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Référendum : tromperie et vérité

Publie le lundi 4 février 2008 par Open-Publishing

« La perspective du référendum a déclenché en France un débat vertueux dont la qualité impressionne... L’Europe a cessé d’être l’affaire des seules élites : le peuple français fait savoir que c’est de lui qu’émane tout pouvoir, que c’est lui qui décide et qu’il n’est pas près – au delà du 29 mai – de se dessaisir d’un sujet qui désormais le passionne. Une fois de plus, le peuple français donne un exemple à suivre ».

Ainsi parlait en 2005... Jean-Claude Juncker, premier ministre du Luxembourg

C’était... avant la victoire du NON ! Depuis, pour les dirigeants de l’Union européenne, de « vertueux » le débat est devenu dangereux ; d’ »exemple à suivre », l’expérience française est devenue le précédent à proscrire. A leurs yeux, l’Europe doit redevenir impérativement « l’affaire des seules élites » - au sens le plus étroit et illégitime de ce mot.

Pour faire passer ce coup de force dans l’opinion française, Sarkozy a usé de la plus indigne des méthodes : la tromperie. Pour lui prêter main forte sans en avoir l’air, des élus du peuple de gauche optent pour une démarche pas plus glorieuse : la fuite. L’honneur, la démocratie et l’avenir sont aux côtés de celles et de ceux qui, dans ce contexte malsain, parlent à nos concitoyens le langage de la vérité et de la responsabilité : oui, le projet de traité de Lisbonne reprend la substance de l’ex-traité constitutionnel ; oui aujourd’hui comme hier, c’est tout un projet de société qui est en jeu ; oui, les parlementaires de gauche avaient entre leurs mains la possibilité de contraindre Sarkozy de laisser les Français en décider par voie de référendum.

En tout état de cause, ce combat ne s’est pas arrêté le 4 février.

Gérard Streiff