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Construire l’unité dans la clarté

Publie le jeudi 10 mai 2007 par Open-Publishing
7 commentaires

FACE A UNE DROITE DURE CONSTRUIRE L’UNITE MAIS SUR DES EXIGENCES CLAIRES

Le sentiment de haine contre "les cons qui ont voté Sarko" doit être transformé. Il ne mène qu’à l’impuissance politique ou à la casse des vitrines ou sur des actions plus classiques mais ultra-minoritaires qui vont donner à renforcer le système répressif et disciplinaire (1) mis en place par N. SARKOZY. Deux principes pédagogiques y aident : 1) Ni rire ni pleurer mais comprendre. 2) Entreprendre pour espérer, persévérer pour réussir.
NB Je vois à l’instant qu’Olivier BESANCENOT alui aussi utiliser la première formule. C’est un hasard !

I – COMPRENDRE

1 - Une situation contrastée ou les dominés sont sur la défensive.

Avec la victoire de Nicolas SARKOZY, c’est l’offensive du capital qui se poursuit dans sa version dure ultralibérale. SARKOZY c’est, pour être bref, du Thatcher et du Bush accommodé "à la française". Pour aller plus loin il faudrait voir que sous bien des aspects N. SARKOZY prend figure de solution de type bonapartiste pour le grand capital. N. SARKOSY qui affiche sa proximité avec les riches a aussi tenu un discours de séduction des masses populaires, du moins d’une fraction du peuple notamment certaines professions indépendantes aisées qui se reconnaissent dans " la France qui se lève tôt " ainsi que les personnes âgées " insécurisées " (pas par la peur des licenciements car retraités). Ce peuple-là lui sert de couche social d’appui afin de mener une politique fondamentalement contraire aux intérêts des 22 millions de salariés (lire D&S).

Pour autant cette victoire n’est pas massive surtout si l’on tient compte des abstentions (2). En fait nous sommes toujours dans une situation "contrastée" et même très conflictuelle puisque marquée par de nombreux conflits sociaux d’ampleur depuis 2003 (contre la réforme des retraites en 2003, contre le plan Douste-Blazy en 2004, le projet de traité constitutionnel européen en 2005, le CPE en 2006). Il est clair que le salariat est actif mais constamment sur la défensive. Il n’arrive pas à passer à l’offensive.

2 - Ne pas faire l’économie de la responsabilité de ce désarmement du salariat.

 Dans cette incapacité à l’offensive on peut porter la critique contre les syndicats de salariés . Puisque les mobilisations ont été effectives ces dernières années il ne s’agit pas tant de pointer l’insuffisance du nombre d’adhérents aux syndicats - insuffisance certes réelle et qu’il faut prendre en charge - que l’orientation défaitiste de certains syndicats beaucoup trop prompts à aller négocier un accompagnement social du libéralisme . Je pense ici à la CFDT mais pas uniquement .

 Dans cette incapacité à l’offensive il y a surtout une responsabilité importante de la gauche politique. ATTAC dans un communiqué récent (3) a pointé deux problèmes majeurs : les grosses insuffisances du PS et la division des antilibéraux . D’un côté le PS poursuit sa droitisation et s’affiche désormais comme un parti de centre
gauche prêt à intégrer des proches de Bayrou . Le fait qu’il y ait en son sein un courant historique marqué à gauche ne suffit pas à freiner cette droitisation . Le PS est durablement inscrit dans la "fin de l’histoire" . Il entraîne même avec lui dans sa déroute des éléments du PCF comme Robert HUE. Du côté des antilibéraux, le désaccord entre les "trois B" (Buffet, Bové, Besancenot) a poussé au vote utile au premier tour. Ce phénomène a empêcher de construire un rapport de force à gauche. Entre opportunisme et sectarisme il y a pourtant en France un espace large pour une gauche de gauche.

II – ENTREPRENDRE

3 - Construire la gauche, ni opportunisme ni sectarisme.

 Construire la gauche, c’est renverser le "baiser qui tue" de Mittterrand.

