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Sarkozy : Je ne suis pas un fasciste (même si j’en ai l’air)

Publie le dimanche 6 mai 2007 par Open-Publishing
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Sarkozy : Je ne suis pas un fasciste (même si j’en ai l’air)

dimanche 6 mai 2007 John Lichfield - The Independent

Après une semaine où ses opposants l’ont accusé de tout sauf de manger les bébés, Nicolas Sarkozy était tenu d’adopter un ton plus doux pour son dernier gros rassemblement électoral à Paris.

Sauf qu’il ne l’a pas fait ! Le candidat de droite a offert à une foule en délire de 20.000 personnes une tranche de "Sarko" classique - 80 minutes d’indignation en pointant du doigt le système politique auquel il a appartenu pendant 20 ans.

C’est vrai, M. Sarkozy, 52 ans, le candidat de droite à la présidence, a nié avec colère qu’il était un fasciste ou même un "nationaliste". Il a rappelé à la foule que le plus grand héros politique moderne de la France, Charles de Gaulle, avait aussi été accusé d’avoir des penchants fascistes et antidémocratiques. C’est vrai, M. Sarkozy a promis, s’il est élu, d’introduire une petite dose de représentation proportionnelle dans les deux chambres du parlement. C’est une vieille exigence des supporters de l’UDF, le parti centriste, qui détiennent la clé de l’élection de dimanche prochain.

Autrement, ce fut un spectacle intense de populisme contrôlé, appuyant sur tous les boutons de la colère et de l’indignation dans un pays qui a autant de ronchonnements que de fromages. M. Sarkozy a déclaré qu’il voulait être le "porte-parole de la France".

Il voulait tenir tête à tous ceux qui plument les Français, qui incluaient les "politiciens, les technocrates, les syndicalistes et les fraudeurs". Sans doute, M. Sarkozy ne se compte-t-il pas parmi les politiciens ?

C’était le langage de l’extrême droite populiste, au nom - a insisté M. Sarkozy - de la réforme consensuelle, pragmatique et libérale. M. Sarkozy n’est peut-être pas un fasciste mais il n’a pas peur d’en avoir l’air. C’est peut-être le secret de son succès mais ceci explique aussi pourquoi une grande partie de la France - et pas seulement à gauche - est effrayée par la perspective - et même la probabilité - d’une présidence Sarkozy.

Le rassemblement au Palais du rock et des sports de Bercy, à l’est de Paris, a donné le coup d’envoi de la dernière semaine de la campagne présidentielle, qui comprendra le débat télévisé très attendu entre M. Sarkozy et la candidate socialiste, Ségolène Royal, mercredi soir.

Bien qu’il ait été en tête dans les sondages d’opinion depuis la mi-janvier et bien qu’il ait fait un très gros score au premier tour, la semaine dernière, M. Sarkozy s’est retrouvé sur la défensive ces derniers jours. Mme Royal remonte dans les sondages. Elle est arrivée à 4 points de M. Sarkozy dans un sondage de la Sofres hier soir. L’internet en français est inondé de commentaires sur la nouvelle rupture sérieuse dans le mariage de Sarkozy et, pourtant, cette information n’est finalement toujours pas rapportée par les principaux journaux français ou à la télévision et à la radio.

Pire que tout pour M. Sarkozy, la première partie de la campagne de second tour s’est surtout concentrée sur le caractère et la personnalité du prétendant à l’Elysée.

L’ancien ministre de l’intérieur aime se décrire lui-même comme un homme d’action pragmatique, poussé par le bon sens, la moralité traditionnelle et les résultats. Ses opposants - à la fois Mme Royal et le centriste battu, François Bayrou - ont utilisé tous les moyens pour le dépeindre comme un homme sinistre et dangereux, qui pourrait détruire les libertés politiques et générer une opposition violente dans les rues et dans les banlieues multiraciales pauvres.

Les attaques les plus vicieuses sont venues de M. Bayrou, qui, par deux fois, a parlé de ce qu’il appelle le "goût de M. Sarkozy pour la confrontation et la menace". Bien qu’il ait officiellement refusé de soutenir Mme Royal, M. Bayrou est devenu son allié de fait contre M. Sarkozy au deuxième tour de la campagne.

Samedi, la gagnante socialiste et le centriste battu ont tenu un débat télévisé sans précédent dans un hôtel de Paris. Auparavant, ils avaient accusé tous les deux M. Sarkozy - sur de maigres preuves - d’avoir fait collusion avec ses riches amis de l’industrie des médias pour empêcher cette rencontre d’avoir lieu.

En l’occurrence, ce débat a été amical et essentiellement anodin. Mme Royal est apparue plus détendue que les semaines précédentes, montrant même son sens de l’humour. Lorsqu’un journaliste a demandé si elle et M. Bayrou pourraient "vivre ensemble", elle a dit : "Il s’appelle peut-être François, mais il ne faut pas exagérer..." Son partenaire et père de ses quatre enfants est [bien sûr] François Hollande, le dirigeant du Parti Socialiste.

