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Les enjeux cachés des législatives du 20e arrondissement parisien

Publie le vendredi 8 juin 2007 par Open-Publishing
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Bertrand Delanoë ne s’en cache pas : il compte veiller attentivement à chacune des listes d’arrondissement qui, aux prochaines municipales, travailleront à sa réélection. Le scrutin s’annonce difficile - et il peut arriver très vite, car rien n’interdit au Parlement de le fixer à octobre ou novembre. La gauche parisienne doit donc se mettre en ordre de bataille, mais n’y est pas encore. La rude concurrence entre socialistes aux législatives dans le 20e montre que des accords restent encore à trouver, et sur la méthode, et sur les valeurs.

Selon le résultat, dimanche prochain, de cette primaire, le Ps peut perdre l’élection municipale qui suit parce qu’il se sera amputé de sa gauche républicaine et sociale en battant un de ses représentants -l’actuel député du 20e - ou bien la gagner si avec la réélection de ce député, ce parti retrouve une dynamique de rassemblement et de démocratie dans ses rangs, et au-delà..

En imposant comme candidate - sans vote et contre le député sortant, Michel Charzat - une collaboratrice de son cabinet, Pau Langevin, le maire de Paris a voulu démontrer son autorité sur le parti. Par la même méthode, il a brusquement remplacé un suppléant dans le 12e. Ces signaux de contrôle auront-ils l’effet recherché de garde-à-vous, ou l’inverse : une division qui scie la branche sur laquelle on est assis ? Car le Ps n’est pas l’armée, et la discipline n’y a jamais remplacé l’adhésion. Retirer aux adhérents de base le droit de choisir les candidats, c’est surtout un coup porté à l’image d’authenticité démocratique de Bertrand Delanoë.

Il devra veiller à ne pas laisser la droite supplanter à Paris les socialistes sur ce terrain de la démocratie, comme Nicolas Sarkozy l’a fait sur le thème du changement ou de la défense du pouvoir d’achat. Aujourd’hui les procédés autoritaires desservent ceux qui s’y prêtent.

Le choix de coopter certains candidats, comme Pau Langevin, en fonction de leur ethnie est aussi contesté. Ce communautarisme à l’anglo-saxonne est jusqu’ici la marque de Sarkozy. Quand un conseiller du maire de Paris, chargé du dialogue avec une communauté, tient tribune aux côtés de candidats socialistes ( encore le 5 juin à Belleville ) en faisant inviter cette communauté par des tracts d’association religieuse, la gauche en est troublée. La politique dilue elle-même son message citoyen à force de courtiser ainsi les diverses communautés (culturelles, ethniques ou autres) et de les crisper dans leur identité.

(…)

S’ils évitent, dimanche, l’écueil de cette candidature parachutée qui trouble et qui divise, les électeurs du 20e arrondissement éviteront à la gauche parisienne d’arriver brisée aux prochaines municipales, et donc d’y échouer.

Si l’unité se fait, notamment autour du maire branché Delanoë et du député républicain Charzat, la réédition d’un succès municipal des socialistes devient possible.

source : http://www.gaucherepublicaine.org/,...

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