C’est possible et urgent ! L’idée qui structure mes analyses depuis que j’ai signé en juillet 2003 l’appel dit Ramuleau "pour une alternative à gauche" c’est qu’on ne peut s’allier avec le PS "à froid" sans être en capacité sûre de montrer sa force représentative afin d’exiger des réformes transitoires vers un " autre monde ". Il faut d’abord et avant tout renverser le rapport de force au sein de la gauche " à gauche " ; autrement dit, faire que "la gauche de gauche" soit hégémonique avant d’envisager la moindre alliance avec le PS. Pour ce faire, il ne faut donc plus "tendre la joue" au baiser des socialistes comme Mitterrand l’a fait au PCF il y a 20 ans, car c’est un "baisé qui tue" les forces de transformation sociale radicale. Concrètement cela signifie une claire démarcation avec les opportunistes et notamment le courant de R. HUE qui cherche avant tout à conserver ses sièges dans les municipalités.

 Construire la gauche, c’est aussi se passer du courant " révolutionnariste ".

Celui-ci peut dans sa fonction avant-gardiste se maintenir sans problème en extériorité du mouvement unitaire large. La LCR veut toujours, même si ce n’est pas toujours clair, construire une force anticapitaliste de masse quitte à se saborder. Le courant animé par Christian PIQUET me semble le plus porteur de cette orientation antilibérale et anticapitaliste. Bref, la LCR n’est pas une organisation gauchiste (4) éternellement vouée à n’être que
l’aiguillon du mouvement social . Mais il semble qu’un de ses courants nommé "Avanti" est très influent au plan théorique et stratégique même si ses propositions finales de former l’unité des trotskistes et des révolutionnaires avec LO et le PT n’est plus écoutée.

4 - Construire la gauche, n’oublions pas le positif existant !

 Les comités antilibéraux ont su construire un programme alternatif clair, crédible et offensif porteur d’une réelle dimenssion anticapitaliste, altermondialiste (vers un autre monde via un alterdéveloppement) alors que ce n’était pas évident. C’est là un acquis immense qu’il faut maintenir face à la démoralisation ambiante. Car les aspirations à l’unité sont toujours là ; Je les entends en tout cas au sein d’ATTAC comme dans la base des syndicats. Cette aspiration est forte, elle doit pouvoir gagner !

 Le mouvement social a été actif et ATTAC se redresse pour l’action : Dans cette entreprise de reconstruction d’un pôle de transformation sociale conséquent, dégagé de l’aménagement de l’existant ATTAC comme association d’éducation populaire mais aussi comme association de masse pour l’émancipation altercitoyenne (5) a un rôle de jonction et de facilitation irremplaçable.

Christian DELARUE

Secrétaire national du MRAP

Membre du Conseil d’Administration d’ATTAC France

s’exprimant à titre personnel

notes :

Messages

  • pourquoi pas une réunion sans exclusive de la gauche antilibérale avec jennar,salesse ,autain,besancenot,bové,buffet,piquet,filoche,debons,mélanchon,revol,villiers,...?

    jc

  • Les communistes, même si leur parti est mis à mal de par leur volonté à sauvegarder une structure ancienne, ne sont pas des pestiférés. A lire ce que vous dîtes du baiser qui tue, j’ai le sentiment que vous avez peur d’être contaminé par une sorte, effectivement, de peste rouge.
    C’est faire penser à de l’anti-communisme primaire.
    La révolution n’est pas un péché, elle est porteuse d’espoir et se prépare. Les manifestations de rue, c’est le droit à la libre expression, et l’amalgame doit cesser entre ceux qui cassent( effet de tension provoqué parfois) et ceux qui crient à juste titre leur inquiétude, et en même temps les rêves que je partage avec eux.
    Quant à cette force hégémonique de la gauche de la gauche, elle me fait peur, sous les hégémonies, c’est le goût du pouvoir qui rôde.
    Si à l’intérieur du grand mouvement de résistance que nous voulons construire, nous commençons à éliminer les plus résitants des résistants, c’est mal barré pour nos valeurs démocratiques et de partage d’idées.
    Si les le mouvement anti-libéral se constitue des noyaux bien pensants hégémoniaques, je ne m’y allierai pas, et mènerai campagne contre.
    Cath.

    • Il faut lire le texte de Delarue et ne pas succomber à la paranoïa sur l’anti-communisme dés qu’on rélève une connerie qu’a fait le PCF.

