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Pourquoi plus d’un milliard d’êtres humains n’ont-ils pas accès à l’eau ?

Publie le mardi 18 mars 2008 par Open-Publishing
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de Marc Laimé

En dépit des engagements répétés de la communauté internationale, l’accès à l’eau n’est toujours pas assuré pour des quantités croissantes d’êtres humains. Si rien ne change, la moitié des habitants du monde risque de manquer d’eau dans 20 à 30 ans. Symbolisant cruellement les inégalités qui déchirent la planète, l’accès à l’eau sera l’un des enjeux majeurs pour l’humanité au 21ème siècle. Les solutions existent. Mais le capitalisme dominant n’a que faire de la pauvreté et de l’accès à l’eau. Jamais peut-être la démonstration n’en aura été aussi aisée à établir.

A l’approche de la Journée mondiale de l’eau, qui se tiendra le jeudi 20 mars 2008, et non le 22 mars comme c’était l’usage depuis 1993, la communauté internationale va renouveler ses engagements de "tout faire" pour apporter des réponses à un scandale mondial majeur : le manque d’accès à l’eau et à l’assainissement, qui affecte respectivement 1,1 et 2,6 milliards d’êtres humains. Ceci d’autant plus que 2008 a aussi été consacrée par l’ONU "Année internationale de l’assainissement".

Mais sous les discours empreints de compassion affleure une autre « vérité qui dérange ». Loin de se résumer à l’humanitaire, la question de l’eau est d’abord politique. Elle renvoie directement aux inégalités qui déchirent la planète. Ce sont les choix et les arbitrages auxquels procèdent gouvernements et collectivités qui sont à la source de ce véritable déni d’humanité qu’imposent sur toute la planète les dominants aux dominés.

Cette précieuse ressource semble pourtant abondante. Environ 40 000 km3 d’eau douce s’écoulent chaque année sur les terres émergées. La consommation en eau s’élevant à environ 30.000 km3 par an, il devrait être possible de fournir 7000 mètres cubes d’eau à chacun des 6 milliards et demi d’individus vivant sur Terre. Il faut toutefois noter que l’intégralité de ces ressources ne sont pas mobilisables car cela s’effectuerait au détriment des milieux aquatiques, qui jouent un rôle fondamental pour la qualité des milieux ou l’épuration.

Par ailleurs, ces réserves sont réparties de façon très inégale à la surface du globe. Neuf pays seulement se partagent 60 % des réserves mondiales d’eau douce : le Brésil, la Russie, le Canada, la Chine, l’Indonésie, les Etats-unis, l’Inde, la Colombie et le Pérou. L’Asie, qui concentre près de 60 % de la population mondiale, ne dispose que de 30 % des ressources disponibles en eau douce.

En fait les ressources moyennes par pays et par habitant varient par exemple dans une proportion de 1 à 20 000 entre les Emirats du Golfe et l’Islande. Le manque d’eau est structurel dans le vaste triangle qui s’étend du Maroc au Soudan et au Pakistan, soit plus de 20 pays d’Afrique du Nord, du Proche et du Moyen-Orient et de l’Asie centrale. Chaque habitant y dispose en moyenne de moins de 1 000 mètres cubes d’eau douce par an, une situation dite de "pénurie chronique".

Par ailleurs le gaspillage croît avec le niveau de vie des populations, les nombreux équipements qui apparaissent dans les foyers facilitant l’usage de l’eau. Les Européens consomment aujourd’hui 8 fois plus d’eau douce que leurs grands-parents pour leur usage quotidien. Un habitant de Sydney consomme en moyenne plus de 1 000 litres d’eau potable par jour, un Américain 600 litres, et un Européen de 100 à 200 litres... alors que dans certains pays en développement, la consommation moyenne par habitant n’atteint qu’une vingtaine de litres par jour.

Il faudrait aussi impérativement réduire les pertes considérables enregistrées sur les réseaux des pays pauvres, quand ils existent, pertes qui peuvent atteindre jusqu’à 50% de l’eau mise en distribution ! Aujourd’hui, seuls 55 % des prélèvements en eau sont réellement consommés. Les 45 % restants sont soit perdus, par drainage, fuite et évaporation lors de l’irrigation, ou par fuite dans les réseaux de distribution d’eau potable.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié en janvier 2008 les résultats d’une étude réalisée par deux de ses chercheurs, qui propose un nouveau chiffrage des investissements qui devraient être effectués à l’échelle de la planète, d’ici à 2015, afin de fournir de l’eau potable et des services d’assainissement à la moitié de la population mondiale qui en est encore privée. Soit respectivement la moitié des 1,1 milliards d’êtres humains qui n’ont pas accès à l’eau potable, et la moitié des 2 ,6 milliards d’habitants qui ne disposent pas d’un service d’assainissement de base.

