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Les dessous cachés du cirque européen contre Chavez.

Publie le samedi 26 mai 2007 par Open-Publishing
12 commentaires

Les dessous cachés du cirque européen contre Chavez. (et le vote honteux de trois pelés et un tondu).

de Maxime Vivas

Le 15 mai 2007, une alliance majoritaire entre les partis de la droite
européenne, PPE, ALDE, UEN avec l’ITS (groupe politique fasciste, notamment de Jean-Marie et Marine Le Pen) a obtenu, contre l’avis de tous les autres partis, qu’une "Résolution du Parlement européen sur le Venezuela" soit inscrite à l’ordre du jour, pour un vote.

Cette résolution affirme que le non renouvellement de la licence hertzienne de la chaîne de télé RCTV condamne ce média qui emploie 3 000 salariés à disparaître, que la « fermeture de ce média » contrevient au droit de la presse à jouer son rôle de contre-pouvoir, que le gouvernement vénézuélien doit garantir une information pluraliste et faire respecter la liberté d’expression, Elle appelle au dialogue entre le gouvernement et RCTV. Enfin, elle demande au Tribunal supérieur de justice vénézuélien d’annuler dans les plus brefs délais le décret entérinant la fin de la licence de diffusion de RCTV.

Cette résolution de la droite et extrême droite parlementaire européenne
(groupes majoritaires) est bourrée d’erreurs puisque RCTV ne va pas disparaître
(elle sera privée de la voie hertzienne), que les salariés
garderont leur emploi, que le pluralisme de l’information est garanti au
Venezuela comme nulle part en Amérique latine. De plus, les incessantes
invitations au dialogue en 2005 et 2006 lancées par la CONATEL (équivalent de
notre CSA) se sont heurtées à des fins de non recevoir de RCTV.

Cette résolution n’est soutenable que si l’on accepte trois postulats :

1. une chaîne de télévision privée qui a obtenu une licence pour 20 ans
bénéficie en fait d’une licence à perpétuité.

2. une chaîne de télévision privée qui appelle à un coup d’Etat contre un
président élu, qui bafoue les lois (publicité clandestine, fraude fiscale, non
respect des quotas de production nationale, introductions d’images subliminales
dans des émissions pour la jeunesse (1) etc.), qui refuse tout dialogue avec les
Autorités peut EXIGER ce renouvellement.

3. Le Tribunal supérieur de justice vénézuélien ne doit pas se prononcer en son
âme et conscience, en organisme indépendant (y compris de l’Europe), en
application de la législation de son pays, mais « annuler »
la décision de non renouvellement.

Cette motion est lacunaire puisque RCTV peut émettre librement via le câble, le
satellite, Internet. Les centaines de chaînes qui, à travers le monde, émettent
ainsi NE SONT PAS FERMEES.

Cette résolution fait preuve d’une sollicitude, pour d’hypothétiques licenciés
vénézuéliens, dont la droite nous prive trop souvent pour des licenciés
européens d’entreprises qui ferment VRAIMENT, de par la seule
volonté de leur patron.

Cette résolution nous rappelle qu’on n’a pas lu de motion analogue quand, durant
le coup d’Etat d’avril 2002, des médias vénézuéliens dont la licence n’était
pourtant pas caduque ont été brutalement fermés,
complètement, sans préavis, tandis que des journalistes étaient arrêtés, voire
torturés, puis quand l’information disparut des écrans pour masquer l’échec du
putsch.

Cette résolution nous interpelle sur ce qui se passerait demain si une télé
française appelait l’armée à renverser Sarkozy, propageait les plus gros
mensonges pour y aider, organisait une marche sur l’Elysée,
s’acoquinait avec ceux qui tirent des coups de feu dans la rue, approuvait ceux
qui ont dissous le gouvernement, le parlement et la plupart des Institutions
étatiques, interdit les syndicats, démis tous les hauts
fonctionnaires, pourchassé les journalistes non putschistes. Si tout cela se
produisait, nos parlementaires signataires se battraient-ils pour que soit
accordé à cette télé le droit de démontrer, pendant 20 ans de plus, son amour si
particulier pour la démocratie ? Dans le cas inverse, ils indiqueraient que ce
qu’ils admettent pour le Venezuela leur paraît indigne pour la France, faisant
ainsi montre d’un esprit néo-colonial.

