Accueil > Rions encore avec nos amis socialistes

Rions encore avec nos amis socialistes

Publie le jeudi 10 janvier 2008 par Open-Publishing

de Jean Quatremer

La direction du PS a décidé, manifestement sans vrai débat, que les députés socialistes boycotteraient la réunion du Congrès à Versailles du 4 février prochain visant à modifier la Constitution française, étape nécessaire avant la ratification du traité de Lisbonne quelques jours plus tard (lire Libération d’aujourd’hui). Les nonistes du PS sont furieux, car ils espéraient encore empêcher le Congrès d’atteindre la majorité des trois cinquièmes des présents requis pour toute modification de la loi fondamentale.

« Il me paraît impossible que nous participions à la révision préalable de la Constitution dès lors que nous défendons la voie référendaire plutôt que la voie parlementaire », a expliqué le patron du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault. François Hollande, le Premier secrétaire du PS, a surenchéri : « pour marquer notre refus d’une procédure qui n’est pas conforme à notre conception de la démocratie, nous n’irons pas au Congrès à Versailles pour la révision de la Constitution préalable à la ratification. Mais, après, au moment de la ratification, nous prendrons la responsabilité d’Européens que nous sommes. » Même si, a précisé Ayrault, la « liberté de vote » sera de rigueur, histoire de ménager ses nonistes.

Vous avez suivi ? Le PS est pour le traité de Lisbonne, mais aussi pour un référendum. En revanche, il n’est pas prêt à prendre le risque d’un référendum en faisant échouer la révision constitutionnelle… Pourquoi de telles contorsions ? Tout simplement, si l’on ose dire, pour ne pas étaler ses divisions à la veille des municipales de mars prochain, car il n’y a aucune chance que les socialistes votent en bloc dans un sens ou dans l’autre. Autrement dit, l’affaire est déjà pliée : la Constitution sera modifiée (il faudrait que toute la gauche et le modem vote contre, sans aucune défection) et le traité de Lisbonne ratifié, cela ne fait pas un pli.

Le PS n’ayant pas voulu trancher dans le vif entre nonistes et ouistes au lendemain du référendum de mai 2005 afin de maintenir une unité de façade, il atteint les limites de l’exercice. L’opposition idéologique est telle au sein de ce parti qu’une clarification s’impose. Au risque d’une scission ?

 http://bruxelles.blogs.liberation.f...