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Ça y est, le libéralisme a été vaincu, il a prouvé sa défaite.

Publie le dimanche 6 janvier 2008 par Open-Publishing

Ça y est, le libéralisme a été vaincu, il a prouvé sa défaite.

Depuis le début les croyants de la discipline selon laquelle c’étaient les règles (stupides) qu’il fallait changer et non créer de sempiternels aménagements additionnels, qui ne tiennent jamais tant ils sont né d’analyses superficielles et désintéressées, depuis le début ceux-là étaient une très petite minorité.

Remettre en cause ce qui est le cadre de toutes les analyses c’est un peu dire « hé les gars vous débattez dans le vent, là ». Croissance, économie, taux de change ? Niveau de vie, salaires, etc.. tout ce vocabulaire est antique désormais. Il ne s’appliquaient en rien à des mécanismes utiles dans l’engrenage social, c’en était totalement débrayé.

Le fait que le capitalisme prouve son innocuité à homogénéiser les échanges dans une société technologique, est logique et il n’y a aucune victoire ni aucune joie à constater qu’il aura fallu attendre jusqu’aux génocides de masse à but lucratif pour s’en apercevoir, puisque précisément c’est là que la système butte en touche.

Dans un tel cas les regards se tournent vite et avec un meilleur intérêt vers là où il y a une porte de sortie. C’est juste dommage que l’humain ne soit pas plus prévoyant, pas capable de prévoir y compris ce qui est prévisible, ou du moins, incapable d’exercer un contrôle adéquate de son destin.

Ça y est, c’en est fini de devoir convaincre les gens, si tant est qu’ils fuient en courant la misère galopante qui s’abat à la vitesse de l’habituation.

C’est toute une époque et la page d’une histoire qui se tourne, sans retour possible, enfin comme d’habitude, mais là, en même temps pour tout le monde.
Ces bons amis qui sont morts là-bas au pays où le simple fait de manquer d’espoir était révolutionnaire. Il y faisait bon vivre, le temps ne comptait pas, la météo était toujours douce et agréable, on vivait paisiblement.

Puis encore d’autres sont morts, emportant avec eux les souvenirs d’un monde que nous-mêmes devons refouler, l’ancien monde.
Il y avait de la douceur à vivre dans l’ignorance, mais c’est vrai qu’une fois la vérité apparue, sur le déraisonnable dans lequel on était élancés, sur les crimes que représentaient les pollutions que nous avions accepté de voir émises, sur des peuples du tiers-monde devenus « pays en voie de développement » puis redevenus « pays du quart monde ». On n’estimait pas notre implication dans ça.
Et personne finalement n’est sur le banc des accusés.

On ne s’interrogeait pas sur ce qu’on mangeait, c’était juste de la nourriture de principe, une décoration psychologique et publicitaire à la place de culturelle, comme enrobage à de la matière industrielle vaguement comestible, mais qui excitaient les papilles

On essayait de construire un futur, au moins moins mauvais, et même quand on était plus jeunes encore, juste un présent ça suffisait. Tout était automatique, le quotidien était usuel, calibré, rythmé et passionnant. On s’occupait de nos petites affaires dans notre petit monde, de nos petites passions ou lubies, de nos vagues espoirs, on n’avait ni ressentiment ni crainte, même les infos nous confortaient, en plaçant à l’autre bout du monde les choses les plus terribles.

On écoutait Europe 1 juste pour pas laisser le silence.

 

Oui bon voilà on vous l’avait bien dit, et de toutes façons au point où nous en sommes, avec le peut de crédit avec lequel le libéralisme va encore vouloir s’étoffer, en clamant « oui mais c’est parce que j’ai besoin de ceci, et de cela, et aussi.... » (« si je veux bien fonctionner ») ce ne seront que des excuses et un refus de voir la vérité en face qui ne feront qu’aggraver la situation et augmenter le nombre de vies ayant perdues le fil de la Paix.

Ce qui est remarquable à cette époque est l’absence complète de sens de la répartie et de présence d’esprit qui anime des gens qui stimulent des réponses de hauts responsables sur des questions très importantes de journalistes, alors que c’est le seul endroit où le dialogue peut se faire en public.
Sans doute dépassé et impressionnés par ce poids, les journalistes ont progressivement laissé un énorme champ de non-critique aux politiciens, qui se sont empressés de se l’approprier. De journalistes ils ont glissé à des préparateurs de terrain à des idées reçues à faire véhiculer planifiées en très haut lieu (commun à plusieurs pays). Comme hypnotisés, les dirigeants du monde entier avec leurs yeux écarquillés regardaient directement la caméra, pour dire strictement les mêmes choses, faire valoir strictement le même esprit, celui de la victorieuse psychologie américaine du rêve qui se réalise grâce à l’effort intense et douloureux.

C’est l’absence de rétorque assez forte contre la moindre ineptie qui peut être proférée qui a été la néo-collaboration avec l’indécis prometteur, là où elle aurait pu se défendre avec du prévisible et du calculable, là où elle aurait pu prévenir au moins, de l’effondrement brutal de la valeur de l’argent.

