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Plusieurs milliers de pompiers manifestent à Paris

Publie le jeudi 25 mars 2004 par Open-Publishing

PARIS - Plusieurs milliers de pompiers ont manifesté jeudi à Paris pour
exiger la reconnaissance du caractère dangereux de leur profession et
l’amélioration de leurs conditions de retraite.

La fin de la manifestation a été marquée par des heurts entre les
sapeurs-pompiers et les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz
lacrymogènes pour tenter de disperser un millier de manifestants place de
l’Opéra.

"Des pompiers portant des masques et des lunettes de plongée ont répliqué
aux CRS en tirant des feux de détresse", a rapporté un témoin. Un millier de
pompiers refusaient toujours de se disperser vers 18h00 (17h00 GMT).

Vêtus de leurs blousons de cuir, casque à la main, les manifestants avaient
auparavant défilé de la place de la Bastille à celle de l’Opéra, à l’appel
de l’intersyndicale

CGT-FO-FASPP.

Ils étaient 7.000, selon les organisateurs, 3.500, selon la préfecture de
police.

Avant le départ du cortège, les pompiers se sont allongés sur le sol pendant
quelques minutes à la mémoire des 235 sapeurs-pompiers morts en service
commandé depuis 1990.

"S’il le faut, nous deviendrons les intermittents des services de secours",
a déclaré un porte-parole, par allusion au mouvement des intermittents du
spectacle.

Le 25 février, plus de 40% des 35.000 pompiers professionnels avaient déjà
fait grève pour protester contre les insuffisances de la loi sur la sécurité
civile.

Le cortège a ensuite traversé le centre de Paris à grand renfort de coups de
sifflet, de cornes de brume et de jets de pétards. Plusieurs pompiers en
tenue de feu portaient de grands cercueils en carton.

L’intersyndicale, qui a rencontré à plusieurs reprises le ministre de
l’Intérieur Nicolas Sarkozy, a été reçue à nouveau jeudi place Beauvau.

Elle avait auparavant réitèré dans un communiqué la volonté des pompiers
d’obtenir "la reconnaissance de la dangerosité et de la pénibilité de leur
métier, le droit de disposer à leur choix d’une fin de carrière sans
condition ni préalable, ainsi que le bénéfice de l’amélioration des
bonifications".

"Pour permettre une retraite décente à 55 ans, comme s’y était engagé le
ministre, les sapeurs-pompiers professionnels demandent le bénéfice de cinq
années de bonification supplémentaires comme les égoutiers", écrit-elle.

Les sapeurs-pompiers veulent obtenir des mesures permettant de "gommer les
effets" de la loi Fillon sur les retraites.

Ils affirment qu’un pompier professionnel entré dans le corps à l’âge de 25
ans devrait partir à l’âge de 62 ans pour bénéficier d’une retraite à taux
plein.

"Un sergent partant à 55 ans percevra une retraite de 940 euros au lieu de
1.400 euros avant la réforme."

Ils voudraient également obtenir une reconnaissance du caractère dangereux
de leur profession sous la forme d’un amendement gouvernemental au projet de
loi de modernisation de la sécurité civile.