Cette nouvelle étude est particulièrement intéressante à plus d’un titre. Elle souligne ainsi d’emblée que « le manque de données à jour sur la dépense réelle réalisée par les gouvernements et les ménages pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement dans les pays en développement, ne permet pas de fournir d’ estimation du financement actuel au niveau international. »

C’est dire s’il convient de relativiser le déluge de chiffres et de promesses accompagnant désormais de manière rituelle les messages émis chaque année lors de la « Journée mondiale de l’eau ».

L’eau figure, depuis une dizaine d’années, au tout premier plan de l’agenda international. Depuis lors un lancinant bruit de fond fait désormais figure de mantra : « Tant de milliards d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau, tant en meurent chaque année, si rien ne change ils seront plus nombreux l’an prochain, il faudrait chaque année mobiliser x milliards de dollars pour en finir avec ce scandale, etc. »

Ce message finit par anesthésier toute réflexion, toute remise en perspective réelle, et toute prise de conscience du caractère éminemment politique de la question de l’eau, qui n’est pas soluble dans de lénifiantes approximations humanitaires.

La nouvelle étude de l’OMS fournit les éléments de cette remise en perspective. Elle souligne donc l’absence de données fiables sur les dépenses effectives réalisées par les gouvernements et les ménages (pour l’accès à l’eau et à l’assainissement) dans les pays en voie de développement.

Quant on sait que le budget militaire du Pakistan est près de 50 fois supérieur à celui de l’eau et de l’assainissement, on voit poindre l’explication du manque de données fiables...

Plus largement, si les données fiables semblent aussi faire défaut quant aux dépenses annuelles mondiales dans le domaine de l’eau, on estime généralement qu’elles se situeraient dans une fourchette comprise entre 500 et 800 milliards de dollars US. Un montant qui englobe toutes les dépenses relatives à l’eau dans le monde, tant en fonctionnement qu’en investissement.

C’est bien à cette aune qu’il convient d’apprécier les évaluations, au demeurant mouvantes, de l’effort que « devrait » accomplir la communauté internationale pour financer l’accès à l’eau et à l’assainissement dans le monde entier.

Or, étrangement, cette corrélation qui tombe pourtant sous le sens, n’est jamais effectuée. Sans doute parcequ’elle fait apparaître crûment une « vérité qui dérange »...

Comparés à ces 500 à 800 milliards de dollars de dépenses annuelles mondiales déjà effectives dans le secteur de l’eau, dans un contexte de surexploitation et de gaspillage outrancier de ressources qui s’épuisent, tant les financements concrets de l’accès à l’eau pour les populations les plus pauvres de la planète, que les « plaidoyers » et les annonces de « promesses d’engagements financiers », toujours en faveur des plus pauvres, sont au final absolument dérisoires. Pire, obscènes.

En 2004, comme l’annonçait le quotidien français Libération le 12 mars 2008, « le bénéfice cumulé des entreprises composant l’indice phare de la Bourse de Paris, le CAC 40, était de 66 milliards d’euros. En 2005, de 84,5 milliards. En 2006, de 97,7 milliards. Pour 2007, la hausse devrait être limitée (de l’ordre de 2 %). Mais pour la première fois, la barre symbolique des 100 milliards devrait être franchie.

« Les entreprises industrielles n’ont pas été atteintes par la conjoncture. Certaines en ont même profité. Tel Total qui occupe, comme pour 2006, la première place de ce Top 40 des profits. Avec 12,2 milliards de profits, la major pétrolière a bénéficié de la hausse des prix du brut. Les tensions sur le marché énergétique ont aussi profité à Suez (+ 9 %), et à Gaz de France (+ 7,6). Quant à ArcelorMittal (+ 30 % de résultat, à 7,5 milliards), il a pu augmenter ses prix grâce à une demande mondiale en acier toujours poussée par la croissance chinoise et indienne. Massivement présentes sur ce continent, d’autres multinationales ont surfé sur la bonne santé économique de l’Asie. C’est le cas du secteur du luxe et des produits cosmétiques : L’Oréal fait + 29 %, PPR + 35 % et LVMH + 8 %.

