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Détaxation des heures supplémentaires : est-ce utile ?

Publie le mardi 2 octobre 2007 par Open-Publishing
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Depuis lundi, avec la détaxation des heures supplémentaires, le grand slogan de campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy "travailler plus pour gagner plus" est entré en vigueur.

Chaque heure supplémentaire sera dorénavant payée 25 % de plus qu’une heure normale au travailleur. Ce dernier ne paiera ni impôt sur le revenu ni cotisations sociales sur ces heures tandis que son employeur bénéficiera d’une réduction forfaitaire de ses cotisations sociales.

44 heures supplémentaires par an en moyenne

Alors que le régime des heures supplémentaires a déjà considérablement été assoupli pour les entreprises par la loi Fillon de 2005, qui avait porté le contingent annuel autorisé à de 130 à 220 heures par salarié, le nombre d’heures effectuées en plus est resté stable, avec une moyenne d’environ 44 heures par salarié et par an toutes entreprises confondues.

six milliards d’euros par an

Une augmentation massive du nombre d’heures suplémentaires étant peu probable, les salariés risque de ne pas bénéficier de la manne financière prévus par la déduction du paiement de ces heures du revenu imposable.
Les principaux bénéficiaires de la mesure seront ceux qui effectuent déjà des heures supplémentaires rémunérées, mais il faudra encore que ces personnes soient imposables car rien n’est prévu pour les personnes exonérées d’impôts et qui ont généralement les plus petit salaires. Seule certitude pour l’heure, le coût pour l’Etat de cette mesure qui est évalué à six milliards d’euros par an, coût élevé alors que les caisses sont aujourd’hui gravement déficitaires.

Ce n’est pas le salairé qui décide de travailler plus

La durée du travail et la rémunération ne dépendent pas de la volonté du salarié mais de celle de l’employeur, employeur qui décide seul de l’utilisation des heures supplémentaires et de qui les fera, vous vous imaginez dire à celui-ci en arrivant au travail "’je veux travailler plus pour gagner plus ?" Il y a des millions de salariés qui subissent les temps partiels et aimeraient bien travailler à temps plein, et que dire des personnes au chômage.

De plus, trop d’heures supplémentaires risque d’aggraver le chômage, en effet, au lieu d’embaucher, une entreprise qui ferait face à un surcroît d’activité augmenterait le nombre d’heures supplémentaires, du coup pourquoi embaucher ?

Arnaud Mouillard - http://hern.over-blog.com/

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