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Le forcing du spermato : Essai de socio-analyse contemporaine (zaz)

Publie le vendredi 31 août 2007 par Open-Publishing
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Avertissement : Comme le lecteur le sait déjà, la mention "zaz" accompagnant nos textes indique une manière de faire spécifique, délibérément décalée, qui ambitionne par cet éclairage même à plus de perspicacité et de justesse dans le traitement politique des questions relatives à ce pays. Zaz est oui oui, zaz est une philosophie.

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1° Ca serait pas un peu le foutoir ?

Dans la tournure actuelle des choses, il y a incontestablement un truc qui ne va pas. C’est comme si tout devenait, ou était devenu, subrepticement bancal. Peut-être est-ce là l’annonce heureuse d’un nouveau paradigme très utile, mais on ne discerne pas encore sur l’horizon les formes explicites qui permettraient enfin de bien comprendre et respirer.

En attendant, les abeilles meurent massivement sans qu’on sache pourquoi, les chiens ne lèvent plus la patte contre les arbres autant qu’avant, ils ne bouffent plus les chats spontanément avec le même très atavique entrain. Des immeubles neufs deviennent maudits sitôt inaugurés : on y étouffe, on y est pris de tremblements, on ne peut plus y vivre. On retrouve le supposé tombeau du christ ! on retrouve des poèmes post-mortem de Judas. Les saints même ne croient plus tout à fait en Dieu ! (pas tous les jours assidûment. Vous avez lu à ce sujet les récents articles concernant Mère Térésa)…

Et puis, enfin, hélas, il y a le PS : le PS c’est à dire le statut de Cécilia, les poignées d’amour de Sarkozy, ses bagarres verbales dans les bateaux. Il y a, il y a eu, avec le PS récemment, les messes de Melle, de La Rochelle, et de Frangy-les roses. Ceux-là veulent rajeunir le parti, ces autres veulent définir le nouveau socialisme ultra-moderne. Autrefois tout était simple, la droite était bête et méchante, bref, c’étaient tous des salauds et de sacrés connards. A présent c’est chahuté sur le plan du concept : Pour salauds, bon ! ça reste à leur profit, à droite, c’est une valeur incontestée, mais pour « gros cons », ça se discute désormais, ah oui franchement ! C’est qu’ils ont affaire, on ne peut pas le nier, à un très fort challenge à gauche. Tu me diras, le PS a des excuses, il est mauvais-perdant certainement, est aidé par les journaux, et lui aussi sans doute subit une forte crise de la foi, ce sont trois facteurs handicapants.

Tiens sur l’affaire du Vélib’ de Delanoë, que nous approuvons tous évidemment, Laurent Joffrin écrit dans Libé pour approuver lui-même « De même qu’il existe un bouddhisme du petit véhicule, on voit naître discrètement un socialisme de la petite bicyclette… On se souviendra aussi que le vélo, moyen de transport social s’il en est, est l’emblème historique du Front populaire. » Nous approuvons totalement ! Peut-être toutefois est-ce un peu réducteur du socialisme. Surtout quand Libé te branche quelques pages plus loin, sans référence à lui, le socialisme, qui n’en peut mais, qui n’en veut mais, sur la crise du logement que les étudiants subissent depuis 20 ans (Tu me diras, la plupart ont terminé leurs études maintenant).

Tu apprends dans le même élan et le même canard, ou alors c’est dans le Monde, que Borloo crée un Haut comité technique et/ou d’éthique sur les OGM, que Laurence Parisot, patronne du MEDEF, est contre le capitalisme que l’on connaît : « Il faut cesser de raisonner à partir du consommateur », indique-t-elle. Mince alors !

T’imagine combien c’est coton de faire une authentique ré-no-va-tion originale au sein du PS dans ces conditions. Surtout que le Monde qu’est-ce qu’il fait pour conforter l’honorable projet ? : il te met le portrait de Benoît Hamon en page 16 (classique !). Et Libé ? le portrait de Montebourg en page 7 (re-classique !). Ca part dans les deux cas d’une très bonne intention, mais, je te le disais, on n’est pas aidé par les journaux, ou beaucoup trop.