      La façon dont ce parti a été manoeuvré par le PS, et notemment par Mitterrand est à souligner afin de ne pas répéter à l’infini et dans la caricature maintenant et à l’avenir le même type de suicide. Relever cela ne relève pas de l’anti-communisme.

      Nous sommes d’ailleurs en plein dedans, à nouveau le suicide pour avoir des élus qui ne reposent pas sur un rapport de forces qui permette de contrôler sainement des élus.

      Delarue a fait un très bon texte là. Même si on n’est pas obligé d’en partager toute l’expression et tous les arguments.

      Copas

    • Merci à Copas. Je complète sur les imprécisions et sur les notes manquantes :

      1 - Communiqué ATTAC sur le site
      plus ici *mercredi 2 mai 2007 (16h56) :
      ATTAC, les 7 piliers du néolibéralisme et N. SARKOZY . *
      http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=47528

      2 - BAISER QUI TUE : Mon propos n’est pas anticommuniste, bien au contraire ; mais il n’est pas assez développé : il aurait pu et du être plus critique encore. J’ai voulu faire bref.

      Le "baiser qui tue" fait référence à une statégie d’intégration du Pcf par le PS (de Mitterrand) qui met l’accent sur le rôle du PS alors que d’autres, communistes, sont plus critiques puisqu’ils pointent, du côté PCF, un défaut d’orientation dans la "mutation", ce que je n’ai pas fait.

      Deux exemple assez différents l’attestent :

      Le propos d’André Gerin — L’idée de mutation du PCF ne me gène pas en soi, au contraire. Encore faut-il savoir de quoi on parle. La mutation engagée en 1994 était une mutation réformiste marquée par un alignement sur la social démocratie, faisant, au fond, acte d’allégeance au libéralisme. Cette politique, que l’on a vue à l’œuvre de 1997 à 2001, a conduit à l’échec.

      in Revue-republicaine.fr | La place et l’avenir du PCF dans la vie politique et intellectuelle française
      http://www.revue-republicaine.fr/spip.php?article454

      Voici un autre court extrait plus significatif encore car plus développé et provenant de plusieurs membres du PCF publié en juin 2002 dans l’Humanité. L’analyse va, ici aussi, au-delà du "baiser qui tue " de Mitterrand au PCF (pour mieux le brider) car elle pointe de façon contrastée "l’intégration du Pcf au système".

      " Cette gauche a certes fait des choses positives. Mais pour les plus en difficulté, ce qui reste c’est que non seulement elle n’a pas répondu à leurs attentes, mais que, par la voix dominante, et souvent seule entendue, du Parti socialiste, elle n’a cessé de leur vanter l’excellence de son bilan.
      Dans ces conditions, ce qu’ils ont retenu du Parti communiste, ce n’est pas le travail effectué par ses parlementaires et ses ministres (...). Ce n’est pas l’avertissement lancé en septembre 2000 par Robert Hue : " La gauche va dans le mur. " Ce ne sont pas les mises en garde répétées contre " l’autosatisfaction " de Lionel Jospin, contre le poids sans cesse croissant des sociaux-libéraux et d’une technocratie arrogante et ignorant le peuple.
      Ce qu’ils ont retenu, c’est que mises en garde et avertissements n’ont pas été suivis d’effet. Ce qu’ils ont en fin de compte retenu du Parti communiste, ce n’est pas qu’il entendait et comprenait leur amertume, leur ressentiment - qu’il était " avec eux ", mais que, même en critiquant, en contestant, en proposant, il était avant tout " avec " le Parti socialiste (...). · l’issue d’une période de vingt ans durant laquelle le Parti communiste français aura été le second " pilier " de la gauche de gouvernement (...), ce qui a émergé dans les consciences, c’est que le PCF est désormais totalement intégré à ce système politique " loin des gens " dans lequel droite et gauche " institutionnelles " alternent au pouvoir sans jamais remettre en cause les diktats du capitalisme mondialisé.
      N’avons-nous pas nous-mêmes contribué à installer l’idée que la participation aux institutions comme manifestation nécessaire de " l’utilité " du parti afin de " relayer " le mouvement social jusqu’au gouvernement constituait l’aspect essentiel de sa mutation ? Au point que cette mutation est apparue comme visant d’abord à l’intégration du PCF au système politique (...).