Cette résolution nous suggère que, puisque nos médias nos télévisions
privilégient un certain courant de pensée (le directeur adjoint de la campagne
de Sarkozy étant coopté par la direction de TF1), il serait utile
d’en voter une autre, pareillement soucieuse de la liberté d’expression et du
pluralisme et destinée à l’Europe.

Cette résolution s’est alimentée d’informations portées à Strasbourg par Marcel
Granier, patron de RCTV, appuyé par Robert Ménard de RSF. C’est le socialiste
français, Jean-Pierre Cot, ancien président du groupe
socialiste qui a fait inviter Marcel Granier au parlement européen il y a deux
mois. Dans un premier temps les socialistes européens ont demandé l’inscription
de cette question à l’ordre du jour puis, divisés, ils ont
flotté pour ensuite se prononcer contre l’inscription de la motion à l’ordre
du jour des urgences des droits de l’homme, et au final pour se rallier au
compromis de gauche et voter contre la motion de la droite.

Jean-Marie Cavada a beaucoup insisté officiellement auprès des instances du
parlement européen pour que le cas de RCTV soit inscrit à l’ordre du jour des
urgences des droits de l’homme du Parlement européen (au même titre que les
massacres, les disparitions forcées ou la torture). Le 21 mai, le député Vert
français Alain Lipietz proposait une motion, moins marquée que celle du PPE,
mais en retrait sur ses déclarations
passées après un voyage au Venezuela où il avait pu visiter des studios de
télévisions (dont Vive TV) et se faire un juste opinion dont il avait
honnêtement rendu compte. Sa motion regrettait que cette décision
établisse « un précédent » et il sollicitait que le cas de RCTV soit examiné au
sein des délégations et commissions compétentes du Parlement européen.

De Paris, le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon, ami du Venezuela, informait
les parlementaires socialistes français et européens. D’un peu partout, d’autres
amoureux de la vérité et de la liberté interpellaient
des responsables socialistes (dont Fabius, qui ne souffla mot).

Le groupe de gauche GUE/NGL (qui regroupe les communistes et les Verts
nordiques), a présenté une résolution insistant sur le droit souverain du
gouvernement vénézuélien de réguler son espace audiovisuel et de son obligation
constitutionnelle de ne pas permettre des monopoles et des concentrations des
médias.

En fin de compte, après une intense activité de ce groupe, un compromis put être
signé sur une motion alternative incluant le GUE/NGL, le PSE (groupe du parti
socialiste européen) et les Verts.

Ce compromis considère que le non renouvellement de la licence de diffusion VHF
de RCTV par l’organe régulateur de l’espace hertzien vénézuélien a été justifié
par l’appui de cette télévision à la tentative de coup d’Etat militaire de 2002,
au blocage pétrolier de 2003 et par son comportement partial lors du référendum
révocatoire de 2004, ainsi que par des violations répétées de la législation sur
la protection de l’enfance,
de la protection de l’image des femmes et des indigènes à la télévision ; Il note
que la question du pluralisme et de la liberté d’expression dans l’Amérique
latine et (notez la malice) aussi dans l’Union européenne
devrait être traité dans le cadre d’un dialogue constructif avec les structures
de coopération parlementaires existantes entre l’UE et l’Amérique Latine ainsi
qu’avec les représentants des gouvernements et de
la société civile ; demande par conséquent aux délégations et commissions
compétentes du Parlement européen de se saisir de cette question. Il demande aux
autorités du Venezuela, au nom de l’impartialité de l’Etat, de veiller à la non
concentration des médias, la qualité, au pluralisme de l’information, et au
respect des normes en vigueur.

