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La colère monte à nouveau au PS sur le traité européen

Publie le jeudi 10 janvier 2008 par Open-Publishing

PARIS (Reuters) - En dépit du boycottage annoncé par la direction du PS, plusieurs dirigeants socialistes déclarent qu’ils assisteront au congrès de Versailles, qui doit adopter le projet de loi modifiant la Constitution, préalable à la ratification du traité européen.

Henri Emmanuelli, ancien adversaire de la Constitution européenne en 2005, s’y rendra pour voter contre la modification. Jack Lang, qui défendait le "oui" lors du référendum, votera lui "deux fois oui" à Versailles, pour la modification et pour le traité.

Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, a expliqué mardi que le PS approuverait le traité simplifié "parce que ses acquis sont supérieurs à ses insuffisances".

Cependant, compte tenu de leur préférence pour la voie référendaire plutôt que parlementaire, les parlementaires socialistes ne voteront pas le projet de loi préalable.

Après les tensions européennes qui avaient mené le PS au bord de la scission en 2005, Benoît Hamon avait été chargé d’une médiation entre partisans et adversaires du nouveau texte.

Alors que le député européen prônait l’abstention, le bureau national du PS a finalement voté en faveur du soutien au mini-traité européen début novembre.

Dans une lettre aux députés socialistes, Henri Emmanuelli explique qu’il votera contre la modification constitutionnelle "afin que les Français ne se voient pas privés de leur droit de choisir" par le biais du référendum.

"Je n’ai pas été élu par le peuple pour le priver de sa souveraineté", souligne le député des Landes, rappelant que le PS a validé "à quatre reprises" cette "exigence référendaire".

"Je sais aussi que je ne serai pas seul, que vous êtes nombreux à penser que dans la période difficile que nous traversons, l’heure n’est plus aux renoncements, aux habiletés, à la confusion voire à la duplicité", ajoute-t-il.

"J’aurais évidemment préféré ne pas avoir à prendre cette initiative mais on ne nous laisse pas le choix", estime Henri Emmanuelli, qui s’en prend à la direction du PS, François Hollande en tête.

Dans un communiqué, Jack Lang déplore "l’incohérence (qui) règne en maître au sein du groupe socialiste" dont il s’est mis en congé l’été dernier.

"L’Europe est une affaire trop sérieuse pour qu’on continue à se livrer sur son dos à ces petits jeux tactiques qui nous ont déjà coûté cher et qui ont contribué à nous déconsidérer aux yeux de nos amis européens", écrit l’ex-ministre de la Culture.

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