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Le PS aux abonnés absents ?

Publie le jeudi 10 janvier 2008 par Open-Publishing

de Sébastien Crépel

Référendum . Les députés socialistes ne pas devraient se rendre au Congrès de Versailles, le 4 février, selon leur chef de file, laissant la voie libre à l’adoption parlementaire du traité européen.

Les députés socialistes ne se rendront pas au Congrès du Parlement à Versailles, le 4 février, qui doit se prononcer sur la révision constitutionnelle indispensable à la ratification parlementaire du traité européen, a annoncé, hier, leur président, Jean-Marc Ayrault. Une déclaration lourde de conséquences, bousculant le scénario prévu au PS, qui devait normalement trancher la question en bureau national. Si cette position est suivie, le PS renoncerait alors à son pouvoir de bloquer l’adoption par le Parlement de la copie conforme du traité que les Français ont rejeté en 2005 par référendum. Pour obliger Nicolas Sarkozy à consulter le peuple comme la démocratie l’exige, il faut en effet impérativement que l’ensemble des parlementaires d’opposition votent contre la révision constitutionnelle, afin de franchir les deux cinquièmes du Congrès nécessaires à son rejet. Jean-Marc Ayrault a invoqué une « question de cohérence » pour justifier sa position, qui n’a toutefois pas fait l’objet d’un vote, indique-t-on au sein du groupe, mais d’un « long débat » durant lequel le premier secrétaire du PS, François Hollande, se serait exprimé en faveur du boycott.

Laborieuse justification

Selon le président du groupe, les socialistes n’auraient pas d’autre choix pour être à la fois fidèles à l’appréciation positive portée sur le traité et à la revendication d’un référendum portée pendant la campagne présidentielle. « Nous n’irons pas à Versailles. Un référendum a rejeté le traité précédent. Un nouveau texte a été préparé. Il me paraît impossible que nous participions à la révision préalable de la Constitution dès lors que nous défendons la voie référendaire plutôt que la voie parlementaire », a laborieusement expliqué le député et maire de Nantes. Ajoutant à la confusion, il a indiqué que son groupe voterait, mardi prochain, le texte déposé par les députés communistes et républicains dans leur niche (séance réservée à l’initiative des groupes) visant à obtenir un référendum.

Au sein du PS, Marc Dolez, député du Nord, a condamné une décision « déplorable », estimant que « cela revient à se rendre complice de cette forfaiture ». Au PCF, Olivier Dartigolles, son porte-parole, a rappelé que le boycott « aurait pour seule et unique conséquence une ratification parlementaire », à rebours des engagements pris, et que la « cohérence » exige au contraire « que l’ensemble des députés de gauche soient présents à Versailles pour empêcher la ratification ».

Le PS doit

encore choisir

Les lignes peuvent-elles encore bouger ? La position de Jean-Marc Ayrault n’est pas partagée par 107 parlementaires de gauche, dont 44 députés du groupe socialiste, radical et citoyen, qui ont déjà signé l’appel du Comité national pour un référendum, et voteront en conséquence « contre cette révision de notre Constitution ». Au-delà, Laurent Fabius, qui n’en est pas signataire, a fait savoir que lui aussi votera contre la révision, ce qui pourrait convaincre d’au- tres députés proches de ses opinions d’en faire autant. Au siège du Parti socialiste, on indiquait que la décision restait à prendre en bureau national, hier soir ou dans les jours à venir, même si la non-participation au Congrès semble être « ce qui se profile ». Quant aux sénateurs PS, leur position ne sera débattue qu’à la fin du mois.

http://www.humanite.fr/2008-01-09_P...