Il appelle les médias vénézuéliens privés et publics au traitement objectif et
impartial de la vie politique vénézuélienne ; soutient les médias qui assurent le
pluralisme et la légalité démocratique. Il prend note de l’annonce du
gouvernement vénézuélien qu’il assumera strictement les décisions du pouvoir
judiciaire au sujet de la RCTV ; il demande à toutes les parties de faire de
même.

Ce dernier point est important : le Tribunal suprême de justice s’est prononcé
le 23 mai en rejetant le recours de RCTV. La suppression d’un des canaux
d’émissions d’une télé putschiste est donc non seulement légitime, mais légale
au Venezuela. La distinction est faite entre le rôle de contre-pouvoir et celui
d’incarnation du pouvoir.

Sentant le vent venir, les groupes de droite avaient in extremis modifié leur
résolution dans un « compromis final » qui n’appelle plus le tribunal à
trancher, mais qui déclare par avance sa décision nulle au prétexte
qu’il « n’a pas respecté le délai légal pour statuer ».

Autre version chez Reporters sans frontières dont un communiqué, « déplore » la
décision du Tribunal car « la licence est valable jusqu’en 2022 », fable inventée
par Marcel Granier, qu’aucun parlementaire européen n’a jugé utile de reprendre.
RSF précise en outre qu’elle a envoyé au Venezuela des représentants pour
soutenir RCTV et rencontrer les médias et les autorités concernées.

Cette décision de Justice a de quoi laisser muets nos parlementaires européens,
qui l’étaient déjà lors de la suppression par notre CSA de la licence de TV6 en
1987 et d’Al Manar, en 2004, par la mise en demeure par le CSA, le 21 mai 2007,
d’Eutelstat de ne plus diffuser Al Jazeera, par la révocation en Espagne de la
concession de TV Laciana en 2004 et de TV Catolica en 2005, la fermeture de
TeleAsturias en Mars 2007 par la révocation au Royaume-Uni de la licence de One
TV, d’Actionworld et de StarDate TV.24 en 2006, de Look 4 love 2 en 2007.

Mais, s’il s’agit d’observer leur vigilance relative à l’Amérique latine, on
risque de déplorer un tri sélectif : en avril 2007, le Pérou a fermé deux
chaînes de télévision pour infraction à la réglementation. En 2003,
Le Salvador a révoqué la concession de Salvador Network. Plus au Nord sur le
continent américain ? En 1999, le Canada révoque la concession de Country Music
Television (CMT). En 1969, les Etats-Unis
révoquent la concession de WLBT-TV, en 1981 de WLNS-T, en 1998 de Daily Digest
et en 1999 de FCC Yanks Trinity License.

La résolution de la droite du parlement européen contre le Venezuela, a été
votée sournoisement le 24 mai, sans quorum, en détournant la procédure des
urgences pour les droits de l’homme, conçue pour des sujets consensuels de
défense des libertés fondamentales.

Sur 785 députés, 65 seulement étaient présents. Le vote a été acquis par 43 voix
contre 22.

Jean-Marie Cavada n’a pas daigné descendre de son bureau à l’hémicycle pour
assister au débat ou participer au vote des résolutions..... Parmi les rares
députés français présents pour le vote, on remarquait Pervenche Bérés (PSE) et
le communiste Francis Wurtz (GUE/NGL).

Ce vote est bien, ainsi que le reconnaissent sans difficulté des parlementaires
de droite dans les couloirs de Strasbourg, « un vote politique ».

L’objectif est en effet de punir un pays qui prétend récupérer ses richesses
naturelles, aider les autres pays de la région à se soustraire à la misère et à
l’Empire, qui vient de se retirer du FMI et de la banque
mondiale, qui projette de créer une banque du Sud.

A la tête de ce pays, un homme qui gagne élections sur élections, porté par son
peuple, malgré la violence de médias appartenant pour l’essentiel à
l’opposition.

PS.

