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La direction générale du CNRS rencontre mardi les chercheurs démissionnaires

Publie le mardi 23 mars 2004 par Open-Publishing

La direction générale du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) rencontrera, mardi, les directeurs d’unités du CNRS ayant démissionné de leurs fonctions administratives dans le cadre du mouvement et de la pétition lancés par le collectif "Sauvons la recherche", pour protester contre la politique du gouvernement.

Au CNRS, on indiquait lundi qu’il s’agit d’une "rencontre interne pour discuter. Il s’agit d’un dialogue". De source syndicale, cette réunion commencera à 10h au Collège de France à Paris.

Elle devrait se tenir en présence du directeur général de CNRS Bernard Larrouturou, et regrouper plusieurs centaines de directeurs d’unités.
"Le directeur du CNRS se retrouve avec une situation très difficile à gérer, même si elle n’est pas dirigée contre lui. Et visiblement, il veut voir comment gérer cette situation", expliquait pour sa part, lundi, l’un des porte-parole du collectif, Bertrand Monthubert.

Le 9 mars dernier, 2.086 responsables de laboratoires avaient démissionné collectivement. Depuis, ce nombre n’a cessé de grossir et selon le collectif "Sauvons la recherche", lundi, 3.546 responsables de laboratoires (1.450 directeurs de laboratoires et 2.096 chefs d’équipes, tous organismes confondus) avaient démissionné symboliquement de leurs fonctions administratives.

Toujours selon le collectif, la proportion de démissionnaires représente plus de 50% des responsables de laboratoires au CNRS ou encore à l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

Ce mouvement n’a toutefois pas de conséquences notables, pour l’heure, sur le fonctionnement des laboratoires, les directions générales des différents organismes n’ayant dans leur immense majorité "ni rejeté, ni accepté ces démissions, mais se situant plutôt sur une position de dialogue avec les protestataires", selon le collectif.

Certaines directions universitaires, notamment à Aix-Marseille et Toulouse, ont toutefois déjà rejeté ces démissions au nom de la "continuité du service public", selon le collectif.

Actuellement, le mouvement des démissionnaires consiste à cesser les contacts et à refuser de faire remonter des informations vers leur hiérarchie, en premier lieu les services du ministère de la Recherche, notamment en bloquant la communication des résultats des évaluations et des expertises pour lesquelles ils sont sollicités.

Les directions générales ont deux mois pour donner leur réponse, à compter de la réception des lettres de démission.

Le 10 mars dernier, lors d’une conférence de presse, Bernard Larrouturou avait expliqué qu’il avait proposé aux quelques "centaines" de cadres démissionnaires du CNRS de les rencontrer, en rappelant qu’une démission ne pouvait "être effective qu’une fois qu’elle est acceptée".

M. Larrouturou avait ajouté qu’il ne pouvait pas être "avec les pétitionnaires contre le gouvernement", mais qu’il comprenait certaines de leurs préoccupations.

Vendredi dernier, les chercheurs se sont mobilisés en masse dans les rues en France pour réclamer, une nouvelle fois, la titularisation de 550 jeunes chercheurs, et des crédits supplémentaires. A Paris, la manifestation a rassemblé 9.500 personnes selon la police, 20.000 à 25.000 selon les organisateurs. PARIS (AP)