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Est-ce au Parlement de ratifier le traité européen ?

Publie le samedi 22 décembre 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

(la vidéo de l’interview est présente sur http://pourunreferendum.free.fr/spi...

"Si son adoption paraît inéluctable, la minorité d’élus opposés au texte ne désarme pas pour autant. Sarkozy au Parlement de Strasbourg le 13 novembre (Vincent Kessler/Reuters)

Le calendrier est arrêté : le projet de loi modifiant la Constitution française, préalable à la ratification du Traité de Lisbonne, sera examiné le 15 janvier par les députés, le 28 par les sénateurs. Puis direction Versailles, où le Congrès sera réuni le 4 février.

A l’Assemblée, les élus sont divisés entre convictions et pragmatisme, au-delà du clivage gauche/droite. A chaque évocation de la question dans l’hémicycle, les "référendum, référendum" se mêlent aux sifflets. Il y a ceux qui sont favorables à la procédure et au texte, ceux qui réclamaient un référendum mais approuvent le traité, et ceux qui s’opposent à la fois sur le fond et la forme :

Le PS l’avait promis durant la campagne présidentielle : s’il accède aux responsabilités, il soumettra le Traité de Lisbonne à référendum. Le résultat de l’élection étant celui que l’on connaît, c’est la promesse de Nicolas Sarkozy qui s’appliquera : le "traité simplifié" passera par la case Congrès pour être ratifié.

L’UMP ayant une large majorité au Parlement, l’issue du vote ne fait aucun doute. La quasi totalité de ses élus devraient dire oui comme un seul homme. Même si certains grimacent à l’idée d’assumer le fait de passer outre la consultation populaire. François Goulard est de ceux-là. Pour lui, "ce n’est pas entièrement satisfaisant", mais "l’Europe a besoin réellement d’avoir des règles de fonctionnement qui changent".

L’opposition réclame pour la forme un référendum

"Il faut être pragmatique." Le mot d’ordre est identique du côté des socialistes. Le Bureau national du parti l’a acté en novembre : la position officielle du PS est le oui au Traité de Lisbonne. Quant à la procédure d’adoption, "la question est légitimement posée", reconnaît Gaëtan Gorce, mais question légitimité, le Parlement l’est tout autant pour "ratifier les traités portant sur l’Union européenne".

Pour faire respecter leur promesse de campagne, les socialistes déposeront pour la forme le 15 janvier, avec les Verts et les communistes, une proposition de loi demandant la tenue d’un référendum. Pour la forme, car la majorité UMP-Nouveau Centre y est hostile, de même qu’un certain nombre de députés PS.

Insuffisant pour faire échouer la ratification parlementaire

La démarche de Gauche Avenir n’a de fait pas plus de chances d’aboutir. Le club de réflexion, qui rassemble politiques et penseurs de gauche, milite pour réunir la minorité de blocage nécessaire au Congrès -2/5e des suffrages- et faire échouer la révision de la Constitution française. Nicolas Sarkozy serait alors contraint de faire ratifier le traité européen par la voie référendaire. Or, il faudrait que l’ensemble de l’opposition plus quelques élus de droite votent non à Versailles, ce qui semble loin d’être acquis.

Devraient donc principalement s’opposer à la modification constitutionnelle, puis à la ratification du traité, les députés de la droite souverainiste, Nicolas Dupont-Aignan en tête, pour qui le passage du texte devant le Congrès est un "viol", ainsi que les élus de la gauche antilibérale, dont le communiste Maxime Gremetz, qui martèle : "Ce que le peuple a décidé, il n’y a que le peuple qui peut le défaire." Insuffisant pour contrarier la volonté présidentielle."

La question que je me pose : qui sont donc les gens qui votent pour les députés, pour certains d’entre eux affirment clairement "Nous sommes les représentants du peuple" ?
Un boycott pur et simple pour les munucipales leur expliquerait-il enfin que ce sont les mêmes qui ce sont exprimés le 29 mai ???

(article issu de Rue89.com)

Messages

  • Oui il n’y a pratiquement aucune chance. mais il faut quand même mené le combat contre ce déni de démocratie.

    Des citoyens bafoués.