La résolution finale de la droite et extrême droite ne parlait plus de
« condamnation » à disparaître pour RCTV mais de « risque » de disparition.
Longue est la route qui serpente devant les vérités évolutives.
Au moment où j’écris ces lignes (25 mai, 10 heures à Caracas), je ne suis pas en
mesure de connaître la liste nominative des députés qui ont voté cette
résolution. Nul doute que les lecteurs l’obtiendront et l’ajouteront en
commentaire à cet article.


(1) J’ai pu personnellement vérifier, dans des extraits passés au ralenti, la
présence de ces images. Entre juin et décembre 2006, RCTV s’est rendue coupable
de 652 infractions diverses.

Messages

  • Une fois de plus, le Parlement Européen montre ce qu’il est et ce que sont les institutions européennes : des outils de la mondialisation du capitalisme libéral alignés sur les orientations des (pires) dirigeants nord-américains.

    Personne ne peut contester la légitimité du Président Chavez ni la légalité des mesures qu’il prend en matière économique, sociale ou informative.
    Mais la récupération légale des biens de la nation par le peuple -qu’il s’agisse du pétrole ou des canaux de télévision- est insupportable aux représentants des multinationales et de l’impérialisme US.

    Insupportable Hugo Chavez au Vénézuela.
    Insupportable Evo Morales en Bolivie.
    Insupportable Rafael Correa en Equateur.
    Insupportable Fidel Castro, le rebelle qui depuis 50 ans défie l’Empire et qui, en plus, se met à ressusciter...

    Quand on touche aux intérêts du grand capital étatsunien, la droite européenne se met à hurler.

    Tout cela est conforme.

    Tout aussi conforme doit être notre soutien clair et sans ambiguité aux peuples qui se battent pour élaborer d’autres types de rapports sociaux -solidaires et libres- dans leur pays et sur leur continent.

    Bravo au groupe Gauche Unie-Verts Nordiques du Parlement Européen pour son travail.

    Mais à nous tous de faire savoir ce que votent les parlementaires européens de droite et d’extrème-droite contre les peuples.

    Paul Euzière.

    • Bien dit Paul Euzière,

      Il est parfaitement vrai que les Européens se couchent devant les EE-UU, vous avez parfaitement répondu , j’ajouterai seulement que RSF quand il s’agit de cogner contre les progréssisteS d’Amerique latine elle est promt à prendre la balle au bond , mais que fait telle pour dénoncer le manque d’impartialité ici même chez nous par les médias audiovisuels ou de presses écrites ????? ou pour parler du dénis de justice des cinq cubains enfermés aux états- unis et condamnés à de lourdes peines pour avoir luttés contre le térrorisme !!!il est vrai que le térrorisme est sélectif pour le gouvernement des EE-UU, et les prisonniers enfermés et torturés a guantanamo sans pouvoir se déffendre ni être jugés, c’est bien deux poids deux mesures qui régit cette association ne le croyez vous pas ??? AL de TOULOUSE

    • L’annonce faite à Marcel "en vivo" (ESP) :
      http://www.youtube.com/watch?v=M9keUsyhI4Q

      Marcel est à gauche lorsqu"el matacuras" annonce le décret en direct.

      L’autre s’appel Leopoldo Castillo, surnommé "el matacuras", le tueur de curés.
      Il s’est particulièrement illustré au Salvador ou il avait comme spécialité le meurtre de nonnes et de curés suspecté d’être trop proche des forces progressistes.

      CubaLibre

  • La liste précise des députés européens serait intéressante à avoir...

    Bien du courage, car sauf à être un initié, savoir qui exactement vote quoi au parlement européen est extremement difficile à savoir (le site internet bordelique de l’UE) et quand on écrit (le courrier du citoyen, hummmm....) pour poser cette question simplicime, qui a voté quoi, sur un texte précis, personne ne répond....Ou du moins on reçoit dans un charabia mal dégrossi un message semblant vouloir dire qu’ils ont bien reçu la question...

    Alors qui a voté quoi ?

