Accueil > Le 16 mars 1968 : massacre de My Lai (videos)

Le 16 mars 1968 : massacre de My Lai (videos)

Publie le lundi 17 mars 2008 par Open-Publishing
7 commentaires


MY
LAI



Le 16 mars 1968 : massacre de My Lai (videos)

de Roberto Ferrario

"ELLE courait vers les arbres… Elle transportait quelque chose.. J’ai tiré. Lorsque j’ai retourné son cadavre j’ai vu qu’elle avait un bébé dans ses bras. Mes balles l’avaient transpercé. Tout a vacillé dans ma tête. Puis le programme d’entraînement m’est revenu à l’esprit. Alors je n’ai plus rien fait d’autre que tuer. Je leur ai coupé la gorge, les mains, les oreilles. Je les ai scalpés." Ce récit est celui d’un soldat américain qui a participé au massacre de My Lai.

Le 16 mars 1968, vers huit heures du matin, la compagnie Charlie, appartenant à la 11e brigade de la division américaine Americal, entrait dans le village vietnamien de My Lai, dans la Province de Quang Ngai, dans le sud du Viet Nam. Leur chef, le lieutenant William Calley, leur dit : "C’est ce que vous avez attendu, une mission, chercher et détruire."

Au moins 504 civils ont été assassinés en quelques heures : 50 victimes étaient âgées de 0 à 3 ans, 69 victimes étaient âgées de 4 à 7 ans, 91 victimes étaient âgéesde 8 à 12 ans et 27 avaient plus de 70 ans. Ce crime américain contre l’humanité n’a pas eu son Nuremberg. L’armée américaine annonça une grande victoire et la mort de 128 ennemis.

Crime américain contre l’humanité

Le massacre ne fut stoppé que lorsque deux sous-officiers américains Hugh Thompson et Lawrence Colburn en hélicoptère remarquèrent le carnage et intervinrent ordonnant à ses équipiers de faire feu sur leurs compatriotes s’ils poursuivaient d’assassiner plus de civils.

En mars 1969, Ronald Ridenhour, un ancien GI, ayant appris ce qui s’était passé à My Lai, décida d’en informer les autorités américaines, mais les faits ne devinrent publics à partir du 17 novembre 1970 (début du procès), quand le journaliste américain Seymour Hersh publia les premiers témoignages sur ce crime.

Parmi les 26 officiers et soldats inculpés le 5 septembre 1969 pour ce massacre ou pour l’avoir couvert par la suite, seul le lieutenant, William Calley fut condamné le 29 mars 1971, malgré ses affirmations qu’il avait reçu des ordres de son capitaine Ernest Medina de tuer tous les habitants. Selon Calley, Medina lui donne l’ordre de nettoyer la zone de Mÿ Lai en n’épargnant personne. Motif invoqué : le hameau serait un repaire du Viêt-cong.

Medina niera avoir donné de tels ordres et sera acquitté dans un autre procès.

Donc seul le lieutenant Calley fut reconnu coupable de meurtres avec préméditations sur 80 civils qui avaient été réunis sur la place du village et 80 autres personnes qui avaient été réunies dans un fossé et condamné aux travaux forcés à perpétuité et radié de l’armée.

Le 1 avril 1971, 2 jours après sa condamnation, le président Nixon demanda sa libération de prison et son cantonnement au fort militaire de Bennings en attendant l’appel du jugement.

Le 20 août 1971 les autorités militaires réduisirent sa peine à 20 ans

Le 16 avril 1974 le Secrétaire d’état à la défense réduit sa peine à 10 ans.

Trois ans plus tard, le 9 novembre 1974, lors d’un appel que Calley fit auprès d’une cour fédérale pour non respect de ses droits, un juge ordonna sa libération immédiate. Malgré un appel suspensif de l’armée et après plusieurs procédures judiciaires, le lieutenant Calley ne passa finalement que 3 ans et demi aux arréts.

Aujourd’hui, "monsieur" William Calley tient une bijouterie huppée.

L’opinion publique américaine, d’abord émue par les révélations sur le massacre, a, ensuite, majoritairement basculé dans le nationalisme et, "au nom du devoir", acquitté les assassins.