      voir l’article complet sur :
      http://www.humanite.fr/journal/2002-06-19/2002-06-19-35780

      3 - GAUCHISME : Que veut dire « « gauchisme » » ? se demande Jacques NIKONOFF (dans "Sens des responsabilités" 29 nov 2006). Son point de vue sur ce point précis est intéressant car évoque d’une part le mouvementisme "bouger pour bouger" sans vouloir aller vers un but, le socialisme par exemple, ou plus loin encore "la visée communiste" et d’autre part la différence entre extrême-gauche et gauchisme.
      Voici l’extrait :
      "C’est une conception politique et une pratique qui privilégie le mouvement pour le mouvement ; l’agitation pour l’agitation ; le refus de la lutte d’idée au bénéfice d’un activisme dénué de sens ; le slogan érigé en stratégie politique ; les excès en tous genres ; la manipulation des « « masses » » par de petits groupes bien organisés ; le court terme ou détriment du long terme ; le sectarisme ; etc. Un psychanalyste a résumé ce comportement par la formule suivante : « « certains confondent les mouvements de leurs corps et le mouvement des masses » ». Finalement le gauchisme c’est l’isolement, la division et l’échec. C’est le contraire de l’éducation populaire, même tournée vers l’action. Il ne faut pas confondre, cependant, extrême gauche et gauchisme.
      On peut être d’extrême gauche sans pour autant être gauchiste. D’ailleurs des organisations d’extrême gauche combattent le gauchisme. Celui-ci ne peut non plus se réduire à l’appartenance à une organisation. La forme la plus répandue de gauchisme est celle du « « gauchisme culturel » » qui frappe des personnes ou des catégories sociales ayant peu de traditions de luttes et dont la participation à des mobilisations s’apparente à une révolte plutôt qu’à un engagement construit s’inscrivant dans la durée."

      4 - *ALTERCITOYEN *
      http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=34633
      CITOYEN CONFINE, SEPARE, EXCLUS ou CITOYEN D’EMANCIPATION

      I. - CITOYEN ENTRE SOCIETE CIVILE ET ETAT : LE CITOYEN INSTRUMENTALISE PAR LE NEOLIBERALISME.

      A) Le citoyen comme masque de la séparation entre société civile et Etat

      B) Les médiations entre société civile et Etat :

      II. - POUR UNE CITOYENNETE D’EMANCIPATION ET DE LUTTE

      A ) Un engagement fondé sur la critique de la représentation et l’invention de l’Etat séparé (2) :

      B) Le citoyen engagé pour la libération du peuple et des peuples......et pour l’égalité :

      Christian DELARUE

    • CONSIGNE DE VOTE d’ATTAC : Retour sur le premier tour et les raisons d’une abstention.

      De nombreuses questions se sont posées sur le fait de donner ou non une ou des consignes de vote lors des dernières élections. La question s’est plus posée face à Sarkozy au second tour qu’au premier or il semble que c’est l’ensemble de la campagne qu’il faut appréhender, donc les deux tours. Certains affirmaient déjà au premier tour qu’ATTAC était une association d’ éducation populaire qui devait s’en tenir à l’explicitation critique du contenu libéral de ce qui se diffuse sans prise de position. Pour d’autres une telle abstention limitait le rôle d’ éducation populaire d’ATTAC. D’autres encore, en complément à l’argument éducation populaire précisaient qu’ ATTAC était une association de contre pouvoir pas un parti. L’idée d’indépendance par rapport aux partis a été avancée alors que d’autres pensaient que la neutralité n’était pas possible.

      Pour ma part, j’ai défendu l’idée d’une consigne de vote possible au premier tour si les conditions étaient réunies. Ce qui n’était pas le cas. A défaut de position pour le premier tour j’étais contre une position précise au second.

      I - LES ARGUMENTS FAVORABLES A UNE PRISE DE POSITION CLAIRE.

