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L’ITALIE ET LA FRANCE ONT MENTI SUR LES MODALITES D’ARRESTATION DE CESARE BATTISTI...

Publie le vendredi 5 mars 2004 par Open-Publishing

L’ITALIE
ET LA FRANCE ONT MENTI SUR LES MODALITES D’ARRESTATION DE CESARE BATTISTI ET
PREPARENT D’AUTRES EXTRADITIONS


Nous sommes convaincus que les modalités de l’arrestation de Cesare Battisti
n’ont été qu’une mise en scène ou en tout cas ne correspondent pas à la version
des faits diffusé par la police française.

La lettre que nous joignons des avocats
de Cesare Battisti, Irène TERREL et Jean-Jacques de FELICE met en doute, objectivement,
la version selon laquelle Battisti a été arrêté à cause d’une banale querelle
de voisinage ; en plus, notre position coïncide avec celle illustrée dans les
révélations du journaliste Enrico Porsia, qui soutient dans un article paru dans
le magazine en ligne ’amnistia.net
que l’arrestation de Battisti est prévue dans un accord entre France et Italie
en vertu duquel, outre Battisti, deux autres anciens militants des Brigades Rouges
devraient être extradés : Roberta Cappelli
et Enrico Villimburgo.

L’arrestation de Battisti n’a pas eu lieu parce qu’il
avait menacé de mort un de ses voisins, mais parce qu’elle fut explicitement
demandée déjà en janvier 2003 par les autorités italiennes en vertu d’accords
pris le 11 septembre 2002 avec leurs homologues français. Ces accords visent à toucher à la "doctrine
Mitterrand", et à procéder aux extraditions en tranchant au cas par cas.

Les noms de Battisti, Cappelli et Villimburgo faisaient partie d’une plus longue
liste de 14 noms que les autorités italiennes avaient fait parvenir à celles
françaises, en laissant à ces dernières la faculté de "choisir" 3 personnes à extrader.
Après quelques mois, le Garde des Sceaux, contrarié par les retards pris par
ces dossiers, demanda personnellement au Procureur Général de Paris, M. Nadal,
de procéder aux extraditions, mais Nadal lui répondit aussi sec le 4 décembre
2003 que les trois n’étaient pas extradables à cause d’avis précédentes émis
par la Chambre d’Accusation.

Ces révélations jettent une lumière particulièrement inquiétante sur les faits :
pourquoi l’accord de septembre 2002 ne fut pas rendu publique ? Quelle était la
contrepartie que la France aurait obtenue en échange de l’extradition des exilés
italiens ?

Il est clair, à ce point, que la totalité de la communauté des exilés italiens
en France est visée ; beaucoup d’entre eux, à distance de plus de vingt ans des
faits qui leurs sont reprochés, et pour lesquels ils ont souvent été condamnés
suite à des révélations de "repentis", ont désormais la nationalité française
et sont parfaitement intégrés à la société civile de ce pays.

La
lettre des avocats (ici)

R.F.

05.03.2004
Collectif Bellaciao