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Réflexions lilliputiennes après la manifestation pour la paix de samedi dernier

Publie le samedi 27 mars 2004 par Open-Publishing

de Gualtiero Via

Lilliput à Fassino & Cie. : la non-violence est le chemin

Le Groupe de travail thématique sur la non-violence et sur les conflits du Réseau Lilliput prend nettement ses distances par rapport aux comportements violents du service d’ordre du parti des DS ainsi que de la dizaine d’activistes appartenant aux centres sociaux qui ont été observés samedi 20 mars 2004 pendant la manifestation de Rome. Ces attitudes agressives ont déplacé l’attention médiatique sur une "polémique de parti et de théâtre" qui éloigne des motivations sérieuses d’une manifestation mondiale contre la guerre qui exprimait sa solidarité avec les mouvements pacifistes américains, qui demandait affirmativement le retrait des troupes armées de l’Irak et le renouvellement du pouvoir supranational de l’ONU ; une manifestation qui à Rome a vu presque 2 millions de personnes descendre pacifiquement, joyeusement et sereinement dans la rue.

La très grande participation à la manifestation de Rome du 20 mars, contemporaine à des manifestations dans tous les continents, parmi lesquels les continents américains, démontre encore une fois l’opposition claire de la majorité de la population vis-à-vis des choix de guerre et d’occupation qui sont en train d’être perpétrés en Irak, comme en Afghanistan, en Tchétchénie ou en Afrique. La radicalité du choix non-violent est le principe fondamental du mouvement qui veut garder une cohérence entre le but d’un monde différent et les moyens par lesquels on veut le changer. Le Groupe de Travail thématique non-violence du Réseau Lilliput, en déclarant tout d’abord qu’il ne partage pas la ligne tenue par quelques représentants des DS au parlement sur la mission en Irak, considère l’agression à la délégation des DS comme un acte, impossible à partager, d’une méthode violente qui fait le jeu de qui veut n’apparaître que la victime des turbulents et veut soustraire de la force à un mouvement pour le changement qui devra rester toujours indépendant
de tous les partis de n’importe quelle coalition et position, structurellement aussi bien que culturellement.

Le Réseau de Lilliput soutient avec force ceux qui, en engageant la créativité et l’innovation, par des banderoles et des pancartes, par des bandes musicales et des drapeaux arc-en-ciel, ont contesté les choix de soutien à des guerres d’occupation et d’exploitation injustes qui soutiennent les bilans des multinationales, des banques et des bourses. Sur la présence militaire italienne en Irak, nous répétons notre opposition absolue et nous croyons que parmi les vraies raisons de son refinancement il y a les intérêts de l’ENI, le colosse pétrolier italien, qui avait signé des contrats d’exploitation avec le régime dictatorial de Saddam qui seraient devenus opérationnels à la cessation de l’embargo précisément dans la zone de Nassiryia - siége des militaires italiens. Ce ne sont pas que les
ex fonctionnaires du colosse pétrolier italien qui dévoilent l’intérêt de l’ENI
au renouvellement du contrat, mais presque deux millions d’Italiens qui refusent
une politique étrangère basée sur l’occupation militaire pour les intérêts de
quelques groupes industriels qui conditionnent tous les choix économiques.

Nous croyons à la force de la vérité et de la transparence et c’est pourquoi,
sur le site du Réseau de Lilliput ( www.retelilliput.net ), nous avons publié les listes de comment ont voté les parlementaires sur le refinancement des différentes missions militaires auxquelles l’Italie est en train de participer, sur lesquelles la seule présence des Nations Unies n’est pas une garantie. Les affrontements sanglants qui ont rallumé la semaine dernière le conflit ethnique au Kosovo sont la démonstration que précisément les "guerres humanitaires" et le soutien aux groupes paramilitaires d’une des deux parties, comme l’Uck, ont un effet contraire à une solution pacifique du conflit. Nous pensons que le seul chemin à parcourir est
le choix courageux de la non-violence dans la solution des conflits internationaux
ainsi que nationaux et, de plus, le chemin du dialogue, de l’écoute réciproque
et de la confiance en tant que présupposés d’une politique sérieuse et au service
des citoyens. La non-violence n’est pas de l’inertie ou de l’abstentionnisme,
mais elle est la force positive et intense qui crée indépendance de l’imitation
et de la reproduction de la violence d’autrui, elle est témoignage qu’une manière
juste de vivre les rapports humains, dans les petites et dans les grandes dimensions,
est possible et même nécessaire pour survivre.

Le Groupe de Travail thématique non-violence du Réseau Lilliput

traduit de l’italien par karl et rosa

27.03.2004
Collectif Bellaciao