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Un ex-chef de Batasuna défend le démenti des attentats par l’ETA

Publie le samedi 13 mars 2004 par Open-Publishing

PARIS (Reuters) - Arnaldo Otegi, ex-dirigeant du parti nationaliste basque Batasuna, assure que le communiqué de l’ETA démentant toute responsabilité dans les attentats de Madrid est "absolument authentique".

"Il est absolument authentique, car la personne qui a téléphoné au journal Gara, vendredi après-midi, a révélé certains faits et détails que je ne peux pas répéter mais que seuls ceux qui connaissent bien l’entourage de l’ETA et son histoire peuvent savoir", déclare-t-il dans un entretien publié dans Le Monde daté des 14-15 mars.

"De toute façon, comme je l’ai dit tout de suite après l’attentat, j’avais la conviction qu’une organisation de gauche comme l’ETA n’aurait jamais pu planifier un tel massacre, repoussant et inqualifiable, d’honnêtes travailleurs", poursuit Arnaldo Otegi, qui s’est associé vendredi aux manifestations en Espagne.

"De plus, une des caractéristiques de l’ETA est d’avoir toujours prévenu juste avant l’explosion, d’une voiture piégée par exemple. Enfin, le type d’explosif ne concorde pas", ajoute-t-il.

Le porte-parole de la gauche indépendantiste basque se dit convaincu que le gouvernement espagnol "a su dès les premières heures, par ses services spécialisés - il y a même un article d’El Pais qui fait allusion à cela - que l’ETA était hors de cause".

"Pour un gouvernement qui, en allant à l’encontre de toute son opinion publique, a choisi de lancer l’Espagne dans l’aventure de la guerre irakienne, il était dévastateur, à trois jours des élections, de reconnaître que les morts de Madrid sont la conséquence de ses erreurs en politique", affirme-t-il.

"Alors, ils ont cherché à gagner du temps, retenu les informations et joué la carte de la confusion pendant deux jours entiers", accuse Arnaldo Otegi.

Le journal basque Gara a annoncé vendredi sur son site internet avoir reçu un appel téléphonique d’une personne s’exprimant au nom de l’organisation séparatiste basque ETA démentant toute responsabilité dans les attentats madrilènes de jeudi, qui ont fait 200 morts et près de 1.500 blessés.

Le gouvernement espagnol continue de privilégier la piste de l’ETA mais les enquêteurs n’excluent pas désormais l’hypothèse d’une opération de réseaux liés à la mouvance islamiste d’Al Qaïda.