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Le PS boycotte le Congrès de Versailles : une autre façon de dire « oui » à Sarkozy

Publie le jeudi 10 janvier 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Hollande et Ayrault ont opté pour le boycott par le PS du Congrès de Versailles où sera modifiée la constitution en vue d’adopter le traité de Lisbonne. Malaise au sein du parti.

de Sylvain Lapoix

Si François Hollande espérait faire glisser cette décision dans l’ombre de la conférence de presse présidentielle, c’est raté ! Mardi 8 janvier, à l’occasion de ses vœux à la presse, Jean-Marc Ayrault a déclaré que les députés socialistes ne se présenteraient pas lors de la réunion du Congrès du 4 février visant à réviser la Constitution pour adopter le traité de Lisbonne par voie parlementaire. « Une question de cohérence », selon le président du groupe socialiste à l’Assemblée qui a soutenu que cette position était le meilleur compromis entre l’adhésion du PS au texte du traité mais le rejet de son mode d’adoption. Paradoxe qu’ont immédiatement relevé les observateurs : puisque la majorité des 3/5 nécessaires à l’adoption est celle des suffrages exprimés, moins nombreux seront les socialistes, plus les voix des autres pèseront et plus le vote favorable sera massif. Autrement dit, ce boycott est la meilleure façon de soutenir le refus de référendum de Nicolas Sarkozy.

Confusion et malaise dans le « non » comme dans le « oui »

Claude Bartolone indiquait que la prise de position n’avait même pas été discutée en réunion de groupe mardi 8 au matin. Sur la nature même de cette déclaration, les avis sont nombreux au PS : « ce n’est pas une consigne puisqu’il n’y a pas eu d’accord au sein du groupe », assure un député, « c’est juste une recommandation », ajoute un autre pendant qu’un troisième clame que ce n’est « qu’une position personnelle ! » Immédiatement soutenue par François Hollande, la déclaration de Jean-Marc Ayrault n’a pour l’instant rallié que Bruno Le Roux, qui avait fait part lundi de son choix de boycotter le Congrès.

Partout ailleurs, c’est un certain malaise qui ressort : « nous vivons un grand moment de perplexité », commente-t-on dans l’entourage d’Henri Emmanuelli. Ce dernier, Claude Bartolone, Laurent Fabius et Jean-Luc Mélenchon ont déjà dénoncé ce qui apparaît comme une pantalonnade au service de Sarkozy. Mais il n’y a pas que les « nonistes » historiques qui font de la résistance : Manuel Valls et Jack Lang ont fait part mercredi 9 de leur surprise. « Je voterai deux fois oui », a assuré l’ancien ministre de la Culture.

Un coup non, un coup rien, un coup oui…

Comble de la schizophrénie, le même Jean-Marc Ayrault assurait dans sa conférence de presse que les socialistes voteraient en faveur de [la proposition de loi constitutionnelle]url:http:// par laquelle le groupe parlementaire GDR (communistes, écologistes et radicaux) comptait militer pour le recours au référendum pour valider le traité de Lisbonne ! « La gauche est minoritaire à l’Assemblée, or le texte étant voté à la majorité simple, même si nous faisons front uni, nous ne seront jamais assez nombreux », résume Jean-Claude Sandrier, président du groupe GDR. Autrement dit, la direction du PS propose de dire « oui » à l’Assemblée quand cela ne change rien et de s’abstenir au Congrès quand elle pourrait faire bouger les choses sur le référendum. « Si vous trouvez une cohérence, faites-moi signe ! » ironise un assistant parlementaire.

Réunion de crise des socialistes référendistes

Une surprise attendait Alain Vidalies, député PS et vice-président de la commission des lois, lors de l’examen de la proposition communiste mercredi 9 : « Personne ne voulait aller débattre de ce texte en commission au PS. Finalement, Manuel Valls a voté contre, avec la droite, et Caresche s’est abstenu. » C’est bien la peine de donner des consignes !

Devant la Bérézina, Henri Emmanuelli a envoyé une lettre à tous les députés du groupe (ainsi qu’aux sénateurs) pour fixer un rendez-vous : mardi 14 janvier, veille de l’examen de la modification de la Constitution à l’Assemblée, le député des Landes a convoqué tous les partisans d’un référendum pour « cadrer l’action » des trois semaines qui s’écouleront jusqu’au Congrès. Il serait question de doter ce « front » d’un porte-parole. Alain Vidalies, qui s’est joint à l’initiative, pense qu’une faille pourrait jouer en leur faveur : « Lors de la réunion du Congrès, chaque groupe a un temps d’expression : comment s’exprime-t-on quand on boycotte un vote ? Autant avoir un porte-parole en réserve. »

http://www.marianne2.fr/Le-PS-boyco...

Messages

  • Dans le droit fil de son histoire le PS capitule comme en 1940 quand il vota les plein pouvoirs à Pétain, en 1947 quand le sinistre Ramadier fit tirer sur les gréviste, comme en 1956 quand Guy Mollet envoya le contingent en Algérie. Il y eut 1981 et l’élection de Miterrand, l’ami de Bousquet et sa valse hésitation entre la collaboration avec Vichy et la résistance à l’occupant qui 14 ans durant mit en oeuvre une politique de droite désastreuse pour le pays.
    Enfin en 1997, Jospin, le trotskyste, honteux de son passé, qui privatisa davantage l’économie que la droite n’avait osé le faire.
    J’ai voté socialiste en désespoir de cause. Cela ne se reproduira plus, j’en fais le serment.

  • Qu’ils aillent tous à l’UMPS et tirons la chasse une bonne fois pour toutes. Nous n’avons rien à attendre de ces ennemis de classe. Désolé pour les animateurs de supermarchés pseudo modernes qui ont la prétention de nous gouverner mais la notion de classes sociales est toujours aussi actuelle. Lul

  • Je pense qu’il faudrait nuancer.

    Certains dirigeants et élus du PS ont décidé de s’abstenir de voter au Congrés pour des motifs purement personnels et sans jamais avoir reçu une ligne de conduite du Conseil National du PS, seul compétent pour décider de la discipline de vote de son groupe parlementaire sur une modificatin de la Constitution.

    En revanche de nombreux militants et élus leur demande de s’opposer à la modification de la Constitution, seule façon de contraindre le Président à soumettre le nouveau TCE à référendum.

    Allez voir les signataires de la pétition " nous voulons un référendum" et des réponses aux courriels qui ont été adressés aux élus par la base.

    Je pense qu’il est encore temps de se mettre à nos claviers pour envoyer un courriel à tous les parlementaires PS qui n’ont pas signé la pétition pour leur demander de s’opposer à la modification de la Constitution.

    Un modèle de courriel et les emails des destinataires sont sur le site.

    C’est ce que je viens de faire sur toute une région après l’avoir dans mon seul département.

    http://www.nousvoulonsunreferendum.eu/

    Framboise