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"LA MAJORITE DES HEURES SUPPLEMENTAIRES N’EST PAS DECLAREE"

Publie le jeudi 31 mai 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

Gérard Filoche, inspecteur du travail, confronte le slogan « Travailler plus pour gagner plus » à la réalité des entreprises.

N. SARKOZY A PROMU SA REFORME DES HEURES SUPPLÉMENTAIRES SOUS L’ANGLE DE L’AUGMENTATION DU POUVOIR D’ACHAT ET DE LA LIBERTÉ DE TRAVAILLER PLUS. CETTE LIBERTÉ EST-ELLE RÉELLE ?

Gérard Filoche. Non. C’est l’employeur qui décide unilatéralement du début, de la gestion et de la fin du contrat de travail, de la durée du travail, de faire faire ou non des heures supplémentaires. Dire qu’il y a une liberté pour le salarié en matière d’horaires, c’est mentir.

PENSEZ-VOUS QUE LES EMPLOYEURS VONT FAIRE TRAVAILLER DAVANTAGE LES SALARIES ?

Gérard Filoche. C’est très difficile à apprécier. Il n’existe pas de statistiques sérieuses en France. Les enquêtes sur la durée réelle du travail ne prennent pas en compte les entreprises de moins de 20 salariés où le plus grand nombre d’heures supplémentaires sont effectuées. Cela représente 5 millions de personnes. Par ailleurs, ces enquêtes se basent sur les déclarations des employeurs, mais plus d’un sur deux ne les déclare pas au taux légal. Une étude publiée il y a plus de dix ans par Jean Matteoli, alors président du Conseil économique et social, avait avancé le chiffre de 1,2 milliard d’heures supplémentaires effectuées, l’équivalent de 680 000 emplois. Il y en a certainement beaucoup plus depuis les 35 heures, puisqu’elles ont permis treize heures supplémentaires par semaine au lieu de neuf heures.

PORTER A 25% LEUR RÉMUNÉRATION VA-T-IL AUGMENTER LES SALAIRES ?

Gérard Filoche. Actuellement, il existe six majorations, 10 %, 25 %, 50 %, 100 % et des repos compensateurs à 50 % ou à 100 %. Un seul taux à 25 % fait donc disparaître quatre taux. Normalement, plus il y a d’heures supplémentaires, plus elles doivent coûter cher à l’employeur pour qu’il ne s’en serve pas au détriment de la santé et de l’emploi. Dans les petites entreprises où les salariés ont été maintenus à 39 heures, les heures effectuées après la 36e heure sont majorées de 10 %. La gauche avait prévu qu’à partir du 1er janvier 2005, elles passeraient à 25 %. C’est François Fillon qui l’a empêché en reportant cette date au 1er janvier 2008. Ces salariés travaillent donc plus en gagnant moins, depuis trois ans. L’ancien ministre du Travail a aussi repoussé le contingent annuel d’heures supplémentaires autorisées, de 130 à 220, avec des possibilités de dérogation, jusqu’à 360 heures dans les hôtels-cafés-restaurants. La majoration de 100 % des heures supplémentaires, déclenchée quand on dépasse le contingent, est repoussée d’autant. Ces salariés ont travaillé plus, en gagnant moins.

TOUTES LES HEURES SUPPLÉMENTAIRES SONT-ELLES PAYÉES AUX SALARIES ?

Gérard Filoche : L’immense majorité n’est pas déclarée. Neuf plaintes sur dix à l’inspection du travail concernent les heures supplémentaires non payées. Certains secteurs comme le bâtiment, les chauffeurs routiers, la restauration, le nettoyage ou encore le commerce et les petites surfaces se spécialisent dans le non-paiement. Le forfait jour des cadres, qui peut être étendu à presque tous les salariés aujourd’hui, offre souvent une occasion de ne pas payer les heures supplémentaires. Ces exemples montrent déjà que les salariés travaillent plus et ne gagnent pas plus ou gagnent moins.

Propose recueillis par L. B De L’HUMANITE

http://unautremonde.gauchepopulaire.fr/

Messages

  • La gauche avait prévu qu’à partir du 1er janvier 2005, elles passeraient à 25 %. C’est François Fillon qui l’a empêché en reportant cette date au 1er janvier 2008. Ces salariés travaillent donc plus en gagnant moins, depuis trois ans. L’ancien ministre du Travail a aussi repoussé le contingent annuel d’heures supplémentaires autorisées, de 130 à 220, avec des possibilités de dérogation, jusqu’à 360 heures dans les hôtels-cafés-restaurants. La majoration de 100 % des heures supplémentaires, déclenchée quand on dépasse le contingent, est repoussée d’autant. Ces salariés ont travaillé plus, en gagnant moins.