    Il faut donc rappeler que ce "déni de démocratie" tombe au moment même où une révision constitutionnelle va avoir lieu pour réformer nos propres institutions. Nous rappelons que cette réforme des institutions a été préconisée pour établir une "REPUBLIQUE IRREPROCHABLE ».

    Or cette révision de la constitution de la Véme République peut être le moment pour les démocrates de faire sentir aux pouvoirs que rien ne va plus.

    En efet, Il y a dans le cas de cette révision de quoi rassembler (refus de l’interdiction du cumul des mandats, de la proportionnelle, du référendum d’initiative citoyenne, suppression du référendum pour les nouveaux états UE, présidentialisation rampante... ) bien plus que les 2/3 des parlementaires pour signifier un coup d’arrêt aux dérives démocratiques du Pays.

    "Le déni de démocratie" sur le traité de Lisbonne peut être ainsi le révélateur d’une révolte face au mépris affiché pour les citoyens.

    C’est ce lien entre les deux revisions qu’il est impératif de faire maintenant. Sarko, multiplie médiatiquement les sujets et les questions pour emp$êcher toute reflexion sérieuse sutr toutes ces grandes questions.

    Les citoyens ne doivent pas tomber dans le panneau.

    • "Oui il n’y a pratiquement aucune chance"

      Je ne suis ABSOLUMENT pas d’accord ! 6 semaines c’est à la fois court pour nous, et très long pour les cyniques qui gouvernent. Si la pression sur eux est suffisante, comme par hasard, ils changeront vite d’"opinion"... On prend les paris ?

      "les socialistes déposeront pour la forme le 15 janvier, avec les Verts et les communistes, une proposition de loi demandant la tenue d’un référendum"

      Qu’est-ce que je vous disais ? Etait-il question de ceci il y a 1 mois ?

      "Or, il faudrait que l’ensemble de l’opposition plus quelques élus de droite votent non à Versailles, ce qui semble loin d’être acquis."

      Mais pas impossible ! Ces arguments sont destinés à casser la mobilisation. Comme le baratin de ce cher Goulard...

      101 parlementaires de gauche s’opposeront d’ores et déjà à la modification de la Constitution Française et 50000 signatures sont déjà collectées par le CNR[1] ! Sans parler des initiatives personnelles et citoyennes qui ne manqueront pas de voir le jour avant le vote ! Autre indice de l’inquiétude qui monte chez les ouiouistes revanchards, la recrudescence des "reportages" pro-Europe libérale qui sévit actuellement dans les Jités : "Voyez, manants, grâce à l’Europe ceci... grâce à l’Europe celà... les pouilleux étrangers veulent venir dans notre eldorado... auquel vous avez la "chance" d’appartenir... estimez-vous heureux... laissez-nous faire... etc. etc."

      Il s’agit probablement du combat le plus important de ces prochaines semaines ! S’ils parviennent à ce coup de force d’une violence inouïe, que même Chirac n’avait osé, je vous laisse imaginer la suite... Plus que jamais, il faut se mobiliser et agir !

      [1] http://www.nousvoulonsunreferendum.eu/

  • L’auteur de cet envoi ne semble pas avoir évalué cet article à sa "juste valeur". Or, donner de l’écho à celui-ci est très contre-productif... Voici pourquoi.

    Première phrase (!!!) :
    "Si son adoption paraît inéluctable"

    Le ton est donné... Vous savez à quoi vous en tenir. Premier avertissement !

    "A l’Assemblée, les élus sont divisés entre convictions et pragmatisme"

    Notez bien, l’auteur du texte emploie bien les termes "convictions" et "pragmatisme" (je vous laisse deviner quelle presse fait le plus grand usage du mot "pragmatisme"). Les élus ne peuvent-ils pas faire preuve de doute, d’interrogation, de réflexion ?
    Eh bien non, pas pour l’auteur. Les élus sont sûrs d’eux. Inutile de tenter de les convaincre. D’ailleurs, ce n’est pas raisonnable. Second avertissement !

    "les "référendum, référendum" se mêlent aux sifflets"

    Fichus protestataires, aucune tenue, aucune classe. Méthode d’éternels insatisfaits... Et un dénigrement, Un !