Et oui bien sûr au début l’argent était sans valeur propre, seulement un intermédiaire mais il en a pris dès lors qu’il était louable (au sens dont on peut faire la location) comme si (ce n’est pas un hasard c’est le subconscient) il était « louable » de vivre en rentier.

Ce ne sont jamais ceux-là qui ont été accusés de ne pas se lever tôt le matin (alors qu’on sait tous que la durée du sommeil doit être optimale pour chacun – ce qui est toute une science) ou de vivre comme des cafards sur le dos du système en lui pompant son énergie vitale tout ça pour se payer des délires indécents.

Oui à l’époque les choses étaient tellement sombres que la plupart des termes familiers s’étaient embués de synonymes symboliques de principe, toutes les choses considérées comme « bonnes » à l’époque, l’étaient qu’à court terme et en se fiant à une image de marque inculquée par l’esprit de profit.
Et quand le profit ne s’apparentait pas à un comportement, on ne le saluait pas en raison de ce seul critère, on le regardait avec toute une gamme de dégoûts.

C’est à partir de là que sont réapparus les comportements autoritaires, adaptés à un nouveau langage, où chacun des piliers de ce qui fait la discipline est ancré au plus profond du tréfonds de la psychologie sociale.
C’est ainsi qu’on faisait travailler les jeunes gratuitement dans des « stages valorisants » en rotation continue, qu’on a cru bon de privatiser plein de trucs, bon etc etc.. c’est assez difficile de revenir sur tout ça.

Les gens vivaient dans un monde fantasmatique, leurs illusions donnaient un sens à leur vie. Même s’ils allaient de déceptions en déceptions, ils prenaient progressivement toute cette charge sur eux.
C’était vraiment une époque obscure, mais on n’avait pas été prévenus que les époques obscures, n’étaient pas en noir et blanc, et surtout qu’elle voulaient bien paraître tout sauf obscures.

 

Les grands manitous, car il était seulement prévisible qu’il y en ait, voyaient venir le coup et bien sûr comme il se doit, s’étaient fabriqué leur monde à eux, leur pays international des gens de la race supérieure, et ils regardaient le monde avec un regard amusé, en se demandant de laquelle des catastrophes dans le monde qu’ils voyaient ils étaient à l’origine.

Ils se sont dits « foutu pour foutu, pourquoi ne pas les esclaver, car finalement il faut économiser pour notre propre survie ! Cela ferait d’une pierre deux coups, ils arrêteront de consommer NOS biens précieux, nos forêts charmantes, nos terres et nos eaux fraîches et translucides, et en même temps, pris par une urgence quelconque et très oppressante, en créant les conditions d’une très grande pénibilité, ils continueront à nous fabriquer nos pâtisseries favorites, à fournir nos cheminées en bois qui brûle longtemps, et puis ça nous fera un peu de compagnie. On donnera des moyens suffisants à ceux qui nous sont les plus proches pour nous tenir un peu compagnie. »

Mais finalement ils n’ont pas pu aller aussi loin dans leur dessein.
Pas aussi intelligemment.

 

Les humains sont trop sauvages pour qu’on leur avoue qu’il faut qu’ils arrêtent de se surmutiplier. C’est une vraie infection. On est bien désolés pour les gens qui meurent du SIDA mais on était bien obligés de faire ça, sinon c’est comme les plantes qui s’étouffent mutuellement, c’est fait pour être géré par des humains.

 

C’est quoi la vie finalement, on en a profité, on a vu les matins d’hiver et les soirs d’été, on réussi des choses avec légèreté ou parfois échoué avec lourdeur, mais c’est bon, on était dans une barque sur des flots variablement agités. C’était une vie sur une barque, il ne fallait pas perdre de vue un seul instant combien tout ceci était temporaire et éphémère.

Le moindre écart à la morale devait être signalé, il ne fallait pas accepter, ce que finalement peu de gens ont réussi à faire répéter à tout le monde. Et même à partir d’un moment, s’y opposer n’était même plus faisable, si on avait voulu. Et après évidemment, en toute logique, c’étaient des ordres qui étaient proférés, la question n’était pas d’en débattre, mais de s’y conformer et même de faire croire qu’on s’y était toujours conformé avant même que ça ne devienne officiellement reconnu.

C’est là que le craquement a eu lieu, c’était le début de la fin de l’ancienne ère du court terme et de la tromperie.

 

Puis un jour un homme arriva dans le village préhistorique, très différent des habitants locaux, qui l’accueillirent avec une précautionneuse méticulosité. Puis un jour en posant une graine de blé dans le creux de sa main, il leur dit « Avec ceci je peut te nourrir, toi et ta famille et tous tes aimés, pendant toute l’année. ». L’autre ne le croyait pas, il prit la graine et la mis dans sa bouche. On entendit la graine craquer sous ses dents, puis il la recracha, en colère, et en clamant « ça marche pas ton truc ! ».

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(an 2026, quand on commence à peine à s’en remettre, bien qu’ayant pu sauver la mise lors du grand Renversement – sinon il n’y aurait même plus eu de témoignage – on le sait chaque jour)