Accueil > Recherche : des réponses attendues la semaine prochaine Par Dominique Rodriguez

Recherche : des réponses attendues la semaine prochaine Par Dominique Rodriguez

Publie le samedi 3 avril 2004 par Open-Publishing

PARIS (Reuters) - Des "mesures concrètes" en faveur de l’emploi des jeunes
chercheurs devraient être annoncées dès la semaine prochaine, après la
déclaration de politique générale du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin lundi
à l’Assemblée nationale.

"Le ministre souhaite très rapidement sortir de la crise. Je crois qu’il y aura
dès la semaine prochaine des mesures concrètes qui vont être annoncées", a
indiqué vendredi soir Michel Laurent, premier vice-président de la Conférence
des présidents d’université, à l’issue d’un entretien avec les deux nouveaux
ministres chargés de la recherche, François Fillon et François d’Aubert.

Michel Laurent a dit s’attendre "à des évolutions sur les points de blocage"
afin de déminer la crise ouverte depuis près de trois mois dans la recherche
publique française.

Au ministère, on confirmait cette volonté d’"aller vite", conformément au
souhait exprimé jeudi soir par le président Jacques Chirac, lors de son
interview télévisée.

François Fillon, dans son nouveau rôle de ministre de l’Education nationale, a
téléphoné au porte-parole du collectif "Sauvons la Recherche", Alain Trautmann.

Pour sa part, le directeur général du CNRS, Bernard Larrouturou, a parlé de
"pistes sur lesquelles nous avons réfléchi" concernant les 550 postes de
titulaires supprimés au budget 2004 et dont les chercheurs réclament le
rétablissement immédiat.

"Nous avons relayé la demande des 550 postes qui fait figure de symbole des
demandes dans la communauté scientifique", a-t-il ajouté. "La question se pose
de savoir s’il est possible de mener les débats pour préparer le budget 2005 et
la loi d’orientation et de programmation sans qu’il y ait un geste fort du
gouvernement sur ce sujet-là."

Le président Jacques Chirac a dit jeudi soir, à la télévision, sa volonté de
"régler" le problème de ces emplois. "J’ai demandé au gouvernement de réexaminer
ce problème de postes", a-t-il déclaré.

Les chercheurs demandent aussi la création d’un millier de postes dans les
universités.

"DES MOYENS SUPPLÉMENTAIRES"

François Fillon et François d’Aubert (ministre délégué à la Recherche) ont
rencontré tour à tour les présidents et directeurs des différents organismes
publics de recherche (CNRS, Inra, Inserm, Inria, Institut Pasteur), le bureau de
la Conférence des présidents d’université (CPU), puis les Prs Etienne-Emile
Baulieu et Edouard Brézin, qui président le Comité d’initiatives et de
propositions pour la recherche (CIP).

A tous, les deux ministres ont demandé leur appréciation de la situation de la
recherche, des raisons profondes de la crise et des revendications des chercheurs.

Un nouveau rendez-vous avec les responsables de la recherche est d’ores et déjà
prévu rue de Grenelle la semaine prochaine.

Le débat sur l’avenir de la recherche a d’ores et déjà commencé dans les centres
de recherche et les universités, sous l’égide du CIP, qui coordonne les Etats
généraux de la recherche lancés par le collectif "Sauvons la Recherche".

Le CIP doit présenter dès juillet une série de propositions qui serviront de
base de travail pour préparer la loi d’orientation, toujours prévue pour
l’automne prochain.

A l’issue du conseil des ministres, François d’Aubert a promis vendredi midi des
"moyens supplémentaires" pour les chercheurs. Le porte-parole du gouvernement,
Jean-François Copé, a cependant rappelé que la concertation s’inscrivait dans le
cadre de la dotation de trois milliards d’euros sur les trois prochaines années,
annoncée conformément à l’engagement européen de la France.

Le gouvernement, a dit Jean-François Copé après le conseil des ministres, "s’est
engagé sur une enveloppe de crédits extrêmement importante de trois milliards
d’euros ; jamais aucun gouvernement n’avait pris un engagement aussi ambitieux à
l’égard des chercheurs".

Jacques Chirac a rappelé jeudi soir son intention d’atteindre en 2010 l’objectif
de 3% du PIB consacré à la recherche. Il a admis une "insuffisance des moyens
consacrés à la recherche" jusqu’ici, en l’expliquant par des "contraintes
budgétaires elles-mêmes issues d’un manque de croissance".

Le collectif "Sauvons la Recherche" et les syndicats de chercheurs ont obtenu à
la fin février le déblocage dès cette année et non en 2005 de 294 millions
d’euros de crédits gelés depuis 2002. Mais les organismes de recherche et les
universités en attendent encore "le versement effectif".