    Mon préféré :
    "c’est la promesse de Nicolas Sarkozy qui s’appliquera"

    Faut-il commenter cette remarque ? Faut-il notamment rappeler que la "promesse" en question portait sur un "mini-Traité" également promis "simplifié" ? Et non le maquillage sournois de ce que les français ont rejeté massivement dans le TCE en 2005.
    Faut-il énumérer les promesses non tenues par l’ex-candidat UMP ? Faut-il parler du soudain revirement de l’élu concernant la Turquie, juste après l’élection ?
    La façon dont l’auteur présente le choix de ratification parlementaire, n’est-elle pas complètement partisane ? pro-UMP ?

    Euh, et bien finalement c’est plutôt celui-là mon préféré :
    "L’UMP ayant une large majorité au Parlement, l’issue du vote ne fait aucun doute"

    Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe ! Comprenons-nous bien, l’UMP a effectivement la majorité absolue au parlement, c’est exact. Mais, le problème, c’est que ce n’est pas la majorité qui est nécessaire, mais les 3/5 des voix !!! Et l’UMP ne les a pas ! Alors, sophisme ou pas ? Manipulation ou incompétence ? Je vous laisse choisir...

    "La quasi totalité de ses élus devraient dire oui comme un seul homme"

    Oui, mais au Congrès, ils n’ont pas les 3/5 des voix nécessaires : le résultat du vote du Congrès à Versailles n’est donc pas acquis.

    "François Goulard est de ceux-là. Pour lui, "ce n’est pas entièrement satisfaisant", mais "l’Europe a besoin réellement d’avoir des règles de fonctionnement qui changent"

    On présente M. Goulard (UMP) sous son meilleur jour, n’est-ce pas ? Ces arguments sont soigneusement retranscrits (même si nous, nous savons qu’ils ne sont pas recevables et même carrément scandaleux).

    "L’opposition réclame pour la forme un référendum"

    Ah, encore un avertissement ! L’auteur ne cesse de vous le répéter : résister ? c’est perdu d’avance ! L’auteur n’envisage pas une seconde que les députés de gauche puissent souhaiter, par exemple, évaluer les forces en présence avant la bataille... Impensable voyons !

    "Pour faire respecter leur promesse de campagne, les socialistes déposeront pour la forme..."

    Décidemment... c’est une obsession. On appelle celà "créer de la redondance", afin de bien imprégner les esprits.

    "La démarche de Gauche Avenir n’a de fait pas plus de chances d’aboutir"

    C’est bon, vous pigez ?

    Maintenant, soyez attentif quelques secondes. Je vous aide un peu, retenez bien le ’principalement’ en tout début de paragraphe :

    "Devraient donc principalement s’opposer à la modification constitutionnelle, puis à la ratification du traité, les députés de la droite souverainiste, Nicolas Dupont-Aignan en tête, pour qui le passage du texte devant le Congrès est un "viol", ainsi que les élus de la gauche antilibérale, dont le communiste Maxime Gremetz, qui martèle : "Ce que le peuple a décidé, il n’y a que le peuple qui peut le défaire."

    D’abord notez bien que pour l’auteur, l’affaire est absolument entendue, la ratification aura lieu ! Pas de conditionnel !!! Oui, bon, on le savait déjà.

    Mais il y a mieux. Je souhaite rappeler à la personne qui a rédigé cet appel à la résignation à destination des opposants du Parti Unique, qu’à cette heure précise, 101 parlementaires de gauche ont décidé de s’opposer à la modification de la Constitution Française. Parmi lesquels, une bonne moitié d’élus PS que notre auteur incorrigible vient encore "subtilement" de faire disparaitre du paragraphe... en choisissant de ne parler que des souverainistes de droite et de la "gauche antilibérale" (autrement dit plutôt extrême et plutôt minoritaire dans l’"esprit des gens" désinformés)... Mais surtout pas question de parler de Députés et Sénateurs du Parti Socialiste, du Parti Communiste et des Verts. De plus, quand d’autres (ouiouistes bien sûr) sont présentés comme pragmatiques, les arguments de Nicolas Dupont-Aignan sont réduits au mot "viol" et Maxime Gremetz, quand à lui, "martèle"... Comme un forcené ?

    "Insuffisant pour contrarier la volonté présidentielle."

    Et la sentence de l’auteur tombe... comme une vérité divine. Amen.

    Conclusion : Que fait ce texte ici ?

