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Après Georges, l’Assemblée accueille Pierre Gosnat

Publie le jeudi 21 juin 2007 par Open-Publishing

de Christine Mateus

VINGT-CINQ ANS après Georges, l’Assemblée nationale retrouve un membre de la famille Gosnat : son fils, Pierre. Pour autant, le maire communiste d’Ivry, élu lundi soir député de la 10 e circonscription, réfute le terme de « dynastie » pour désigner son accession au Palais-Bourbon.

« Ce mot, qui sonne très Ancien Régime, n’est pas juste. Il sous-entend une sorte de transmission obligatoire. Or, j’ai sept frères et soeurs et tous n’ont pas suivi le même chemin », précise le député-maire fraîchement élu. Fils de Georges Gosnat, ancien sous-secrétaire d’Etat et député communiste, ainsi que petit-fils de Venise Gosnat, longtemps adjoint de Georges Marrane, maire d’Ivry de 1925 à 1965 et ancien ministre, Pierre Gosnat dit pourtant ne pas avoir « baigné dans le sérail ». « Mon expérience, je la dois à ma vie dans les cités d’Ivry où j’ai commencé à militer très jeune. » Pas de discussions entre le père et le fils sur les débats à l’Assemblée ? « J’ai été orphelin de mère à l’âge de 3 ans et je n’ai jamais vécu avec mon père. Lorsqu’il est revenu à Ivry, j’avais 14 ans. Ce sont mes grands-parents, militants communistes, qui m’ont élevé. »

Député de Charente-Maritime de 1945 à 1958, Georges Gosnat fut sous-secrétaire d’Etat à l’Armement en 1946 dans le gouvernement de Georges Bidault. Suppléant de Maurice Thorez dans la circonscription d’Ivry-Vitry, il le remplaça à sa mort en juillet 1964 et conserva son siège jusqu’à son décès le 22 mai 1982. « Je me suis rendu seulement deux fois à l’Assemblée. La première avec mes frères et mes soeurs à l’invitation de mon père, la seconde à sa mort lors d’un hommage qui lui était rendu. Je ne suis donc pas l’héritier de. C’est d’ailleurs beaucoup mieux comme cela. »
Hier, il s’agissait donc de la troisième fois que Pierre Gosnat franchissait les portes de l’Assemblée pour l’accueil traditionnel des nouveaux députés. « Cela me perturbe un peu dans la mesure où je ne sais pas dans quel monde je vais tomber mais cela ne me fait pas peur. »

« Mon expérience, je la dois à ma vie dans les cités d’Ivry »

Elu pour la première fois conseiller municipal d’Ivry en 1983, il devient adjoint au maire à la jeunesse puis au logement. En 1998, il succède au maire communiste Jacques Laloë, démissionnaire après avoir dirigé la ville pendant trente-trois ans, et est élu lors des municipales en 2001. Son cursus porte également la mention de conseiller régional de 1986 à 2004. Pierre Gosnat rejette l’adjectif d’héritier. Dont acte... mais, dimanche soir, lors de la proclamation des résultats, il apparaissait bien comme le légataire d’une circonscription tenue par le PCF depuis 1932 et dont le dépositaire était Jean-Claude Lefort jusqu’à dimanche. Après dix-neuf ans à l’Assemblée, celui-ci a passé le relais. Un relais qui n’avait d’autre forme que l’écharpe de député...

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