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Traité européen : la discrétion des « nonistes » : TOUS A LA HALLE CARPENTIER 14H30, NON A CETTE EUROPE LA !

Publie le samedi 2 février 2008 par Open-Publishing
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Traité européen : la discrétion des « nonistes »

FRANCE. Le parlement français devrait adopter le nouveau texte la semaine prochaine.
Sylvain Besson, Paris
Samedi 2 février 2008

« On a essayé de rassembler tous ceux qui se réclament d’une certaine idée de la France... » Mais bien peu de gens ont répondu à l’« Appel pour un référendum sur le Traité de Lisbonne », lancé la semaine dernière à Paris par le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan. Six députés l’ont signé, et seuls trois journalistes couvraient l’événement. Sauf imprévu, le nouveau Traité européen, qui succède à la Constitution balayée par référendum en 2005, sera adopté par le parlement français la semaine prochaine, dans l’indifférence générale.

Une Europe plus militaire

Pourtant, au dire des anciens « nonistes », l’heure est grave. La ratification sans vote populaire du Traité de Lisbonne leur apparaît comme un « coup d’Etat » qui sonne « l’hallali de la République » et prépare l’avènement d’un « pouvoir despotique » sur le continent. Les partisans du « non de gauche » dénoncent en outre une dérive vers une Europe « plus militaire, plus libérale », explique Willy Pelletier, coordinateur de la Fondation Copernic, proche des altermondialistes. Mais l’évocation de ces menaces trouvepeu d’échos dans le grand public. Les réunions organisées par les « nonistes » de droite comme de gauche restent confidentielles. Pire, de nombreux ténors du non à la Constitution sont aujourd’hui muets.

L’exemple de Philippe de Villiers est spectaculaire. Infatigable en 2005, le souverainiste vendéen demande certes un nouveau référendum, mais de façon presque invisible. D’autres « nonistes » l’accusent de faire volontairement profil bas, en vertu d’un accord qui lui permet de gouverner son fief de Vendée avec le soutien de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), le parti de Nicolas Sarkozy.

Même scénario chez les socialistes : les adversaires les plus farouches de l’ancienne Constitution - Arnaud Montebourg, Laurent Fabius, Vincent Peillon, etc. - sont aphones. La faute, semble-t-il, au congrès qui doit donner une nouvelle direction au PS plus tard dans l’année : quand les luttes internes font rage, personne ne veut gaspiller son énergie dans un combat perdu d’avance.

Les médias pas intéressés

Nicolas Sarkozy a puissamment contribué à cette démobilisation en promettant, avant son élection, qu’il n’organiserait pas de référendum sur le « Traité simplifié » censé remplacer la Constitution. Mais les « nonistes » en veulent surtout aux médias. En 2005, la plupart d’entre eux avaient appelé à voter oui. Aujourd’hui, ils boycotteraient sans vergogne les opposants au Traité de Lisbonne.

« On ne nous invite pas à la télévision, il n’y a pas eu une seule émission là-dessus, rien, s’emporte Nicolas Dupont-Aignan. J’ai appelé dix fois Jean-Michel Apathie (ndlr : animateur de radio), sans succès. Entre juin 2007 et aujourd’hui, L’Express n’a rien fait, pour Le Monde, nous n’existons même pas ! » Dans les rédactions, l’activisme des eurosceptiques est devenu, selon le mot d’un journaliste, « une histoire qui n’intéresse plus ».

Lundi, les opposants au Traité de Lisbonne manifesteront pour la forme à Versailles, où députés et sénateurs doivent approuver la modification constitutionnelle permettant l’adoption du texte. En votant contre, les députés socialistes auraient pu obliger Nicolas Sarkozy à organiser un référendum potentiellement périlleux pour lui. Mais le PS, que l’Europe avait cruellement divisé en 2005, prône l’abstention. L’histoire, pour les « nonistes », ne se répétera pas.

http://www.letemps.ch/template/print.asp?article=224732

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