Intéressant à consulter sur le sujet :

 My Lai. Les braves garçons se transforment en massacreurs

 Révélation de massacres américains au Vietnam peu avant My Lai

 Guerre du Vietnam : nouveaux documents confidentiels rendus publics

 Guerre du Vietnam : des dossiers révèlent l’ampleur des atrocités


Le documentaire de Kevin Sim sur le massacre de My Lai en version anglaise en 7 parties, pour que la mémoire demeure…


Four Hours In My Lai (1 of 7)


Four Hours In My Lai (2 of 7)


Four Hours In My Lai (3 of 7)


Four Hours In My Lai (4 of 7)


Four Hours In My Lai (5 of 7)


Four Hours In My Lai (6 of 7)


Four Hours In My Lai (7 of 7)



Messages

  • Bravo et merci Roberto pour se rappel !

    André Bouny

  • Merci Roberto pour ce rappel.

    Qui nous ramène à une actualité plus immédiate.

    Voici un extrait qui met en cause quelqu’un que nous connaissons bien.

    Qui ne se rappelle de ce général yankee brandissant une éprouvette à la tribune de l’ONU afin de "prouver" l’existence des ADM de Saadam.

    Il a bien réussi l’Officier chargé d’enquêter, et accesoirement d’étouffer, l’affaire de My Lai.

    Non, My Lai n’était pas un "accident" du à l’inexpérience de jeunes GI en manque de formation.

    C’était une stratégie délibérée. Et qui dure depuis en s’amplifiant...
    ...................................................

    L’amalgame des civils et des combattants est inaliénable de "la Doctrine Powell", qui recommande d’employer une force écrasante sur l’ennemi, indépendamment des atteintes aux civils, (Dites collatérales – NDT). Dans son autobiographie, Colin Powell analyse la Guerre du Viêt-Nam et explique les avantages de détruire l’alimentation et les maisons des villageois qui pourraient sympathiser avec le Viêt-Cong :

    "Nous avons brûlé les huttes couvertes de chaume, allumant la flamme avec des briquets Zippo et Ronson... Pourquoi détruisions-nous des maisons de torchis et les récoltes ? Ho Chi Minh avaient dit que le peuple était comme la mer dans laquelle ses guérilleros nageaient. Nous avons essayé de résoudre le problème en rendant la mer inhabitable. Dans la dure logique de la guerre, quelle différence y a t-il entre tuer votre ennemi ou le faire souffrir à mort de la faim ?"

    Est non prise ne compte l’implication morale de viser des civils, et comment faire pour qu’ils sympathisent malgré tout cela avec les Etats-Unis.

    Quelques années plus tard, Colin Powell était Officier chargé de la Communication et du Personnel, assigné au Quartier Général de la Division ‘’Americal’’, à Chu Lai, Viêt-Nam. Il a été chargé de statuer sur le cas d’un jeune soldat qui avait écrit une lettre accusant la division ‘’Americal’’ de brutalités habituelles contre des civils vietnamiens ; la lettre était détaillée, ses allégations horribles et son contenu confirmé par d’autres soldats.

    Plutôt que de discuter avec Glen de la lettre, la réponse de Powell devait conduire à une enquête superficielle suivie d’un rapport de faute envers Glen et de cette conclusion, "Dans la réfutation directe des accusations portées par Glen, il y a le fait que les relations entre les soldats d’’Americal’’ et les Vietnamiens sont excellentes."

    Sitôt après, des témoignages sont ressortis sur la brutalité criminelle de la Division ‘’Americal’’ à My Lai, village dans lequel 347 civils désarmés furent massacrés ; les mémoires de Powell ne mentionnent pas l’incident concernant le courrier de Glen.................................


    Et depuis combien de "My Lai", dans le monde entier, sous l’égide de la Bannière étoilée yankee.

    Et ceux qui tentent de faire le rapprochement de situation, ou de faire des comparaisons avec les crimes nazis sont taxés d’antiaméricanistes primaires.
    On leur dit que ça n’est pas la même chose.

    Pourtant vous voyez une différence, vous, entre My Lai, et Oradour, Marzabotto, Lidice, ou Falluja, ou Marz al Shariff ?

    Moi pas.

    http://www.consortiumnews.com/archi...

    http://www.pbs.org/wgbh/amex/vietna...

    Pace è Salute.

    G.L.

  • Rappel nécessaire.

    Quand je faisais mon service militaire (1978-1979), "mon" régiment, le 9ème Régiment de Commandement et de Soutien(basé à Dinan,Côtes-d’Armor, à l’époque) intervenait au Tchad, aux côtés de la Légion Etrangère et du R.I.C.M. (basé à Vannes à l’époque). C’était "pas mal" non plus.

    Un Lorientais rouge.