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Coordination Nationale des Intermittents et Précaires Montpellier, le 5 avril 2004

Publie le mardi 6 avril 2004 par Open-Publishing

La défaite de 19 ministres du gouvernement Raffarin aux dernières élections régionales a montré le désaccord profond d’une majorité des français avec la politique qu’il mène depuis deux ans. Qu’il s’agisse des retraites, de l’assurance-chômage ou de l’université, les réformes engagées n’ont pas été "mal comprises" ou "mal lues". Elles ont été analysées, critiquées et refusées sur le fond par les mouvements qui se sont élevés depuis le printemps 2003.

Le mouvement des intermittents contre la réforme des annexes 8 et 10 de l’UNEDIC a, par une mobilisation sans précédent, montré son opposition au protocole d’accord signé le 26 juin 2003 par les partenaires sociaux. Loin de nous borner à la seule protestation, nous avons travaillé à des contre-propositions pour une réforme, que nous savons nécessaire, dont les fondements et les partis pris divergent radicalement de ceux qui président à la mise en oeuvre du protocole, ainsi qu’à l’éviction de 850 000 chômeurs du régime général.

A la capitalisation nous opposons la mutualisation, à l’aléatoire, une continuité de droits, à l’exclusion, la redistribution.

Neuf mois de lutte et rien n’est réglé.

Faut-il le rappeler, la mission d’information culturelle de l’Assemblée Nationale - présidée par Dominique Paillé (UMP) - ainsi que le comité de suivi - qui réunit des députés et sénateurs de toutes les tendances politiques - constatent l’échec du protocole du 26 juin, et affirment la nécessité de réouvrir les négociations. Plus généralement, tous ceux qui ont étudié le protocole le savent indéfendable.
Nos propositions sont prises en compte comme une alternative sérieuse et les premiers travaux du comité de suivi ont abouti à l’adoption d’une plate-forme commune de propositions ( CGT-Spectacle, SUD-Spectacle, Syndéac, UFISC, SRF et Coordination Nationale ).

Dans ce contexte, nous attendons, ainsi que Mr Aillagon s’y était engagé, la désignation par le gouvernement d’une commission d’experts indépendante pour évaluer nos propositions, ainsi que le protocole qui n’a à ce jour fait l’objet d’aucun chiffrage crédible.
Ce travail nécessitera la transparence de l’UNEDIC sur les données qu’elle retient.
Plus largement, la concertation en vue des négociations avec l’ensemble des concernés que nous demandons depuis des mois, doit enfin avoir lieu.

Cette phase de remise à plat de la réforme doit se dérouler dans un climat serein et apaisé. Ni l’exclusion, commencée au 1er janvier, de milliers d’intermittents, ni la menace qui pèse sur une nouvelle saison de festivals ne constituent des conditions favorables au dialogue.

C’est pourquoi nous demandons à Messieurs Chirac, Raffarin, Borloo et Donnedieu de Vabres, l’abrogation immédiate du protocole d’accord réformant les annexes 8 et 10 - et au-delà, de la convention UNEDIC 2004 dont elles dépendent et reprennent les principes fondamentaux - et la réouverture des négociations avec l’ensemble des concernés sur la base minimale des principes énoncés par le nouveau modèle de la Coordination Nationale.

Avec les syndicats non signataires de la convention, nous appelons à une journée de mobilisation nationale le 19 avril prochain à l’occasion du Conseil National des Professions du Spectacle (CNPS) qui se tiendra au Ministère de la Culture. Cette journée d’action ouvrira la saison des festivals et marquera notre détermination.
Vous allez regretter la grève.

Notre lutte s’inscrit dans une lutte globale contre la destruction des droits sociaux, réforme du RMI, instauration du RMA...etc... Nous sommes toujours mobilisés pour la création de nouveaux droits individuels et collectifs européens, et contre toute application des dispositions de l’AGCS.

Nous appelons à une journée nationale d’action le 15 avril 2004 lors du verdict du procès des recalculés au TGI de Marseille.

Nous appelons à une journée de mobilisation nationale le 19 avril 2004 à l’occasion du CNPS.

Nous appelons tous les intermittents et précaires à rejoindre le 1er mai européen à Milan et à Barcelone ainsi qu’à des actions pour de nouveaux droits collectifs, dans toutes les régions.

Nous appelons à l’occupation de la ville de Cannes lors du festival international du cinéma du 12 au 23 mai 2004.