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Ali Ismaël, 12 ans, deux bras arrachés : " Pourquoi nous ? "

Publie le mardi 8 avril 2003 par Open-Publishing
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Ali Ismaël Abbas dormait profondément quand la guerre a fait irruption dans sa courte vie sous la forme d’un missile tombé sur la maison familiale. Agé de 12 ans, le jeune garçon, à présent orphelin, a été grièvement brûlé et a eu les deux bras arrachés. "Il était minuit quand le missile est tombé sur nous. Mon père, ma mère et mon frère sont morts. Ma mère était enceinte de cinq mois", raconte-t-il sur son lit de l’hôpital Kindi, à Bagdad. "Nos voisins m’ont sorti et amené ici. J’étais inconscient." Une tante, trois cousins et trois autres parents ont également péri dans l’explosion qui a frappé le quartier de Diala, dans l’est de la capitale, où se situent plusieurs installations militaires.
"Notre maison était misérable. Pourquoi l’ont-ils bombardée ?", lance le garçon, sur lequel veille Djamila Abbas, une autre tante. "Pouvez-vous m’aider à récupérer mes bras ? Pensez-vous que les médecins pourront m’en donner de nouveaux ?", poursuit-il, au comble de la douleur. "Si je ne récupère pas mes mains, je me tuerai !"
Le destin d’Ali n’est pas isolé. Les couloirs résonnent des cris des blessés. Les ambulances affluent depuis que les forces américaines ont pris position à la périphérie de la capitale.

HÔPITAUX SUBMERGÉS
A court d’anesthésiants, d’analgésiques et de main-d’œuvre, le personnel médical est aujourd’hui dépassé par l’ampleur de la tâche, explique le docteur Oussama Saleh Al-Douleini, chirurgien orthopédique et directeur adjoint de l’hôpital. Jusqu’ici, les hôpitaux avaient les équipements et les médicaments nécessaires pour faire face, mais ils ont été submergés par l’afflux massif de blessés, explique, lui aussi, Roland Huguenin-Benjamin, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Au plus fort des bombardements, une centaine de blessés arrivent toutes les heures, assure-t-il.
"J’exerce depuis vingt-cinq ans et c’est le pire que j’ai connu en termes de quantité de victimes et de blessures mortelles", assure M. Al-Douleini, qui a vécu la "première" guerre du Golfe, en 1991, et le conflit Iran-Irak, entre 1980 et 1988. "C’est une catastrophe parce qu’ils s’en prennent aux civils", poursuit-il. "Cette guerre est plus destructrice que toutes les précédentes ; les armes semblaient causer des infirmités ; à présent, elles tuent davantage", confirme Sadek Al-Moukhtar, médecin lui aussi. "Avant la guerre, je ne considérais pas l’Amérique comme mon ennemie. A présent c’est le cas. La guerre devrait être menée contre les militaires", poursuit-il. Or, "l’Amérique tue des civils".
Le Comité international de la Croix-Rouge jugeait pour sa part "très critique" la situation à Bagdad, dimanche 6 avril, tandis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tentait d’organiser, depuis Amman, la livraison de stocks de 54 médicaments d’urgence à la capitale irakienne.

Samia Nakhoul de l’agence Reuters

Messages

  • cher enfant,

    Hier soir je t’ai vu à la télévision française souffrant le martyr, j’ai pensé à toi toute la nuit et la journée. Je suis une maman et toutes mes prières t’accompagnent dans ta souffrance, je te serre contre mon coeur et te dis que ton courage est immense et exemplaire.

    J’ai vécu en Irak, il y a quelques années mais tu n’étais pas encore né.

    J’espère que les personnes qui organisent ce site puissent te faire parvenir cet e.mail qui t’apportera une note d’espoir, cher enfant.

    Merci à vous, les personnes qui organisent ces interactions vitales !

    mon e.mail :
    n.birrittieri@9online.fr

    A bientôt ALi,
    Maman Nicole