    Copas

  • Alain Ménargues
    La vie d’Alain Ménargues vice directeur de Radio France Internationale a basculé d’un jour à l’autre, en octobre 2004.
    En effet, à peine son livre le mur de sharone était-il sorti qu’il s’est brutalement trouvé pris dans une de ces campagnes idéologiques où le mensonge se mêle à l’irrationnel.
    Accusé d’ antisémitisme Alain Ménargues a été demi de ses fonctions. Le soupçon d’antisémitisme - avec toutes les manipulations qui peuvent s’ensuivre - pèse lourdement sur la tête des personnages publics qui critiquent israël. Il peut détruire des carrières, briser des vies.

    les preuves les plus récentes
    Alain Hertoghe
    Pascal Boniface
    Jimmy Carter

    Pas besoin de critiquer le président Chavez

    il faut balayer d’abord devant sa porte la dictature des médias existe existe partout même en France.

  • RSF parlons en ! l’ONG qui s’avance masquée pourrait-on dire !

    ’Reporters sans frontières’ cette organisation partiellement financée par les services d’intelligence étasuniens, à travers le National Endowment for Democracy (NED)

    Alors pas étonnant que ses colères soient sélectives .

    Cette sélectivité dans l’indignation, si on en fait les listes respectives, elles sont éloquentes, et s’explique bien si on fait le lien avec les subventions que j’évoque ci-dessus.

    Et coincidence pendant que j’écris ces lignes, la radio France inter, y va de son petit couplet offusqué tombant à bras raccoucis sur Chavez, dans son bulletin d’info de midi ce dimanche 27 Mai .
    Là ce n’est pas dû à un financement mais " au mieux " à l’esprit de conformisme des milieux journalistique . j’ai dis "au mieux je ne parlerai pas du "au Pire"

    Et j’ai dit aussi coincidence ? Bizarre bizarre !

    René de Montmorency

  • esperons que le presidnet chavez tienne bon et que tout le peuple derriere lui aussi !!!

    les journalistes sont formatés a ne surtout plus penser , ou alors a monter des fables et dire des demi-verites.
    c est encore plus visible aujord hui je rappelle pour memoire
    la fausse interview de notre animateur du 20h00 ppda , meme pas mis au banc par ses confreres !!!
    aujourd hui le capital tient toute la presse, il tiendra bientot l internet , les sites les forums les blogs !!!!

    geubeul1
    edité par fils2prof.over-blog.com
    un petit dessin sur les "journalistes"
    http://fils2prof.over-blog.com/archive-05-24-2007.html

  • EXTRAIT DU RAPPORT AMNESTY INTERNATIONAL 2006
    VENEZUELA :
    Des exécutions illégales de suspects de droit commun par des policiers ont été signalés. La plupart de ces homicides n’ont pas fait l’objet d’une enquête et les auteurs présumés sont restés impunis. Le manqué d’indépendance du pouvoir judiciaire demeurait un motif de préoccupation. Cette année encore, la persistance des disparités économiques et sociales a limité l’accès aux droits économiques et sociaux des Vénézuéliens d’ascendance africaine et des populations autochtones.

    Contexte

    La radicalisation de la vie politique continuait d’être un facteur de déstabilisation du pays. Des inquiétudes ont de nouveau été exprimées concernant le harcèlement dont étaient victimes les détracteurs du gouvernement, y compris par le biais du système judiciaire. Des affrontements entre opposants et sympathisants du président Chávez ont eu lieu avant les élections municipales d’août. Ces dernières ont été remportées par le Movimiento V República (MVR, Mouvement Ve République), le parti de Hugo Chávez.

    Accusant l’organe chargé de l’organisation des élections de parti pris, les formations d’opposition ont refusé de participer aux élections législatives de décembre, qui se sont soldées par un raz-de-marée en faveur du MVR. Les observateurs internationaux ont jugé le déroulement du scrutin globalement satisfaisant.