    • Bonjour,

      Je découvre ce mardi matin le "décryptage" réalisé par vos soins de l’article dont je suis l’auteur. Il est toujours aisé d’extraire quelques mots pour enrichir sa thèse, celle du complot. Comme en 2005. Cette année du référendum sur ladite Consititution européenne, si la majorité des médias ont paru favorables au texte, il y a pourtant eu un véritable débat, qui a d’ailleurs abouti à un vote négatif. Même si, effectivement, on peut déplorer le fossé apparu entre les journalistes et les citoyens. Fossé qu’il faut éviter de creuser, espérons que la leçon a été retenue, par nous journalistes d’abord.

      Dans cet article, je ne fais que reproduire la température prise dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Reprenons donc les points controversés. "Si son adoption paraît inéluctable" : que l’on soit favorable ou non au Traité de Lisbonne, c’est incontestable. Il existe 908 parlementaires, et il faut au moins 3/5e de oui pour qu’il soit adopté. Et il s’agit (il faut connaître le règlement du Congrès) de la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés, ce qui sera aisément le cas. C’est un fait, pas une interprétation. Je suis preneur toute démonstration arithmétique contraire.

      "A l’Assemblée, les élus sont divisés entre convictions et pragmatisme" : votre lecture est biaisée. Je parle de "convictions" pas de "convictions favorables au nouveau traité", cette expression comprend également les "convictions contraires". Quant au pragmatisme, je l’ai observé chez beaucoup de députés de droite et de gauche, qui sont gênés soit par la forme de la ratification soit par le fond du texte, mais qui voteront oui quand même au second vote ou au deux, suivant la discipline de leur parti ou pour, ce sont leurs termes, "ne pas bloquer le processus européen".

      "Les "référendum, référendum" se mêlent aux sifflets" : pas de commentaire, il suffit d’assister aux débats parlementaires, l’opposition, quelle qu’elle soit, y est toujours bruyante. C’est une façon de montrer que même si le non y est minoritaire, il se fait quand même entendre. C’est un simple élément de reportage totalement vériridique.

      "C’est la promesse de Nicolas Sarkozy qui s’appliquera" : Nicolas Sarkozy avait promis une ratification parlementaire, ce sera bien le cas. Il ne faut pas confondre fond et forme. Je ne parle pas -comme indiqué dans cette critique- du contenu du texte ou de la position du Président sur la Turquie. Je souris à l’idée de me voir coller une étiquette "pro-UMP"....

      Passons maintenant aux retransiptions des déclarations des députés. La parole leur est d’abord longuement donnée dans la vidéo. Ensuite, j’y ai mis deux partisans du oui et deux partisans du non, alors que les opposants sont en minorité (même si certains souhaiteraient le contraire). La citation de François Goulard est plus longue, par exemple, que celle de Nicolas Dupont-Aignan parce que le député villepiniste a une position plus complexe. Je parlais un peu plus haut d’élus gênés mais qui voteront oui deux fois, c’est son cas.

      "La démarche de Gauche Avenir n’a de fait pas plus de chances d’aboutir" : je rappelle en préambule que Rue89 a certainement été le média à accorder le plus de place à leur appel (nous en avons fait la Une sous le titre : "On peut contraidre Sarkozy au référendum"), mais ça vous ne le relevez pas, évidemment, ça ne rentre pas dans votre théorie du complot... Et en effet cette "démarche" ne fait plus sens aujourd’hui du fait de la position pour le oui -même à la ratification parlementaire- de nombreux élus socialistes.

      "Pour faire respecter leur promesse de campagne, les socialistes déposeront pour la forme..." : discutez avec les élus socialistes, ils le reconnaissent eux-mêmes. Je vous rappelle qu’ils sont en minorité à l’Assemblée comme au Congrès. D’ailleurs, certains députés PS ne sont même pas favorables à cette démarche.

      "101 parlementaires de gauche ont décidé de s’opposer à la modification de la Constitution Française" : cette fois-ci c’est moi qui vous cite ! Juste une précision 101, ça ne fait pas deux tiers de 908. Effectivement "insuffisant pour contrarier la volonté présidentielle".

      Qui parlait d’article orienté ?

      Cordialement.

