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EDF 8 avril : début de la guerre totale contre la privatisation

Publie le samedi 3 avril 2004 par Open-Publishing
1 commentaire

« Résistances électriques et gazières », avril 2004

En grève le 8 avril

Il n’y aura pas de drôle de guerre ! La guerre, la vraie, est engagée par ce gouvernement privatiseur . . .

En guerre totale, car le temps n’est plus aux grèves à répétition qui épuisent la combativité (et la feuille de paye) et dont peu de monde se rend compte.

 Privatisation d’EDF et GDF

Les cinq mensonges d’Etat

Le gouvernement, juste avant des élections qui ont montré qu’il représente moins d’un quart des français, veux privatiser EDF et GDF

Il a transmis au Conseil d’Etat un projet de loi d’une parfaite clarté sur la disparition du caractère public d’EDF et GDF qui deviendront "des sociétés anonymes" de "droit commun" !

Pour tenter de faire avaler cette décision aux citoyens, voici venu le temps des mensonges d’Etat :

Mensonge N°1 :

 Faire payer les français pour les déposséder d’EDF et GDF, sans rien leur dire 16 milliards d’euros à payer sur les factures seront transférés à l’Etat pour rendre présentables et privatisables ces entreprises pour les capitaux privés, en leur faisant cadeau de leurs engagements retraites futurs, alors qu’elles vont se voir transférer des personnels compétents et sûrs. Cela représente un cadeau de 640 euros par ménage ! Et un nouvel impôt payé par chacun d’entre nous sur ses factures pour privatiser EDF et GDF ! Alors que ces entreprises sont la propriété de la Nation et de ses usagers citoyens qui ont payé les centrales et les réseaux en payant leurs factures

Mensonge N°2 :

 Transférer à des actionnaires privés la rente du nucléaire en faisant payer aux français l’électricité 20% plus cher, sans leur en parler : en peu d’années, à la place d’une baisse possible des tarifs de 10% due à des centrales nucléaires françaises économiques et qui sont amorties, ce sera un minimum de 10% de hausse sur les tarifs aux usagers domestiques, professionnels et PME, collectivités locales (jusqu’à 20%). Résultat une électricité qui sera 20% plus chère qu’avec une EDF restant publique ! En effet : seule l’activité "réseaux" conserverait des obligations de service public, avec des prix régulés sur la base des coûts ; la part énergie des tarifs (50% environ des tarifs complets à l’usager) deviendrait "concurrentielle", c’est à dire fixée librement par EDF et GDF, en suivant la "bourse" de l’élec et du gaz, bourse où les prix sont fixés par quelques grandes firmes européennes qui s’alignent entre elles sur les prix durablement à la hausse des centrales futures à construire : 50% depuis 2 ans, et de l’ordre de 20% au moins (allant jusqu’à 40%) dans les deux années à venir. La différence entre ces prix en hausse et des coûts de revient en baisse, ce que certains appellent la rente du nucléaire français, ce sont les actionnaires privés qui se la mettront dans la poche ! Des milliards d’euros par an ! Et pour le gaz, cela sera similaire. Aujourd’hui, GDF dispose de prix d’achat du gaz bon marché, du fait de contrats à moyen terme bien négociés, et, de plus, ses tarifs sont basés sur les coûts, et contrôlés par l’Etat. Demain, avec la privat, GDF basera ses tarifs sur le prix des ressources gaz futures défini par les grandes compagnies pétrolières qui dominent et font payer cher le gaz, comme le pétrole. La différence sera empochée par les actionnaires privés de GDF. Changement fondamental : EDF et GDF n’auront plus d’obligation de service public par la loi pour leurs activités autres que les réseaux. Cela veut dire qu’elles ne seront plus astreintes à appliquer la péréquation de la part énergie de leurs tarifs sur tout le territoire : ils pourront appliquer des tarifs différents selon les zones géographiques et les types de clients ! Fini le principe d’égalité d’accès au service public de l’électricité et du gaz !

