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Cote d’alerte sur la pollution des eaux

Publie le lundi 5 novembre 2007 par Open-Publishing
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Cote d’alerte sur la pollution des eaux

Hélène Budzinski, responsable du groupe « Physico- et toxico-chimie de l’environnement » à l’Institut des sciences moléculaires (1)

Alors que le salon Pollutec, qui s’ouvre du 27 au 30 novembre, réunit chaque année tous les milieux professionnels travaillant sur l’environnement, la pollution des mers et des cours d’eau s’aggrave. Rien que pour les océans, citons les marées noires, les déballastages sauvages, les métaux lourds précipités par les pluies… L’Homme n’aurait-il pas tendance à prendre la mer pour une poubelle ?

Hélène Budzinski : Le mot « poubelle » est exagéré mais le fait est que les océans sont de plus en plus pollués. Déjà, le taux d’acidité des eaux, qui ne cesse d’augmenter à cause de l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre, menace de multiples écosystèmes.

Mais aussi, chaque année, ce sont en moyenne plus de 6 millions de tonnes de produits toxiques qui sont déversés dans la mer, des hydrocarbures aux métaux lourds en passant par les engrais et les pesticides charriés par les fleuves. Et plusieurs dizaines de millions de « macro-déchets » (comme des sacs plastiques) flottent entre deux eaux. Surtout, la pollution maritime n’épargne plus aucune région de la planète. Au Groenland, par exemple, les Inuits commencent à rencontrer de graves problèmes de santé liés aux produits toxiques concentrés dans la graisse des animaux qu’ils consomment. Ces produits (polychlorobiphényles, ou PCB), provenant des contrées industrielles qui les ont fabriqués massivement dans les années 1960, ont fini par contaminer les zones arctiques par retombées atmosphériques. N’oublions jamais que, tôt ou tard, tout finit en mer et que cette dernière ne peut tout absorber…

Le bulletin de santé des cours d’eau est-il aussi alarmant ?

H.B. : Oui, malheureusement. Les fleuves et les rivières contiennent des millions de tonnes de polluants formés des rejets chimiques de nos industries, de notre agriculture et de nos activités quotidiennes. Ce qui signifie que l’on y trouve de tout : des solvants, des nitrates, des phosphates, des détergents, des produits cosmétiques, des PCB, notamment dans le Rhône, des nanoparticules de carbone qui pourraient jouer le rôle de surfaces absorbantes et de « pièges » pour d’autres contaminants… la liste comprend aussi des substances pharmaceutiques : paracétamol, ibuprofène, anticancéreux, anti-cholestérol, anti-inflammatoires, pilule contraceptive…

D’où vient cette pollution ?

H.B. : Nous prenons des médicaments qui passent dans nos urines, quand nous ne jetons pas des préparations périmées dans la cuvette des WC, sans oublier les eaux usées des hôpitaux et les antibiotiques administrés aux animaux d’élevage. Or, la réglementation sur le traitement des eaux n’a jamais pris en compte cette donnée. Les stations d’épuration, bien qu’elles se soient énormément améliorées sur le plan technique, n’ont donc pas été conçues pour éliminer la totalité des molécules pharmaceutiques. Ce qui explique que, même si l’aspirine y est dégradée à plus de 90 %, on en retrouve des traces dans les eaux usées remises en circulation, puis dans les cours d’eau. Certains composés comme la carbamazépine (un antiépileptique) ou le diclofénac (un anti-inflammatoire), eux, ne se dégradent quasiment pas.

A-t-on une idée des conséquences de cette pollution sur l’environnement et la santé humaine ?

H.B. : Nos connaissances sur ces polluants émergents sont encore lacunaires. Nous sommes donc aujourd’hui dans l’impossibilité d’établir un lien direct entre telle classe de molécules pharmaceutiques et tel problème précis de santé. Il n’en reste pas moins que nous voyons apparaître, dans de nombreux cours d’eau français, des phénomènes de féminisation des mâles chez certaines espèces de poissons (truite arc-en-ciel, gardon…), de gastéropodes, de grenouilles…, ainsi que des phénomènes d’immunotoxicité qui se traduisent par une diminution de l’efficacité du système immunitaire entraînant une sensibilité accrue aux agents infectieux.

Comment lutter contre ce nouveau fléau ?

H.B. : Il faudrait moderniser les stations d’épuration. Pour autant, je ne pense pas que l’amélioration des procédés de dépollution suffise à tout résoudre. Le mieux serait de traiter le problème à la source, c’est-à-dire consommer moins de médicaments inutiles.

Et l’eau du robinet ? Faut-il continuer à la boire sans crainte ?

H.B. : On cible efficacement les polluants prioritaires (pesticides, hydrocarbures, métaux…), mais aucun plan de surveillance ne prévoit la détection systématique des molécules médicamenteuses ou des produits de chloration, potentiellement cancérigènes. Nous manquons de données sur ces nouveaux types de composés pour réellement faire une bonne évaluation de leur présence dans l’eau du robinet.

Il serait souhaitable de disposer des moyens nécessaires pour s’en assurer, avant qu’une « grosse crise » n’éclate.

Propos recueillis par Philippe Testard-Vaillant

1. Institut CNRS / ENSCP Bordeaux / Universités Bordeaux-I et IV

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Contamination des eaux, déchets nucléaires a perpètes, sacré héritage pour nos enfants et arrières arrières petits enfants.

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Messages

  • SOS : N’Y AURA-T’il PERSONNE POUR REMETTRE EN QUESTION LE TOUT-A-L’EGOUT ? POUR MOI , C’EST LE GRAND RESPONSABLE DE LA POLLUTION DES EAUX,et regardez-vous en face, AVEZ-VOUS LE DROIT DE CHIER DANS L’EAU:acte qui a soulevé de nombreux débats enflammés,les pour et les contres pendant de nombreuses années ,édulcorées à la sauce pasteurienne.tout à été légiféré dans le dédordre de 1970....et cette manière d’utiliser l’eau comme une poubelle ne dérange personne,et personne ne hurle devant l’innefficacité de nos stations d’épurations, pourquoi personne n’en parle:dossier noir sur l’innefficacité et la dangerosoté de nos stations d’épurations.SURTOUT que nous, chers occidentaux, voulons en répandre partout comme la bonne parole:vous allez tuer l’eau.SI la consomation de coquillage est interdite, ce n’est pas à cause du vilain monstre chimique, mais à cause de votre si naturelle merde, tout simplement.Vous tous citoyens ,êtes responsables:moi je ne fait plus dans l’eau, c’est mon acte citoyen,que vous pouvez tous faire,certainement un parmis tant d’autres, mais celui-là est vraiment formidable....parce que celui-là nous ramène à la magique perception de ce cycle à préserver, à retrouver.POURQUOI CE SILENCE ET CETTE GENE....si des personnes veulent taguer partout "est-ce normal de chier dans l’eau" ou "avons-nous le droit de chier dans l’eau ?" alors rejoignez-moi :tulear99@hotmail.fr