      Julien Martin Journaliste à Rue89

  • Bonsoir,

    Je viens à mon tour (tardivement) de prendre connaissance de votre réponse. Autant préciser immédiatement que je ne suis pas surpris de celle-ci... Elle se situe bien dans la "droite" lignée (du parti unique PS-UMP, prononcez PSOUMP) de votre "prose"(1) initiale. Ce serait d’ailleurs bien l’une des seules fois qu’un journaliste accepte de se remettre en cause sur l’un de ces exercices favoris...

    Comme je l’ai déjà mentionné sur Bellaciao(2), je manque cruellement de temps et dans ma première réponse, je ne m’en suis tenu qu’aux points les plus visibles, les plus grossiers que je conteste. Mais vous semblez croire qu’ils s’agissaient des seuls ? Vraiment ?

    Je vais donc prendre un autre exemple assez démonstratif, il me semble, du caractère hautement orienté de vos écrits. Son simple titre ! Vous ambitionnez donc de répondre à cette cruciale question qui brûle les esprits citoyens en cette fin d’année 2007 : "Est-ce au Parlement de ratifier le traité européen ?". Et à celle-ci, votre réponse se résume à, en substance (pour faire court)(3) :"Les parlementaires, malgré quelques dissonances éparses (ces quelques-uns, peu représentatifs de la majorité bien-pensante) se prononcent massivement pour cette ratification parlementaire. Le résultat est joué d’avance". Est-ce que votre article répond à la question posée ? Est-ce que votre exposé traite de tous les aspects et composantes qui doivent être pris en considération ? Absolument pas. Et vous le savez très bien. Votre article se borne donc à donner la parole à ceux qui étaient à 90% d’entre eux en décalage total avec la majorité du Peuple souverain en 2005. Et ceci avec le spectaculaire culot de ne faire aucune mention de la duplication quasi-totale (et maquillée) de feu le TCE dans ce faux-nouveau Traité ! Difficile de faire moins pertinent en matière d’éléments de réponse... Mais, ce que je trouve le plus frappant ici, c’est la proximité de méthode malsaine entre votre soin à ne surtout pas mêler les citoyens à la recherche de la réponse et le récent traitement de la question environnementale, lors de cette dramatique pantalonnade appelée "Grenelle de l’environnement". Au cours duquel les pouvoirs dominants ont pris également la plus grande précaution d’évacuer la question sociale des débats(4). Pour quelqu’un qui se dit n’être pas membre de l’UMP (ce que je veux bien croire volontiers), vos raisonnements, arguments et méthodes, comparés aux leurs, ne sont en tout cas pas des parallèles qui ne se rejoignent jamais...

    Vous dites que j’ai extrait quelques phrases de leurs contextes pour servir ma thèse. Les seules fois où j’ai pu entendre cet argument, il s’agissait de gens qui n’avait plus rien à dire(5). A aucun moment, je n’ai changé le sens d’une de vos phrases. C’est plutôt vous qui semblez tenter maintenant, sur certains points, de relativiser ce que vous avez précédemment écrit (j’y reviendrais plus tard).

    Je passe également rapidement sur quelques nouvelles perles que vous nous gratifiez : "si la majorité des médias ont paru favorables au texte"(6) (?!), "il y a pourtant eu un véritable débat"(7)...

    Maintenant, je constate avec bonheur que vous êtes aussi capable de précision, tout en me désolant dans le même temps, que ce ne soit le cas que lorsque celà vous est utile... Je connais le règlement du Congrès sur ce point : "la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés". Je ne vois d’ailleurs pas ce qui vous laisse penser, dans ma réponse, que je l’ignore, et je me demande bien ce que votre remarque "il faut connaître le règlement du Congrès" vient donc faire ici. Vous chercheriez en cet endroit, à allumer un contre-feu par hasard ?

    Incorrigible, pour sûr, vous l’êtes. Vous ajoutez "... ce qui sera aisément le cas"(8). Si les français prennent conscience du mauvais coup honteux et misérable qui leur est fait dans le dos, et que 250000 manifestants convergent vers Versailles début février, où ils n’arriveront jamais bien sûr, mais que toutefois la capitale s’en trouve paralysée, emplie d’une foule scandant : "Référendum, Référendum", le tout mêlé de sifflets et de huées, avec menaces sur les municipales en prime pour le PS, je suis vraiment curieux de voir le résultat du vote, cher ami (qui n’est pas de droite).