Mensonge N°3 :

 Ce n’est ni Bruxelles ni la concurrence qui imposent la privatisation d’EDF et GDF : tous les traités européens permettent à chaque pays de choisir le statut, public ou privé, de leurs entreprises de service public. La concurrence pour les gros consommateurs a été organisée par la loi de 2000 votée par la gauche, tout en gardant EDF totalement public, et ceci sans que Bruxelles puisse s’y opposer.

Mensonge N°4 :

 Ce n’est pas pour donner à EDF et GDF les moyens d’investir à l’étranger qu’on les privatise : EDF et GDF ont déjà beaucoup investi à l’étranger, beaucoup plus que leurs homologues étrangers. Elles en ont donc déjà les moyens. Au contraire, la question est d’en finir avec certains investissements qui se sont révélés trop risqués et inutiles

Mensonge N°5 :

 Il est faux de dire que le statut des personnels et leurs retraites seront préservés ! Une simple lecture de la loi le montre, quand on est salarié d’une entreprise "société anonyme" "de droit commun", toutes les règles d’une entreprise publique deviennent caduques, à commencer par la représentation du personnel et par le système de retraites. Pour les retraites, leur paiement est garanti aujourd’hui par la vente d’énergie et, demain, elles ne dépendront plus que de caisses de retraites qui pourront devenir déficitaires, ce qui conduira à la fin des retraites garanties.

 Citoyens, usagers, ne vous laissez pas tromper par ces mensonges ! Exigez l’abandon de ces projets de privatisation d’EDF et GDF !

Face à cette guerre déclarée par ce gouvernement, la riposte sera forte : dès le 8 Avril prochain, tous en grève, avec manifestations et interventions sur l’outil de travail, c’est à dire tous en grève visible.

Car le temps n’est plus aux grèves à répétition qui épuisent la combativité (et la feuille de paye) et dont peu de monde se rend compte.

 Les communiqués et tracts syndicaux le disent clairement.

Premier temps d’une guerre qui va passer par la mobilisation de tous les citoyens usagers en leur expliquant l’ampleur des mensonges d’Etat qui masquent les factures qu’on veut leur faire payer et les vraies raisons de ces privatisations.

Et ensuite, ce sera la guerre totale, avec tous les moyens nécessaires, jusqu’au retrait complet de ce projet de privatisation.

Comme le pensent quasiment tous les agents, "ils veulent totalement changer nos entreprises, leur logique de service public pour laquelle nous y sommes entrés : nous n’avons donc plus rien à perdre, et nous allons le leur montrer !"

 Et tous ensemble, dans l’action visible le 8 avril et ensuite !

PS : petit rappel venant d’un de nos lecteurs

Le 8 avril est la date de la loi de nationalisation d’EDF et GDF.

C’est aussi le 8 avril 1907 qu’a eu lieu la première grève générale des électriciens français avec toutes les villes, dont Paris Ville Lumière, plongées dans le noir, lampadaires éteints, théatres et music-halls fermés !

 Source : « Résistances électriques et gazières » www.globenet.org/aitec/reg/index.htm

Messages

  •  Voir aussi :

    EDF 8 avril : Appel à la grève de SUD Energie

    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=5697

    Mais comme pour tous les agents, la question pour SUD-Energie est : "si le gouvernement ne cède pas que fait-on après le 8 ?"
    De leur coté les fédérations CGT-CFDT-FO déclarent vouloir "poursuivre l’action région par région tout au long du mois d’avril […]. Ces initiatives doivent permettre de mettre en perspective un nouveau temps fort national coordonné avec une manifestation nationale à Paris".

    Comme une majorité d’agents, SUD-Energie estime que ces propositions consistent à poursuivre la stratégie de "journées d’actions" éparpillées et sans échéance claire.

    ** **

    Que va faire la CGT ? Est ce une nouvelle bataille des retraites, avec le succès que l’ on connait ? Là encore les vacances arrivent . . .

    Ollivier