Le fait même que Mme Royal ait été vue à la télévision souriante et plaisantant avec M. Bayrou pourrait lui donner un coup de pouce significatif dans les jours à venir. Les presque 7 millions de suffrages obtenus par M. Bayrou au premier tour décideront de l’issue de l’élection le week-end prochain. Environ 40% d’entre eux se sont tournés vers Mme Royal, selon les sondages d’opinions, et environ 30% vers M. Sarkozy.

Les autres 30%, environ, sont indécis ou ne sont pas sûrs s’ils se donneront la peine de voter une deuxième fois.

Dans deux sondages d’opinion hier, M. Sarkozy battrait Mme Royal dimanche prochain avec 5 points d’écart - 52,5% contre 47,5%. Dans un autre sondage, celui de la Sofres, son avance était tombée à 4 points : 52-48. Il y a une semaine, l’avance de M. Sarkozy était de 8 points.

30 avril 2007 - The Independent - Vous pouvez consulter cet article à :
http://news.independent.co.uk/europ...
Traduit de l’anglais par JFG-QuestionsCritiques

http://questionscritiques.free.fr/e...

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Sarkozy : I am no fascist (even if I sound like one)

By John Lichfield in Paris

After a week in which his opponents accused him of everything but eating babies, Nicolas Sarkozy was bound to adopt a gentler tone for his last big election rally in Paris.

Except that he didn’t. The centre-right candidate gave a cheering crowd of 20,000 people a piece of vintage "Sarko" - 80 minutes of finger-jabbing indignation against the political system to which he has belonged for 20 years.

True, M. Sarkozy, 52, the centre-right candidate for the presidency, angrily denied that he was a fascist or even a "nationalist". He reminded the crowd that France’s greatest, modern political hero, Charles de Gaulle, had also been accused of having fascist, anti- democratic leanings. True, M. Sarkozy promised, if elected, to introduce a small dose of proportional representation into one of the two houses of the French parliament. That is a long-standing demand of supporters of the centrist UDF party who hold the key to Sunday’s election.

Otherwise, it was a high-octane performance of controlled populism, touching every button of anger and indignation in a country with as many grumbles as cheeses. M. Sarkozy said that he wanted to be the "spokesman for France".

He wanted to stand up to all those who fleeced the French people, which included "politicians, technocrats, trades unionists and fraudsters". Presumably, M. Sarkozy does not count himself as a politician.

This was the language of the extreme, populist right, in the name - M. Sarkozy insisted - of consensual, pragmatic, liberalising reform. M. Sarkozy may not be a fascist but he is not afraid of sounding like one. This may be the secret of his success but it also explains why a large part of France - and not just on the left - is scared of the prospect, even the probability, of a Sarkozy presidency.

The rally at the Bercy rock and sports venue in eastern Paris began a fascinating final week of the presidential campaign, including a much-awaited televised debate between M. Sarkozy and the Socialist candidate, Ségolène Royal on Wednesday night.

Although he has led the opinion polls since mid-January, and although he scored heavily in the first round last week, M. Sarkozy has been thrown onto the defensive in the past few days. Mme Royal has been creeping upwards in the polls. She came within four points of M. Sarkozy in a Sofres survey last night. Reports of a serious, new rift in the Sarkozy marriage still flood the French-language internet, although they have yet to be addressed at length in a mainstream French newspaper or on radio and television.

Worst of all for M. Sarkozy, the overwhelming focus of the first half of the second-round campaign has been the character and personality of the contender.

The former interior minister likes to portray himself as a pragmatic man of action, driven by common sense, traditional morality and results. His opponents - both Mme Royal and the defeated centrist, François Bayrou - have used fair means and foul to paint him as a sinister and dangerous man, who could destroy political liberties and generate violent opposition on the streets and in the poor, multi-racial suburbs.

The most vicious attacks have come from M. Bayrou, who has twice spoken of what he calls M. Sarkozy’s "taste for confrontation and menace". Although he has formally refused to back Mme Royal, M. Bayrou has become her de facto ally against M. Sarkozy in the second-round campaign.

On Saturday, the successful Socialist and the defeated centrist held an unprecedented TV debate in a hotel in Paris. They had previously both accused M. Sarkozy - on slender evidence - of colluding with his wealthy friends in the media industry to prevent the meeting from even taking place.

In the event, the debate was friendly and mostly uncontroversial. Mme Royal came over as more relaxed than she has done for weeks, even showing her sense of humour. When a journalist asked if she and M. Bayrou could "live together", she said : "Just because his name is François, you shouldn’t exaggerate ..." Her partner, and the father of her four children, is François Hollande, the leader of the Socialist party.

The very fact that Mme Royal was being shown on television smiling and joking with M. Bayrou could give her a significant boost in the next few days. The nearly seven million votes cast for M. Bayrou last Sunday will decide the outcome of the election next weekend. About 40 per cent of them have turned to Mme Royal, according to opinion polls, and about 30 per cent to M. Sarkozy.

Another roughly 30 per cent are undecided or unsure whether they will bother to vote a second time.

In two opinion polls yesterday, M. Sarkozy was shown beating Mme Royal next Sunday by five percentage points - 52.5 per cent to 47.5 per cent. In another poll, by Sofres, his lead was down to four points : 52-48. A week ago, M. Sarkozy led by 8 points.

http://news.independent.co.uk/europ...

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