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Chronique d’un contre G8 : Jour 4 - La police se prend pour Big Brother

Publie le mercredi 6 juin 2007 par Open-Publishing

4 Juin. 9H30. Le train Reddelich/Rostock arrive en gare. Nous sommes plusieurs dizaines d’activistes du camps de Reddelich à y descendre. Beaucoup vont à la journée d’actions à Rostock. (notamment une action devant un LIDL le matin et une manifestation pour la liberté de circulation l’après midi). Une fois descendue dans le couloir principale de la gare, nous sommes directement arrêtés par une quarantaine de policiers qui nous encerclent et qui empêche les personnes de s’échapper. Toutes personnes sortant du train est ainsi pris au piège.

Nous subirons alors pendant près d’une heure des contrôles. Les policiers déploieront du scotch pour créer des espaces où nous sommes placées comme des bêtes. Nous serons d’abord parqués près d’un mur, puis fouillés au corps chacun son tour par au moins 2 policiers. Les sacs sont également vérifiés. Ensuite nous sommes pris en photo, filmé et les on relève les informations sur notre identité. Les policiers restent assez calme et parfois sympathique mais nous ne savons pas trop ce qui va se passer, ni ce qu’on nous reproche. Des membres de la légal team, des journalistes et quelques personnes sont en dehors de la zone de contrôle et regarde ce qui se passe. Si la majorité des activistes avaient prévus de ne pas emmener d’armes ou d’objets suspects, d’autres ont étés arrêter pour des choses qu’ils n’auraient pas soupçonnés : Ainsi, un camarade grenoblois passera plusieurs heures en garde à vue pour avoir dans son sac des lunettes de plongée ! 8 personnes seront arrêter lors de ce contrôle matinale. La plupart ont étées relâcher dans l’après midi.

Une fois sortie de la gare, nous sommes restés devant 30 minutes avant que les activistes arrêtés soient emmenés par une dizaine de camions de police. Alors que je prenais des photos de la scène, les policiers m’ont une nouvelle fois interpellé et saisie mon appareil pour effacer toutes les photos où ils y avaient le visage d’un policier. Une membre de la légal team m’indiquera que la prise de photo de visage de policiers est interdite en Allemagne. En France elle est autorisée, la diffusion des photos c’est différent. J’ai ensuite du subir un contrôle d’identité et j’ai été de nouveau photographié par la police. J’ai toutefois pu récupérer quelques images effacées sur la carte grâce à un logiciel, mais les plus importantes ont disparues.

Ce contrôle, ces suppressions d’images ainsi que ces intimidations montre bien encore une fois la sur-présence sécuritaire de ce G8. Elle met ainsi à nue les volontés inavouées de nos dirigeants : toujours plus contrôlés les manifestations et les dissidents de tout les pays, les intimidées, refuser une information libre, indépendante et critique. Durant les premiers jours du contre G8 il n’y avaient pas eux de telles contrôles. Il y a fort à parier que l’approche des actions de blocage du G8 entraîne les policiers à vouloir ficher et démoraliser tout les activistes. Cela au détriments des libertés fondamentales et de la libre circulation des personnes. (les policiers bloquent également les habitants de Rostock dans la gare).

Notre rage reste intact, elle en deviendrait même plus forte.

http://www.contre-faits.org