      ATTAC dans son Manifeste opèrent des "ruptures franches" avec l’ordre existant en vu de basculer dans un "autre monde" très différent de celui-ci sur de nombreux aspects.Cela correspond à la "nouvelle dynamique" d’ATTAC.

      A ) UNE CONSIGNE "EN CONTRE" : Au sein d’ATTAC tout un argumentaire est construit contre le néolibéralisme*.

      Au sein d’ATTAC des arguments sont construit à la fois contre l’ultralibéralisme de la droite et contre le socialibéralisme du PS. Certes tout le PS n’a pas adopté le socialibéralisme mais ici le repèrage des courants critiques n’a pas d’utilité. Une consigne de vote "en contre" au premier tour contre la droite et le PS était à priori possible. Au sein du Manifeste l’antilibéralisme est à plusieurs niveaux . Il est fort d’un contenu anticapitaliste dans quelques domaines décisifs, notamment en terme d’appropriation publique des moyens de production et de démarchandisation des services publics. Voila qui plaidait pour un vote "en contre" : contre la droite et contre le PS.

      B ) UNE CONSIGNE "EN POUR" : Au sein d’ATTAC tout un argumentaire est construit pour "un autre monde"*

      Au sein d’ATTAC la distinction altermondialisation comme processus et altermondialisme comme ensemble de théories et de pratiques débouchant clairement sur un but affiché nommé "autre France, autre Europe, autre monde" n’est pas toujours explicite. Néanmoins la nouvelle dynamique d’ATTAC incline à une forete sympathie pour les candidatures dites antilibérales pour peu que deux conditions soient remplies :
       Qu’il y ait une démarche unitaire et rassembleuse jusqu’au bout afin qu’ATTAC ne soit pas appelé à trancher entre les "trois B" : Buffet, Bové, Besancenot. Les membres d’ATTAC soutenant les candidatures antilibérales se sont aussi divisés entre les "trois B" . ATTAC ne pouvait qu’en tenir compte. Cet argument a pesé sur les deux autres qui peuvent pour certains avoir leur importance.
       Que l’antilibéralisme affiché ait un contenu anticapitaliste suffisant en terme d’appropriation publique toute chose étant égale par ailleurs en terme d’égalité des droits pour les immigrés, pour les femmes, de mesures pour l’écologie et pour un alterdéveloppement, etc.
       Qu’il y ait parmis les antilibéraux un corpus de propositions amenant clairement "en positif" au basculement vers "un autre monde" fonctionant sur d’autres logiques : alterdémocratie, alterdéveloppement, donc réduction de la place donnée à la finance et à la marchandisation du monde et notamment des services publics.

      II - MAIS DE NOMBREUX FACTEURS ONT RAPIDEMENT INCITE A S’ABSTENIR DE DONNER UNE CONSIGNE CLAIRE

      A ) LE VOTE UTILE ET LA DIVISION DES ANTILIBERAUX.

      L’absence d’unité des antilibéraux a créé une certaine désorientation au sein de l’électorat antilibéral/anticapitaliste d’ATTAC : la dispersion des candidatures à gauche du PS combinée au souvenir de 2002 a crée une tendance lourde au vote Ségolène. Dans ces conditions une prise de position "éduc pop" précise serait allé à l’encontre de la tendance compréhensible de certains altermondialistes à voter PS au premier tour.

      B) L’ APPROPRIATION PUBLIQUE MARGINALISEE (toutes les autres mesures étant égales par ailleurs)

      Le thème de l’appropriation publique a été porté par Olivier BESANCENOT et moindrement par MGB et BOVE. Mais la marginalisation de ce thème n’est pas un argument aussi fort que le précédent. Si Olivier BESANCENOT a fait un meilleur score que les autres candidats et candidates à gauche du PS ce n’est sans doute pas à cause de la mise en avant de ce thème . Une remarque gratuite : Si Yves SALESSE avait mené la campagne le thème de l’appropriation publique, des biens communs et de la démarchandisation profonde des services publics aurait été plus largement porté. Mais passons. Car de nombreux droits des travailleurs (salariés) ne peuvent aboutir que si l’appropriation publique est réalisée et la démocratisation enclenchée dans la foulée.

      Christian DELARUE Membre du CA d’ATTAC France s’exprimant à titre personnel.