Accueil > Non à la guerre : communiqué de presse du Secrétariat National de la CGIL

Non à la guerre : communiqué de presse du Secrétariat National de la CGIL

Publie le samedi 27 mars 2004 par Open-Publishing

de la CGIL

Au lendemain de la très grande manifestation du 20 mars, ses raisons sont encore plus évidentes : ce qui continue à arriver dans le territoire meurtri israélo-palestinien, ce qui ne s’arrête pas en Irak, ce qui arrive à nouveau au Kosovo, en Afghanistan.

Les millions de personnes qui ont manifesté samedi, à Rome et dans le monde entier, ne se résignent pas au fait que la guerre et la violence soient l’élément distinctif de cette phase historique, le nouveau caractère géopolitique qui la marque et qui, outre les rapports politiques, imprègne les rapports sociaux. Ce n’est pas l’émotivité qui les pousse, mais un sentiment commun qui parvient à mettre ensemble, comme aucun autre sentiment, tant de filles et de garçons, d’organisations, de personnes différentes entre elles : ce sentiment commun, ce mouvement, est la brique sur laquelle et grâce à laquelle construire un nouvel espace public global.

La CGIL ne se résigne pas : dans l’alternative entre la possibilité d’une nouvelle démocratie mondiale inclusive et une domination armée du monde nous choisissons avec netteté la paix, le refus de la violence, du terrorisme, l’extension des droits plutôt que leur protection illusoire dans des citadelles défendues par des octrois enfantés par des politiques iniques, protectionnistes et myopes.

Mais s’il en est ainsi, et il en est ainsi, il faut confirmer les valeurs fondamentales qui peuvent faire tenir ensemble un mouvement aussi hétérogène et il faut en mettre au clair aussi les objectifs auxquels tendre, les formes et les choix pour les atteindre.

Pour la CGIL la discriminante est nette, connue, mais il est utile de la répéter
aujourd’hui, après que cette grande manifestation a été marquée par des incidents
inqualifiables et en contraste avec le caractère même du peuple de la paix.

Le refus de la violence, s’ajoutant à celui de la guerre et du terrorisme, qualifient
une idée de démocratie, parlent de sa qualité, se proposent comme manifeste fondateur
de l’alternative possible à la domination par les armes, les bombes et les autos
bombes.

Nous avons déjà dit plusieurs fois que la paix est un processus inclusif et non
ad excludendum ; le refus de la violence, du terrorisme, de la guerre, la condition
nécessaire pour construire la paix en tant qu’objectif concret.

Personne ne peut penser en bonne foi que les politiques pour la paix et pour
les droits puissent se passer de cohérence entre les mots et les faits et d’une
relation entre les forces politiques progressistes, le monde syndicql et le mouvement.

La CGIL continue à le penser et pour ces raisons elle estime qu’il est indispensable
qu’à l’intérieur du "Comité arrêtons la guerre" on s’explique tout de suite sur
ces discriminantes : la survie même de l’efficacité du mouvement et de sa capacité inclusive
est en jeu. Cette capacité si évidente le 20 mars, mais qui a été en même temps
affaiblie par les incidents qui ont marqué la manifestation.

Ceci dit, il n’ y a aucun doute qu’il existe un intérêt profond à décrire - comme
l’ont fait la plupart des médias - la manifestation du 20 mars comme une manifestation
totalement différente de celle que nous avons vécue : très grande, pacifique et
populaire.

Mais les différentes instrumentalisations, y compris celles qui concernent les
dynamiques entre les partis, ne suffisent pas à résoudre les interrogations sur
pourquoi à qui profite qu’une pratique politique pacifiste doive supporter d’être
marquée et exposée elle-même à la violence : parce que l’acte de quelques-uns
contre les militants DS a été un acte contre le peuple de la paix.

Non seulement parce qu’en effet une partie de ce peuple a été l’objet d’insultes ;
mais surtout parce que cette logique est étrangère aux choix du peuple de la
paix qui samedi a subi collectivement une grave lésion.

La CGIL était dans la rue le 20 mars avec les mots d’ordre de toujours : non à la
guerre, non au terrorisme, non à la violence, retrait immédiat des troupes de
l’Irak, intervention immédiate de l’ONU. La CGIL continuera à y être en éclaircissant
que nous sommes une force tranquille et pas un service d’ordre : elle y sera dans
la discussion à faire.

traduit de l’italien par karl et rosa

27.03.2004
Collectif Bellaciao