    Sinon, vous souhaitez aborder le problème d’un point de vue mathématique ? OK. Vu que vous avez (tardivement) précisé que les 3/5 des votes exprimés sont nécessaires, je vous rappelle donc que les parlementaires qui souhaitent éviter une prise de position genre "pas vu-pas pris" et qui ne voteront pas, ne font donc que renforcer le camp pro-référendaire, puisqu’il ne s’agit plus alors de partir d’une base de 908 parlementaires, mais moins que celà. Combien sont-ils ? Malheureusement, votre publi-reportage (agréé PSOUMP) n’apporte ici encore aucune réponse. Il y a là de quoi affaiblir un brin plus encore votre péremptoire conclusion. Même si au jour d’aujourd’hui effectivement, et sans contestation possible, le compte est loin d’y être.

    Ensuite, vous ajoutez qu’il fallait comprendre "convictions contraires" et non "convictions". Celà va de soi... Avec l’introduction qui précède, les arguments qui suivent et la conclusion qui sert de rideau final, je me demande bien qui, à part les ouisouistes, les buses gavées de jités et vous-même (avec la logique qui vous singularise, mais qui n’êtes pas une buse, j’en suis certain, je tiens à le préciser très explicitement), oui, qui a bien pu l’interpréter ainsi ?

    Concernant les sifflets, je maintiens qu’il s’agissait ici de caricaturer un peu plus les dissidents, puisque vous les associez uniquement aux "référendum, référendum" dans votre article initial. Pourtant, Nicolas Dupont-Aignan est chahuté lorsqu’il interpelle le gouvernement à ce sujet, mais vous n’en faites point état dans ce même premier article... Et encore une fois, je n’ai jamais dit que des sifflets n’avaient pas réellement eu lieu, y compris pour des sujets complètement différents, et dans tous les camps.

    Puis vous dites dans votre réponse : "Nicolas Sarkozy avait promis une ratification parlementaire". NON, il avait promis un Traité simplifié ratifié par voie parlementaire, ce n’est absolument pas la même chose. Mais vous n’êtes plus à celà prêt. Puis, vous ajoutez "Je ne parle pas -comme indiqué dans cette critique -[...]- du contenu du texte". C’est bien là tout le problème enfin ! Vous ne le faites vraiment pas exprès ?

    La vidéo, parlons-en ! Je note avec gourmandise qu’elle ne fait pas état des "convictions contraires" au sein même du PS. Il n’y avait pas ce jour-là un parlementaire de ce parti en faveur de la ratification par voie référendaire, prêt à vous accorder une petite minute ? Ceci reflète donc parfaitement la disparition du contingent PS et Verts dans votre dernier paragraphe(3). Et alors-là mes amis, une autre cerise : "La citation de François Goulard est plus longue, par exemple, que celle de Nicolas Dupont-Aignan parce que le député villepiniste a une position plus complexe". Magique : plus de choses à expliquer, donc moins de temps alloué pour le faire(9). Il fallait oser, vous l’avez fait.

    "je rappelle en préambule que Rue89 a certainement été le média à accorder le plus de place à leur appel".
    Et alors, je n’ai pas mis Rue89 en cause dans sa globalité que je sache ? Je critique uniquement votre article. On ne vous a jamais appris à l’école qu’il ne fallait pas se cacher derrière ses petits camarades ? Vous nous dites donc : Rue89 a "soutenu Gauche Avenir" donc le papier que je fais ne peut être qu’objectif. C’est une blague n’est-ce pas ? Il peut y avoir des dizaines de raisons qui expliquent cette "apparente" contradiction. L’un n’exclut pas l’autre, et pour la énième fois, vous le savez pertinemment.

    Concernant la théorie du complot, je vous conseille de recharger votre armement idéologique au point de ravitaillement le plus proche, il y a belle lurette que cette tarte à la crème ne fait plus mouche, hormis chez les cas désespérés. Car bien entendu, toutes les affaires qui secouent les médias actuellement(10) ne sont que le fruit d’obscurs paranoïaques conspirationnistes adeptes de la théorie du complot. Et les médias et/ou journalistes du net ne peuvent être en aucune manière affectés par ce genre de problèmes par les temps de libéralisme triomphant qui courrent... C’est celà même oui, voilà, d’accord. Restons calme.

