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dernière phase

Publie le lundi 7 avril 2003 par Open-Publishing

Nous voici donc entrés dans la dernière phase de cette guerre, de cet
épisode du nouveau régime de
guerre.

Faisons quelques prévisions faciles.
L’armée américaine va (enfin) découvrir des stocks d’armes de
destruction massive, et nous aurons
droit à de jolies mises en scène médiatiques, et de jolis discours de
ce point de vue. Bush doit
déjà relire la prose qu’on a écrite à son intention (quels
planificateurs, ces stratèges américains
 !).

Rumsfeld va pouvoir réaffirmer, ce qu’il avait déjà commencé de dire :
une partie des combattants
irakiens sont des terroristes, bien entendu. La convention de Genève
sur les prisonniers de guerre
ne peut leur être appliquée. Ce qui veut dire qu’on peut les considérer
comme des animaux,
torturables à merci, sans âme, ni pensée, des démons (renouant avec la
longue tradition de la Grande
Inquisition).

Les bombardements, du ciel et de terre, vont désormais se croiser, de
manière ininterrompue
(détruire et tuer l’ennemi, mais aussi semer la terreur). Choc et
terreur (qui a parlé de
terroristes ?).
Les soldats US (très peu d’Anglais à mon avis) vont pénétrer dans
Bagdad, à l’israélienne. Car si
nos bons commentateurs occidentaux commencent à redouter que ces
soldats s’exposent à des combats de
rue (quelle horreur ! Même noir, ou mexicain, ou portoricain, et, de
préférence, pas un bon blanc
américain, un mort occidental est tout de même tout autre chose qu’un
mort oriental !), qu’ils se
rassurent ; enfermés dans leurs carapaces multiples, les soldats US
sont largement protégés.

L’armée
des cafards va avancer.
L’armée israélienne, dans les villes
palestiennes, a déjà tout expérimenté,
de ce point de vue. Certes, cela ne se fera pas sans morts (entendons :
des mots US), mais enfin, le
haut commandement tentera de les éviter...
On tentera aussi de limiter les morts "civils", côté irakiens (car,
bien entendu, les "civils" ne
peuvent être des combattants, ou, si ce sont des combattants, ce ne
sont plus des civils).

Nos gouvernements à nous, ici, en France ou ailleurs, ont déjà commencé
à dire et vont rappeler
qu’il ne faut pas se tromper d’ennemi (Raffarin) : les anglo-américains
sont nos alliés, donc nous
sommes leurs alliés, même si, par ailleurs, il fût un temps où nous
étions contre cette guerre. Et
bien entendu, comme Chirac, qui se tait soigneusement depuis le début
du conflit, l’a laissé
entendre de divers côtés : le gouvernement et l’exécutif français, nos
gouvernements, sont pour la
victoire des "alliés" (ah, ce bon terme d’"alliés", plein de
réminiscences...). Pensons déjà à
l’après-victoire (pardon : à l’après-guerre). Peuple et Etat irakien à
genoux (souhaite-t-on) : qui
va venir jouer au bon pasteur ? Les places sont chères.

Voici donc, le scénario se met en place.
Restez donc à vos écrans, bien assis : le dernier épisode est déjà
lancé.
Reste une seule inconnue : s’il s’agit d’être vainqueur dans la
bataille décisive, cette grande
fiction de la stratégie militaire occidentale, sait-on réellement qui
sera vainqueur, et si la
bataille sera décisive ? Les irakiens ont certainement bien des
ressources dans la durée... Petites
sueurs froides en perspective pour les occupants... Le temps, la mort :
voici des notions que les
soldats US, enfermés dans leur armure autistique à niveaux multiples,
maîtrisent mal.
Home, sweet home !
Philippe

site personnel :
http://perso.wanadoo.fr/philippe.zarifian/