    Sur fond d’accusations persistantes de la part de responsables américains contre le gouvernement du président Chávez, qui menacerait selon eux la stabilité de la région, les relations entre le Vénézuéla et les États-Unis sont demeurées tendues. Hugo Chávez a poursuivi le renforcement de sa coopération avec d’autres pays latino-américains, notamment en resserrant les liens dans les domaines énergétique et commercial.

    Brutalités policières

    Cette année encore, des informations ont fait état d’atteintes aux droits humains imputables à des policiers. Des exécutions illégales de suspects de droit commun ont notamment été signalées. La plupart de ces cas n’ont pas donné lieu à une enquête et les auteurs présumés n’ont pas été traduits en justice. Selon les statistiques publiées en juillet par les services du ministère public, plus de 6 100 personnes ont été tuées par la police dans 5 500 affaires distinctes entre le début de l’année 2000 et la mi-2005. Près de 6 000 policiers étaient impliqués dans ces atteintes aux droits humains, mais 517 seulement ont été inculpés et moins de 250 ont été mis en état d’arrestation.

    La Commission de politique intérieure de l’Assemblée nationale, le médiateur et les services du ministère public ont reçu des informations faisant état d’homicides perpétrés par la police dans les États de Guárico, d’Aragua, de Falcón et de Carabobo. L’Assemblée nationale a affiché sa détermination à conduire des enquêtes sur ces allégations. Dans un rapport publié en juillet, des organisations vénézuéliennes de défense des droits humains ont tiré la sonnette d’alarme à propos de la situation dans six États (Anzoategui, District capitale, Falcón, Miranda, Portuguesa et Yaracuy) où les homicides, les « disparitions » probables et les enlèvements constituaient une pratique bien établie.

    Des victimes d’atteintes aux droits humains et leurs proches auraient été menacés par la police et auraient fait l’objet de manœuvres d’intimidation.

    · En janvier, Rigoberto Barrios, seize ans, est mort à l’hôpital après avoir été atteint de huit balles tirées par la police à Guanayen (État d’Aragua). Il était le troisième membre de sa famille à être tué par des policiers depuis que les Barrios ont dénoncé la mort, en décembre 2003, de Narciso Barrios à la suite d’un différend avec des policiers de l’État d’Aragua. Au mois de juin, Oscar Barrios est sorti indemne d’une tentative d’assassinat. En août, Juan Barrios a été menacé par deux agents en uniforme. À la demande de la Cour interaméricaine des droits de l’homme, une protection policière avait été accordée à la famille Barrios en mai. Fin 2005, cependant, aucun des policiers soupçonnés d’implication dans les menaces et les homicides n’avait été poursuivi.
    · À Valle de la Pascua (État de Guárico), Carmen Alicia Mota de Hernández et ses proches auraient fait l’objet de nombreuses manœuvres d’intimidation imputables à des policiers après avoir porté plainte pour le meurtre du chef de famille, Arturo Hernández, tué en avril 2004.

    Absence d’indépendance du pouvoir judiciaire

    La crédibilité de l’appareil judiciaire et du parquet a été affaiblie par leur incapacité à garantir aux victimes des mécanismes de réparation efficaces et impartiaux. Selon les informations reçues, 98 p. cent des violations des droits humains restaient impunies. Seule une faible proportion des juges et des procureurs travailleraient à plein temps.

    Défenseurs des droits humains

    Cette année encore, des défenseurs des droits humains ont été en butte à des manœuvres de harcèlement et d’intimidation.

    Des inquiétudes ont été exprimées concernant la sécurité de membres du Comité de Familiares de las Víctimas de los Sucesos de Febrero-Marzo 1989 (COFAVIC, Comité des parents des victimes des événements de février-mars 1989) à la suite du retrait, en mars, de la protection policière dont ils bénéficiaient. Cette organisation de défense des droits humains avait dénoncé publiquement l’inaction des autorités, qui n’avaient toujours pas traduit en justice les auteurs présumés des violations des droits humains commises en 1989 lors des affrontements entre l’opposition, la police et les militaires. En novembre 2002, la Cour interaméricaine des droits de l’homme avait ordonné au Vénézuéla de protéger les membres du COFAVIC à la suite des menaces et actes d’intimidation dont ces derniers avaient été victimes.

