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PETITION Cesare Battisti : 20.000 signatures !

Publie le samedi 6 mars 2004 par Open-Publishing

CONTRE L’EXTRADITION DE CESARE BATTISTI ET DE TOUS LES REFUGIES ITALIENS, CONTINUONS A DIFFUSER ET A FAIRE SIGNER !!!

TEXTE DE LA PETITION (réactualisé) :

"Mardi 10 février, à Paris, Cesare Battisti a été arrêté et placé sous écrou extraditionnel. Ses avocats avaient alors immédiatement déposé une demande de liberté provisoire. Mercredi 3 mars, la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris a remis mercredi en liberté Cesare Battisti. La demande d’extradition formulée par le gouvernement italien sera examinée le 7 avril par cette même chambre de l’instruction. Après trois semaines de détention à la prison de la Santé à Paris, notre camarade se trouve d’ici là dans une liberté provisoire classique : interdiction de quitter la région Ile-de-France et pointage chaque samedi dans le commissariat de son arrondissement.

Ecrivain de romans noirs vivant à Paris avec ses deux enfants depuis une quinzaine d’années, cet ancien militant italien fut condamné dans son pays pour des faits liés à la situation politique et sociale des années 70, entre autres des meurtres qu’il a toujours niés, et au sujet desquels il n’a jamais pu se défendre. Nous sommes, avec ses défenseurs Me Terrel et Me De Felice, d’autant plus révoltés par cette situation qu’il avait déjà fait l’objet d’une procédure du même ordre lors de son arrivée en France, qui s’est soldée par un avis défavorable de la Chambre d’Accusation. Cette dernière a considéré que la procédure italienne n’était pas conforme au droit français.

En vertu du principe de Droit selon lequel on ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits, cette procédure est à nos yeux abusive et absurde : c’est en effet toujours pour les mêmes condamnations qu’il est l’objet de cette nouvelle procédure d’extradition. Malgré son absurdité, cette situation de double jugement s’est déjà produite dans le cas d’un autre ressortissant italien, Sergio Tornaghi, qui a dû affronter à des années de distance une seconde procédure d’extradition pour finalement obtenir un nouvel avis défavorable.

Cette affaire pose une fois de plus la question de la législation d’exception avec laquelle l’Italie a traité cette partie de son histoire sociale et politique : les années 1970. A l’époque, les délits relevant de « tentative d’insurrection contre l’Etat » ont fait l’objet d’une législation spécifique qui permettait de distribuer à égalité d’infraction des peines beaucoup plus lourdes. De plus, la « loi sur les repentis » a été créée, instituant la prime à la délation en termes de réduction de peine (avec les conséquences que l’on peut imaginer sur la fiabilité des témoignages). Cette loi a été assortie d’une loi sur « la dissociation », qui prévoit une amélioration des conditions d’application de la peine pour les détenus qui acceptent de reconnaître les faits qui leur sont reprochés et confirment par-là les versions des repentis (mais où est alors la présomption d’innocence ?).

Depuis l’année dernière, nous nous mobilisons pour soutenir Paolo Persichetti, militant et enseignant à Paris 8, qui après son extradition brutale est détenu en Italie en butte au harcèlement de la justice.
Forts de la mobilisation intense engendrée par l’arrestation de notre ami, nous nous mobilisons à nouveau pour exiger de l’Etat français qu’il tienne la parole donnée en 1985, en refusant d’extrader les réfugiés italiens en France. Citoyens, nous sommes partie intégrante de l’Etat français, et refusons donc qu’une parole prise en notre nom soit une nouvelle fois bafouée. Nous exigeons ici que le 7 avril prochain, la justice française refuse d’accéder à la demande d’extradition présentée par le gouvernement italien. Et laisse Cesare Battisti profiter pour toujours d’une pleine liberté sur le sol français."

Pour signer la pétition : http://www.mauvaisgenres.com/peti/index.php