On constatait, on postulait plus haut que dans la tournure actuelle des choses, y a un truc qui ne va plus du tout, non. Pour aller au fond de la question, nous croyons qu’il convient ambitieusement, scientifiquement, de remonter à la vie première et au forcing du spermato.

2° Le forcing du spermato, essai de socio-analyse contemporaine

Tout commence avec le spermato, ils sont des millions sur la ligne de départ à piaffer d’impatience comme des marathoniens, mais ce sera l’unique premier, le vainqueur, qui sera sélectionné, les autres partiront dans les toilettes. Tu vois s’il faut être arriviste pour entrer dans la vie ! mais pour entrer dans la Vraie vie, c’est à dire en politique ou à l’ENA, je te dis pas ! il faut être super-de-super-arriviste. Une fois couronné de laurier, bien sûr, t’es peinard, tu pantoufles, tu coconnes littéralement pendant neuf mois et plus. Ca veut dire que t’es au paradis, que t’es géré impec par un être transcendant qui subvient à tous tes besoins et doléances, lesquels tu lui exprimes seulement par la pensée. Cet être très au-dessus de toi tu l’appellerais Dieu si tu parlais. Tu connaîtras concrètement que Dieu est d’abord ta mère (partie féminine de la divinité, on t’en a beaucoup causé dans les bouquins cette année) quand tu seras expulsé du paradis. A partir de ce moment-là pour te faire comprendre tu seras obligé impérativement de gueuler. Et même tu gueuleras toutes les deux heures, car le service s’est un peu dégradé malgré la bonne volonté ambiante.

De cet analogon très naturel du spermato (…et de sa suite), tu as déduit en premier le quidam, le citoyen, toi, moi, vous, le grand nombre des péquins démocrates qui n’ont que leur bouche pour l’ouvrir … T’as déduit secundo l’élu ; pour lui tout est ortolan avant, pendant et après la naissance, on dit aussi de lui qu’il est né coiffé. Il y a deux moments chez l’élu coiffé, celui où partant du camp de base, il compte atteindre le sommet, et celui, où, plus vieux, couvert de photos dans Match il ne veut même pas entendre parler de redescendre.

Bon, alors l’histoire des jeunes loups du PS qui te disent qu’ils veulent rajeunir le PS, t’en as pigé le sens, et des autres avec plus de bouteille qui restent pitonnés à la paroi t’as tout compris aussi. Jeunisme et vieillisme sont deux farces qui tour à tour font rire ou pleurer : au PS, en ce moment on vit toujours dans l’émotion. Bon, d’où derechef on se repose la bonne question ; c’est quoi le socialisme ? c’est quoi a fortiori le nouveau socialisme ? Euh, euh.

On est finalement contents que Laurent Fabius ce soir tente d’y répondre : « Je plaide pour que certains domaines soient sanctuarisés et pour un accès universel aux services essentiel :éducation, culture, santé , eau, assainissement. C’est une mission de la gauche d’agir en ce sens. » C’est pas mal, ca se rapproche du projet de l’Ocséna que soit appris par cœur dans les écoles le préambule de 46.

Dans le foutoir actuel que nous évoquions il y a aussi le discours sur la démocratie sur laquelle tout le monde tire et qui s’effiloche : la dernière vacherie qu’on lui fait subir, c’est qu’elle serait irrationnelle. C’est une belle reprise qui n’avait plus tellement était produite depuis Platon. Bon ! mes amis, il se fait tard et on vient déjà de s’infuser la rénovation du PS. Ca suffira donc pour ce soir.

3° En guise de chute un peu inattendue (mais perspicace et juste)

Copenhague. Des scientifiques ont redonné la vie à des bactéries qu’on croyait mortes depuis 500 000 ans

 T’en dis quoi, Marco de cet exploit ?

 Que je suis plus que jamais à fond pour l’incinération obligatoire des hommes politiques après leur mort !

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Les pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA... (et pour la démocratie avancée)

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 ocsena.org@wanadoo.fr

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