    TOUTES LES HEURES SUPPLÉMENTAIRES SONT-ELLES PAYÉES AUX SALARIES ? Gérard Filoche : L’immense majorité n’est pas déclarée. Neuf plaintes sur dix à l’inspection du travail concernent les heures supplémentaires non payées. Certains secteurs comme le bâtiment, les chauffeurs routiers, la restauration, le nettoyage ou encore le commerce et les petites surfaces se spécialisent dans le non-paiement.

    Merci Monsieur FILOCHE, c’est ce qu’il faut dire EXACTEMENT à tous les français, parce que ça c’est une réalité que tout le monde connaît, et peut témoigner. Si Sarko voulait d’aventure contester les faits et les chiffres, il suffit d’inonder son bureau de l’Elysée de nos témoignages, preuves à l’appui ! Quand vous voulez ! C’est à faire !

    Eh bien voilà, amis de gauche, c’est ce qu’il faut dire dans les meetings, parler de la vie des gens, en laissant un peu de côté les théories. Insister sur les mensonges de Sarkozy, et sa clique. Démontrer aux gens preuves à l’appui, il y en a tellement, que les salariés ne sont pas respectés. Le slogan de sarko "travailler plus pour gagner plus" c’est FAUX et ARCHI FAUX. Nos bulletins de salaire sont là pour le prouver ! Nous avons tous des exemples dans nos familles, et autour de nous !

    Il faut insister aussi sur l’augmentation des retraites de 25 % d’un côté, et de l’annulation de l’abattement des 20 % sur les revenus imposables + la franchise de 40 euros minimum à payer annuellement. Les retraités qui payaient pas d’impôts, vont devoir s’en acquitter ! Un comble quand on sait la fragilité de cette population ! Il faut le dire, le dénoncer : d’un côté sarko donne, de l’autre il reprend ! Résultats = accès à moins d’aides, à cause du paiement des impôts (aide au chauffage...). Gains du vote Sarko = - 0 (négatif)

  • Lors du débat entre Mr SARKOZY et Mme ROYALE, Mr SARKOZY a dit :
    Les heures supplémentaires seront exonérées de charges et d’impôt et payées à 25 % pour les heures de 35 à 39 h et à 50 % au-dessus.
    Je regrette de ne pas avoir enregistré l’émission !!!!

    • Et si par mésaventure l’on se retrouve au chomage, ces fameuses heures sup, ne sont en aucun cas pris en charge, il en sera
      de même pour le calcul de la retraite.
      Je dois dire que le "travail au noir" est légalisé, non pas pour les ouvriers mais pour les boss.
      Quant au "travailler plus pour gagner plus" léger contre-sens." le travailler plus pour gagner moins aurait eu mois d’impact"

      Pourquoi ne pas dire clairement Avoir plusieurs petits jobs comme dans les pays anglo-saxons.
      (ménage le matin, serveur à midi, garde-d’enfant l’aprés midi, ménage le soir et pour finir garde de nuit)
      Une seule ombre au tableau, pouvoir encore les trouver.Brigitte

  • Dans mon entreprise on est 4 salaries.
    Donc pas de syndicat, ni de représentant du personnel.

    Jusqu’a présent, quand on travaillait au dela des heures de travail, il nous payait au noir, en fonction de son bon vouloir.

    On a décidé d’entrer dans la légalité, et on l’a forcé à nous mettre les heures sup sur la fiche de paie.
    Dans la convention collective, quand on fait des heures sup, soit elles sont payés, soit on a des repos compensateurs.
    Normalement c’est le représentant du personnel qui négocie avec le patron.
    Mais comme on en a pas, le patron a décidé que se sera toujours des repos compensatoires.

    Donc si on travail plus, on a droit a quelques heures de repos. Si vraiment on arrive pas a les prendre (ce qui arrivera tres certainement, l’anné derniere je n’avait pu prendre que 3 semaines de vacances), le patron peut les payer (mais il n’est pas obligé).

    Donc Travaillé plus pour gagner plus ne concerne pas mon entreprise.