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Traité européen : Sarkozy coupable de haute trahison

Publie le vendredi 16 novembre 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

de Olivier Bonnet

"Le projet de « traité modificatif » (reform treaty) européen a été rendu public le vendredi 5 octobre. On comprend à sa lecture pourquoi ses rédacteurs ont renoncé aux expressions de « mini-traité » ou de « traité simplifié » puisqu’il ne comporte, avec ses douze protocoles et ses 25 déclarations diverses, pas moins de 256 pages et qu’en matière de complexité rédactionnelle on peut difficilement faire pire.

Dans la mesure où ce texte se borne en réalité à recopier sous une autre forme les trois quarts des dispositions du traité établissant une constitution pour l’Europe, il eût certainement été plus simple de reprendre le texte initial en en rayant seulement les dispositions symboliques abandonnées.

On comprend cependant que cette formule ait été écartée car elle aurait manifesté de façon trop criante que l’on se moquait ouvertement de la volonté des peuples français et néerlandais" : cette analyse n’est pas de n’importe quel gauchiste hirsute - ni souverainiste au crâne rasé - mais d’Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l’université de Rennes et auteur de droit constitutionnel, dans un texte titré Haute trahison.

Elle y ose la formule de "coup d’Etat", argumentée ainsi : "comment le président de la République peut-il décider seul, alors que le peuple français a juridiquement rejeté l’intégralité du traité, de faire cependant ratifier par voie parlementaire la majeure partie des dispositions qu’il contenait au motif que celles-ci « n’auraient pas fait l’objet de contestations » ? (...)

On pouvait peut-être apercevoir que le « non » de gauche déplorait davantage la menace sur l’Etat-providence et le « non » de droite la perte de l’Etat régalien, mais il est certainement impossible et inconcevable de sonder le cerveau de chaque Français en prétendant y déceler des dispositions qu’il aurait rejetées et d’autres qu’il aurait approuvées. La démarche du président de la République prétendant interpréter seul la volonté du peuple français est totalement arbitraire et confine à la dictature. (...) on ne peut qu’être bouleversé par le coup d’Etat ainsi perpétré en France.

Si le président a la conviction que les dispositions restant dans le traité modificatif ont fait l’objet d’une approbation implicite des Français, encore faut-il qu’il s’en assure en organisant un nouveau référendum tendant à obtenir leur accord explicite. Comment qualifier et sanctionner, dès lors, un tel coup d’Etat ? Le non_r_f_rendumtexte de la très populaire Constitution de 1793 n’y allait pas de main morte en disposant, dans son article 27 : « Que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l’instant mis à mort par les hommes libres ».

La peine de mort étant désormais prohibée par la Constitution française il convient de s’y conformer et de se tourner plutôt vers l’article 35 du texte de 1793 qui affirmait solennellement : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, intégrée au préambule de l’actuelle Constitution, range aussi la résistance à l’oppression parmi les droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Notre texte constitutionnel affirme encore que le principe de la République est « gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple » et que son président est élu au suffrage universel direct pour veiller au respect de la Constitution, assurer le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et la continuité de l’Etat et garantir l’indépendance nationale.

Le terme qui vient à l’esprit pour désigner le mépris présidentiel de la volonté populaire est évidemment celui de haute trahison. Malheureusement, une révision des dispositions sur la responsabilité pénale du chef de l’Etat, intervenue en février 2007, a substitué à l’antique et belle formule de haute trahison, l’expression affadie et banale de « manquement à ses devoirs manifestement incompatibles avec l’exercice de son mandat ».

Cela manque singulièrement d’allure et de force mais l’on s’en contentera cependant en proposant aux parlementaires, au lieu de commettre eux-mêmes une forfaiture en autorisant la ratification d’un traité rejeté par leurs mandants, de se constituer en Haute Cour pour sanctionner le coupable.

Sans insurrection ni destitution, nous n’aurons alors plus qu’à pleurer sur notre servitude volontaire en réalisant que nos élus représentent bien ce que nous sommes nous-mêmes devenus : des godillots."

http://olivierbonnet.canalblog.com/...

Messages

  • Monsieur le Président de la République,

    Le traité européen dont vous revendiquez la paternité n’est pas un « mini »-traité.

    Il définit l’ensemble des institutions et des politiques qui vont régir l’Union européenne.

    Il engage donc la France, et le type de décisions à prendre dans tous les domaines de notre vie, pour une longue période.

    Destiné à se substituer aux traités actuels, il n’existe que parce que le texte qui devait remplir cette fonction, le traité constitutionnel, a été rejeté par le vote des peuples français et néerlandais.

    À l’exception de quelques symboles, il en reprend toutes les dispositions : politiques, sociales, économiques et financières, environnementales, de défense…

    Comme en 2005, les Français doivent être saisis de tous les termes du débat et pouvoir choisir pour ou contre, souverainement par leur vote.

    Seul le suffrage universel peut avoir la légitimité de décider sur un point que le suffrage universel a tranché.

    C’est une exigence démocratique élémentaire, portée aujourd’hui par une majorité de nos concitoyens.

    C’est aussi la condition pour sortir l’Union européenne de la crise de confiance qu’elle connaît : sa construction ne peut être que l’oeuvre de ses peuples.

    Or, vous avez décidé de faire ratifier ce traité par la voie parlementaire, dès le mois de janvier 2008.

    Nous vous demandons de revenir sur cette décision et d’organiser un référendum, précédé d’un grand débat national, sur l’adoption de ce traité.

    Il n’est, il ne doit être au pouvoir de personne d’empêcher les citoyennes et les citoyens de décider de leur destin.

    Traité européen : nous éxigeons un refendum !

    lien internet http://pcf.fr/spip.php?article2125

    salut fraternel

    Le Rouge-gorge

  • Très bien . Enfin on parle de servitude volontaire .
    C’est , je crois , le traité d’Etienne de la Boétie . De Sarlat .
    Ce à quoi Montesquieu , de Bordeaux , répondit par l’Esprit des Lois . Très bien .
    Comme il est dit : " La démocratie est fondée sur la vertu " .
    Bref , on n’est pas sorti de l’auberge .
    La servitude volontaire n’est rien moins qu’une nouvelle forme aboutie de l’esclavage moderne . Esclavage que les idéologues de notre époque veulent à tout prix nous infliger . Pour enfin nous le faire accepter .
    C’est voyez-vous une très vieille histoire .
    Rome , qui inventa la République , sut également très bien s’accomoder de l’esclavage . Ne l’oublions pas !
    Pas mal , la Boétie , pas mal du tout .
    Surtout à l’heure des matchs de foot à la con , des Blacks-Blancs-Bleus , de cette vieille baderne hyper rebelle de Johnny , du gominé lèche-cul Drucker dont la couleur du canapé ressemble à s’y méprendre à celle des anciennes tôleries à loupiotte , de ce viel admirateur de maisons de retraite et de ramasseurs de flageolets du Bas-Jura qu’est JPP de TF1 , et j’en oublie . C’est vrai , ils ont plus d’un tour dans leur sac . Leur sac de fayots , bien sûr !
    Pour qu’on accepte enfin librement notre faible condition . Qu’ils s’évertuent , chaque jour , à nous imposer . Et ça nous pête de partout .
    La servitude volontaire , c’est le pire des supplices !
    Le cassoulet , à côté , c’est du gâteau !