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Le 4 février 2008, à Versailles

Publie le lundi 4 février 2008 par Open-Publishing

Mettre en garde contre le grave « déni de démocratie » que constituerait la ratification parlementaire du traité de Lisbonne voulue par Nicolas Sarkozy. C’est le message qu’entendent faire passer les partisans d’un référendum, à la veille de la réunion du Congrès qui doit procéder, le 4 février, aux changements de la Constitution française pour la rendre compatible avec le traité européen.

Dans cette optique, le Comité national pour un référendum (CNR), qui rassemble des personnalités, organisations et parlementaires favorables à une consultation populaire, appelle, le 2 février, à 14 h 30, à un rassemblement à la halle Carpentier, à Paris (1). « Le respect du vote populaire veut que ce nouveau traité soit ratifié par référendum, affirme l’appel, soutenu par une cinquantaine d’organisations. C’est une exigence démocratique fondamentale. Seul le peuple peut faire ou défaire ce qu’il a fait ou défait. » Une vingtaine d’orateurs prendront la parole lors de ce rassemblement pour appeler députés et sénateurs à voter contre la révision de la Constitution, « quelle que soit leur position sur le traité », comme l’ont fait les 73 000 signataires que le site du CNR affichait hier.

Le 4 février, jour de la réunion du Parlement, une vingtaine d’organisations, pour la plupart parties prenantes de l’initiative du 2 février, appellent à participer, à Versailles, à un « rassemblement citoyen et festif » pour « faire pression sur (les) élus et leur rappeler le vote du 29 mai 2005 ». « Nous nous sentons insultés par cette tentative de passage en force », expliquent les signataires de l’appel rendu public hier. Lesquels annoncent qu’ils se « bâillonneront symboliquement devant l’enceinte du château » si la majorité des trois cinquièmes des parlementaires, requise pour ouvrir la voie à la ratification parlementaire, devait être réunie.

L’idée de ce rassemblement, dont la symbolique renvoie explicitement à la marche du peuple de Paris sur Versailles le 5 octobre 1789, a circulé plusieurs semaines sur la blogosphère militante et les listes de diffusion, avant d’être reprise par des organisations. Après la décision majoritaire des parlementaires socialistes de s’abstenir, les organisateurs des deux initiatives ne se font guère d’illusions sur l’issue du vote du 4 février. Ils entendent néanmoins dénoncer, comme les députés et sénateurs qui s’opposeront, dans l’hémicycle, à la modification constitutionnelle, ce qui ressemble fort à un hold-up démocratique. Pour empêcher que l’opération résurrection de la constitution européenne ne passe comme une lettre à la poste.

(1) À 14 h 30, 81, boulevard Massena, Paris 13e, Métro Porte-d’Ivry.

(2) À 12 heures sur la place du marché aux Fleurs de Versailles (avenue de Saint-Cloud, angle de la rue Clemenceau).

http://www.spcm.org/Journal/spip.php?breve8902