que ceux qui ont voté pour lui, ou presque. Mais peut-être est-ce trop optimiste ? Il est à craindre l’attitude de Mr Sarko l’excité quand il faudra prendre des positions diplomatiques sur les conflits du Moyen-Orient et de l’Afrique. Après les diamants de Mitterand, la Françafrique des potes de Chirac, que va donc nous pondre l’hystérique ? C’est à souhaiter qu’il soit un peu plus respectueux quand il s’adressera aux chefs d’Etat étrangers qu’il ne l’est quand il s’adresse au peuple français...

    • Les diamants c’est Giscard... Rendons à "César"....

  • Nous pouvons dire:au secours la peste brune a repris le pouvoir !!!!!!!!!
    momo11

  • Bien vu : ”Si l’on fait une analyse sémiotique de ce débat, on voit bien que Ségolène Royal, dès le début de l’échange, installe un personnage de mère sévère et inflexible, qu’elle tient sans difficultés pendant deux heures alors que Nicolas Sarkozy, qui est pourtant une bête de scène, se comporte comme un petit garçon qui a fait une bêtise. Elle est ferme sur les principes, il louvoie en fuyant son regard." Eh bien, préparons-nous à lui vider sa querelle d’ado !
    Angela Anaconda