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A La Courneuve, des salariés d’Alstom bloquent leur usine pour sauver leur emploi

Publie le dimanche 28 mars 2004 par Open-Publishing

Le printemps pousse doucement, jeudi 18 mars, devant les pavillons d’un quartier de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Au détour d’une rue apparaît la bruyante usine Alstom, dont l’entrée est flanquée de drapeaux rouges aux armes de la CGT-Métallurgie. Une radio crache sa musique, les rires fusent. OAS_AD(’Middle’) ;
Une ambiance décontractée qui n’empêche pas la détermination. "Cela fait dix jours que l’on fait grève, dit Jean-Paul Poulain, 42 ans, salarié sur le site. On est très motivés."

La mobilisation a démarré le 8 mars. Les salariés protestent contre le projet d’Alstom de supprimer près de 350 emplois sur les 500 de l’établissement fabriquant des turbomachines et les 210 postes de la division service. Des suppressions qui s’inscrivent dans le plan de restructuration national, annoncé il y a un an.

Dès 6 heures, une poignée de grévistes attendent aux portes de l’établissement ceux qui ont choisi de poursuivre le travail. "On les empêche d’entrer. On discute sur le parking, puis ils repartent. Cela dure toute la journée, jusqu’à 17 heures", raconte M. Poulain, qui fait partie de la centaine de personnes postées chaque jour devant les barrières. Des salariés qui se sont également déplacés, mercredi 17 mars, pour soutenir leurs collègues de Belfort, où 500 emplois sont menacés.

Les grévistes, qui travaillent souvent depuis des années sur le site, expriment leur inquiétude. "Je suis entré à l’usine à 18 ans, raconte Madjid Bounouar. Cela fait 32 ans que je travaille comme traceur et on me propose 12 000 euros de prime de départ. J’ai trois enfants à charge, ma femme ne travaille pas et j’ai un crédit sur le dos."

"Nous nous battons pour qu’il n’y ait aucun licenciement sec,dit Daniel Gorchon, secrétaire général de la CGT du site. Or, ce sera le cas pour au moins 250 d’entre nous. Nous avons présenté des propositions pour sauvegarder tous les emplois. La direction se contente de dire qu’elles ne sont pas réalistes."

Le 15 avril, la procédure de négociations entre les syndicats et la direction s’achèvera. "On recevra une lettre de licenciement. Après vingt-cinq ans de travail sur machines, j’envisage mal la reconversion", résume un salarié.