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ELECTION DE NICOLAS SARKOZY : UN GRAND BOND EN ARRIERE

Publie le dimanche 6 mai 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Par Dominique Voynet, le 6 mai 2007 :

http://lesverts.fr/rubrique.php3?id_rubrique=1

Les électeurs ont fait leur choix ; je le respecte.

L’élection de Nicolas Sarkozy n’est pourtant pas une bonne nouvelle, pour les jeunes des banlieues, assignés à résidence dans leurs quartiers, pour les précaires, sommés de « travailler plus » et de façon générale pour les plus modestes, pointés comme les "maillons faibles"d’une compétition sans merci.

Ce n’est pas non plus une bonne nouvelle pour la planète. Le programme de Nicolas Sarkozy, inspiré de la révolution néo-conservatrice à l’américaine, ne se contente pas de faire l’impasse sur le défi écologique. Il nous fait courir le risque de nouveaux retards, de nouveaux dégâts. Pétroliers et marchands d’armes, firmes semencières et majors de l’eau, industries pharmaceutiques et bétonneurs...Tous ont soutenu Nicolas Sarkozy ; tous exigeront les dividendes de leur mise, le droit de déréguler, précariser et polluer, sans entraves !

Nos enfants vivront au milieu du siècle les effets concrets de la crise écologique : le changement climatique, l’épuisement des ressources, l’extinction de bien des espèces vivantes, la fracture nord-sud... Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre cinq années, pour imaginer ce que seront nos vies demain, pour inventer les solutions qui nous permettront de construire une société plus fraternelle et plus responsable, pour sortir de la société de tous les gaspillages. Et ce n’est pas en revenant à la France d’avant 68 que l’on pourra préparer l’avenir.

J’invite les écologistes à ne pas baisser les bras, à l’image des élus Verts, qui se battent dans les villes et les régions, pour des choix qui préparent l’avenir des générations futures.

Les 10 et 17 juin, j’appelle les citoyens à élire les députés Verts sans lesquels l’Assemblée nationale continuera à faire les lois comme si demain devait ressembler à hier.

Le temps viendra vite, où il appartiendra aux Verts comme à tous les démocrates qui refusent la main-mise d’un seul parti sur la vie politique en France, de tirer les conséquences de l’échec d’aujourd’hui, en termes d’organisation comme en terme de projet. Loin des clivages artificiels entre une gauche de gouvernement, prompte à se renier quand elle accède au pouvoir, et une gauche radicale, qui refuse soigneusement de se mettre en situation de l’exercer, il nous faudra résister, avec le souci de protéger les plus modestes, qui seront les premières victimes des mesures prises par le nouveau gouvernement ; il nous faudra restaurer les fils du dialogue avec les citoyens, rompus de longue date et jamais véritablement renoués ; il nous faudra renouveler notre réflexion en profondeur.

Une seule certitude : Il n’y aura pas de raccourci : pour gagner demain, la gauche - et les écologistes - devront savoir tirer les leçons de leur échec.

Dominique Voynet

Messages

  • Bravo Dominique.

    Je ne comprend toujours pas comment vous vous êtes demerdée pour faire une si mauvaise campagne alors que chacune de vos interventions démontre que vous êtes la seule personnalité politique de la gauche "modérée" (désolé lecteurs de bellaciao, je ne suis pas trotskyste) à rester honnête et à défendre des valeurs politiques plutôt qu’à penser avec une calculette dans la tête.

    J’ai voté blanc au premier tour, et Ségolène Royale au second. Après la soirée d’hier et après avoir vu le comportement et les paroles des socialistes (je n’ai pas la télé, alors à chaque fois que je la mate chez des potes c’est le choc), je crois que mon bulletin Royal sera le seul et unique bulletin socialiste que j’aurais jamais glissé dans une urne).

    Aux legislatives, sans trop d’illusions sur les chances de succès, je vais voter écolo.
    La raison pour laquelle la gauche socialiste a toujours fait n’importe quoi, c’est qu’elle a toujours joué la carte du pragmatisme electoral, du vote utile et de toutes ces conneries, en oubliant qu’elle était censé défendre des valeurs politiques. Au final, elle s’est contenté d’accompagner ses réformes économiques libérales d’allocations et d’aides sociales d’assistance.
    Elle n’a jamais pensé que sur le même mode que la droite, en termes de rentabilité économique, et à la logique de la croissance par la hausse de la production pronée par la droite elle a opposé une logique de la croissance par la hausse de la consommation - à mon sens , c’est tout aussi vulgaire et minable que la politique économique de la droite (plus même, dans la mesure où il s’agit d’une pensée économique soumise aux diktats mondiaux qui ne veut pas assumer cette soumission et veut encore et toujours passer pour progressiste)...

    Et ce faisant elle a peu à peu découragé son electorat historique de voter pour elle (60% des travailleurs en France gagnent autour du smic (souvent moins) - expliquez moi comment Sarkozy a pu faire 53 % des voix avec un tel ratio, si ce n’est par dégoût pour la gauche).

    Et les gens ont continué à voter pour les socialistes pour faire barrage à la droite (qui pour le coup a de vrais valeurs à défendre, avec lesquelles ils sont enfin cohérents grâce à Sarkozy), sans se demander si il n’était pas préférable de soutenir des mouvements politiques minoritaires mais HONNETES dans leur démarche politique.

    La leçon de ces élections pour moi : je ne voterai plus par dépit pour des courants majoritaires, parce que cela continue à alimenter des équilibres politiques que je désaprouve, je resterai minoritaire en votant pour des écolos, quitte à devoir supporter un Sarkozy président et une assemblée à 70% UMP. Je ne me laisserai plus embrouiller par cette théorie merdeuse du "vote utile", je soutiendrai ceux qui me paraissent défendre mes valeurs, sans chaque fois calculer mon vote en termes stratégiques de prise de pouvoir.
    Avec le roquet président, il va falloir s’habituer à resister en situation de minorité : la France est bien de droite, et cette droite n’a plus de complexes à s’affirmer en pensée dominante.

    En tout cas, Dominique, ne vous compromettez pas (trop) avec les socialistes et n’écoutez pas les critiques qui ne voient que le court terme (on dirait que la réflexion politique ne se projette jamais au delà de 6 mois dans ce pays). Continuez votre démarche et pensez à l’avenir.
    La seule critique valable du capitalisme aujourd’hui, la seule critique qui peut fédérer la population, c’est l’écologie. Il ne reste qu’à en convaincre les electeurs, et là tout de même il faut y aller avec un peu plus d’aggressivité.

    Sonny R.

  • pour sauver la nature sauvons le nucleaire
    seule ceux qui comprennent l’ecologie comprendrons