    Liberté d’expression

    Des procédures administratives ou fiscales auraient été utilisées pour limiter la liberté d’expression. Le Bureau du rapporteur spécial pour la liberté d’expression de la Commission interaméricaine des droits de l’homme a exprimé sa préoccupation à propos d’une décision du service national de l’administration des impôts et des douanes concernant le quotidien régional El Impulso. Pour avoir critique les restrictions imposées à la liberté d’expression au Vénézuéla, celui-ci s’est vu imposer une amende et une suspension de vingt-quatre heures.

    Droits économiques, sociaux et culturels

    En août, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale [ONU] s’est déclaré préoccupé par la persistance des disparités sociales et économiques qui compromettent l’exercice des droits économiques et sociaux et touchent notamment les populations autochtones et les Vénézuéliens d’ascendance africaine. Il a noté que les terres et les ressources autochtones étaient toujours menacées par des intérêts privés. Le Comité a aussi exprimé ses inquiétudes concernant le travail des enfants ainsi que la prostitution et l’esclavage auxquels ils sont soumis dans des centres de prospection illégale d’or dans le haut Orénoque et les bassins du Casiquiare et du Guainia-Río Negro.

    • Il aurait été peut-être été utile dans l’intervention cidessus 82***7**
      De préciser dans votre copié collé par des petits commentaires pour que le lecteur s’y retrouve, entre les bons points et le mauvais points,distribués par Amnesty. qui fait généralement des analyses les plus objectives possibles (ce qui n’est pas le cas de "Reporters sans frontières")

      Dans les cas des brutalités policières de quoi s’agit -il exactement (les effectifs de la police que je sache n’ont pas été changés par le gouvernement de H. Chavez et sont sans doute encore souvent au service des oligarchies locales au pouvoir avant lui.

      Quid ? dans le cas du manque d’indépendance judiciaire ?
      Etc...
      Tel quel c’est embrouillé !
      Bref en faisant ce copié collé. Quelle était votre intention ?
      manifester un soutien à Chavez ?
      ou vous joindre à ceux qui s’indignent du retrait des relais hertzien à RCTV

      On aimerait le savoir ?

      Rappelons que RCTV dispose encore du satellite et du câble, et que cette chaine avait appelé au putch et à soutenir ce putch contre un gouvernement légalement élu, et s’acharnait à la perte de celui qui remettait en cause la domination économique de l’oligarchie pro-U.S,et qui veut rendre au peuple Vénézulien la propriété de ses richesses nationales confisquées par quelques-uns complices des intérêts étrangers

      La propriété de ses propres richesses nationales est elle un droit humain ?

      René de Montmorency

    • Le but non avoué de 82***7**est d’enfoncer encore et toujours le président Chavez qui mène une politique qui gêne de plus en plus et qui l’honore.
      le peuple doit rester soudé à son Président et le soutenir contre toutes les saloperies qui lui sont faites.D’ailleurs,c’est déjà ce que fait le peuple ! Il n’a pas attendu qu’on le lui dise !
      BRAVO au président Chavez et aux siens !!!

      François Pellarin.

    • Amnesty n’esy pas là pour distribuer des bons points, en même temps ce rapport décontextualise la situation vénezuelienne, comme si tout allait bien jusqu’en 1999, et paf, la hagra depuis que Chavez est arrivé.

      D’ailleurs le dernier paragraphe est équivoque : ils parlent bien d’intérêts privés, et quand on voit les propriété terriennes de la bourgeoisie locale, on capte vite de quels intérêts il s’agit.

      Attention tout de même à rester nous aussi objectif sur la situation, et à ne pas nier tout en bloc, car la manipulation se monte souvent sur des faits réels (les bavures), mais sans expliquer le lien au contexte (police archi corrompue depuis longtemps par le capitalisme sauvage). Ce que nous devos faire.

      sc_marcos94