    Mais s’il n’y a qu’un seul point à retenir dans votre premier article, c’est celui-ci, le point central sur lequel repose tout votre édifice argumentaire, et je vous cite intégralement pour vous faire plaisir :

    "L’UMP ayant une large majorité au Parlement, l’issue du vote ne fait aucun doute. La quasi totalité de ses élus devraient dire oui comme un seul homme."

    Or, je le répète, l’UMP n’a pas les 3/5 des voix requis pour faire passer seule la modification de la Constitution Française au Congrès de Versailles. Cette citation est donc, dans son contexte et faute de précisions supplémentaires, totalement inexacte. "Bizarrement", je ne trouve rien dans votre réponse, notamment au deuxième paragraphe (c’est là que vous allumez un fumigène, souvenez-vous, je viens de vous le dire plus haut), qui nous explique clairement ce qu’il fallait comprendre dans cette phrase et que nos cerveaux embrumés n’ont pas saisi. Si l’on retire donc cet argument, votre beau château de cartes s’écroule lamentablement.

    "insuffisant pour contrarier la volonté présidentielle"

    C’est vrai, mais... Au jour d’aujourd’hui, ou, dans l’état actuel des choses, ou, actuellement, ou, si rien ne change, ou, sans mobilisation citoyenne d’une ampleur exceptionnelle, etc.

    "Qui parlait d’article orienté ?"

    Moi même ici présent, et au vu du dossier, je persiste et signe.

    Voilà, après ce constat, je vous concède qu’il peut bien sûr s’agir de simples maladresses de votre part, mais alors sachez M. Martin, que faire pencher au bas mot dix fois la balance du même côté, sans le vouloir, c’est prodigieux.

    Je vous souhaite donc beaucoup de courage pour cette nouvelle année 2008, notamment dans votre respectable recherche de comblement, non pas du fossé, mais du gouffre qui existe dorénavant entre les citoyens d’en bas et les journalistes du milieu. Merci d’avoir pris le temps de me lire.

    Objecteur_de_croissance

    (1) Je pense que vous ne vous offenserez pas si j’utilise "prose" entre guillemets pour décrire votre contribution, puisque vous-même avez décrit mon analyse comme étant un "décryptage" (entre guillemets celà va de soi). Vous en seriez donc bien mal avisé, enfin, logiquement...

    (2) http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=58346

    (3) Revoir mes premiers commentaires ci-dessus pour les détails.

    (4) Le Sarkophage N°3 - "Le Grenelle de l’environnement, une duperie monstrueuse".

    (5) Dans les vrais-faux débats télévisés, l’usage est de dire : "Mais non, vous caricaturez !"

    (6) Ami lecteur, tu noteras méticuleusement le "ont paru". Puis tu reliras la clique des éditorialistes à gage, début 2005...

    (7) Grâce au Président Chirac qui a choisi la voie référendaire. Sûrement pas grâce aux médias... Pour preuve, ce qu’il se passe aujourd’hui ! Hors du net, où est le débat ? Dans quel jité a-t’on expliqué la règle, entre autres, des 3/5 et le rôle potentiellement déterminant du PS pour l’obtention d’un référendum ? Plutôt que de nous saoûler avec les trottoirs gelés, les truffes dans le Périgord, les chauffages d’extérieur pour bistrots et le taux de retour des jouets en panne des pôv’(sur)consommateurs...

    (8) Vous voyez, l’impartialité la plus élémentaire vous dicterait d’ajouter : "... si les positions des élus restent en l’état". Mais vous ne l’écoutez pas, l’impartialité.

    (9) A la télévision, le prétexte courant est le manque de temps. No comment. Mais ici, sur internet, en admettant que vous hébergiez vous même vos séquences (ce que j’ignore) et a fortiori dans le cas contraire, vous n’avez pas d’espace disque suffisant pour 2, 4, voir 10 minutes de vidéo compressée supplémentaires ? Pour qui me prenez-vous, M. Julien Martin ?

    (10) Consulter Acrimed, exemples de mots clefs : "Alain Genestar Paris Match", "Photo retouchée bourrelets", et j’en passe.