(...) « Deux entreprises, enfin, ont connu une année exceptionnelle. La vente de son pôle biscuit a permis à Danone d’afficher une hausse de son résultat de 300 %. Quant à Peugeot, son bénéfice a été multiplié par cinq, après une mauvaise année 2006, grâce aux premiers effets du plan initié par son PDG, Christian Streiff. Face à ces océans de profits, les trois entreprises déficitaires font mauvais genre, mais ne représentent pas grand-chose. Deux sont dans le secteur des équipementiers en électronique (Alcatel-Lucent et STMicroelectronics). Quant à EADS, sa perte doit être relativisée : les comptes du groupe sont affectés par son plan de restructuration et la baisse du dollar, tandis que ses commandes battent tous les records.

(...) « Les actionnaires se frottent déjà les mains. Le taux de distribution (le pourcentage du bénéfice réparti aux actionnaires) devrait augmenter par rapport à l’année dernière. Et c’est plus de 40 milliards d’euros qui devraient leur revenir sous forme de dividendes. »

Ainsi, en toute rigueur mathématique, la moitié seulement des dividendes distribués aux actionnaires des seules plus grandes entreprises françaises pour 2007, soit une vingtaine de milliards d’euros, suffiraient à financer l’accès à l’eau et à l’assainissement de la moitié des milliards d’êtres humains qui en sont aujourd’hui privés. Et qui en meurent par millions.

On mesure mieux à cette aune pourquoi les palinodies rituelles en matière de financement d’accès à l’eau des plus pauvres demeurent cantonnées dans le registre de l’humanitaire, alors que la question est politique.

Le manque d’accès à l’eau symbolise impitoyablement les inégalités qui déchirent la planète. Sous cet angle chaque état, chaque collectivité sont donc directement responsables s’ils ne permettent pas à leur population d’accéder à ces services essentiels. Le prix à payer pour un modèle de société qui procure des dividendes somptuaires aux privilégiés de la planète doit aussi s’apprécier à l’aune des "dégâts collatéraux" qu’il suscite.

Adoptés à New-York en 2000 par l’Assemblée générale de l’ONU, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), s’étaient fixés comme 10ème cible de « réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à des services d’assainissement de base ». En raison de son impact sur une série de maladies, cette dixième cible entretient évidemment un lien étroit avec la santé publique.

L’objectif de ne réduire que « de moitié » le pourcentage de la population qui ne dispose pas d’un accès à l’eau et à l’assainissement corrects a très souvent été critiqué, mais force est de constater qu’il a désormais quasiment acquis force de loi pour la communauté internationale, et que toutes les estimations effectuées à ce jour en matière de financement de l’accès à l’eau s’inscrivent dans ce cadre de référence.

L’étude a estimé la population à couvrir pour atteindre cette cible en analysant les données existantes sur l’utilisation par les ménages de sources d’eau et d’assainissements améliorés en 1990 et 2004, et en tenant compte de la croissance de la population.

Les chercheurs ont supposé que cette estimation avait été atteinte par incréments annuels de l’année de référence 2005 jusqu’en 2014. Puis ont appliqué les coûts d’investissement et de fonctionnement par habitant. Les données nationales disponibles ont été agrégées pour les 11 sous-régions de développement de l’OMS, et pour l’ensemble du monde.

Pour ce qui concerne l’évaluation des besoins financiers, elle prend en compte les coûts de fonctionnement, de maintien et de remplacement de la couverture existante, ainsi que les coûts de nouveaux services et les coûts programmatiques. Et le rapport souligne que des études de coûts au niveau national sont nécessaires pour guider le secteur.

L’analyse effectuée permet donc de présenter les investissements qui devraient être effectués chaque année de 2005 à 2014 pour atteindre la cible 10 des OMD, sachant que l’investissement annuel pour l’eau (50,2%) est un peu plus élevé que celui de l’assainissement (49,8%).

L’étude estime donc que les dépenses globales à réaliser dans les pays en voie de développement d’ici à 2014, simplement pour y raccorder la moitié de la population qui ne l’est pas aujourd’hui, conformément à la cible 10 des OMD, se chiffrent à des montants de 42 milliards US $ pour l’eau, et à 142 milliards US $ pour l’assainissement.

Soit, au total, pour l’eau et l’assainissement, un équivalent annuel de 18 milliards US $ (12,4 milliards d’euros), pour raccorder la moitié de la population des pays pauvres qui ne l’est pas aujourd’hui.

Mais elle souligne dans le même temps que le maintien des services existants nécessite déjà, à lui seul, 322 milliards US $ supplémentaires pour l’approvisionnement en eau, et 216 milliards US $ pour l’assainissement. Soit un total de 538 milliards de dollars US pour la période de 2005 à 2014.

Et donc 54 milliards US $ par an (35,8 milliards d’euros), pour l’entretien des installations existantes, majoritairement présentes dans les pays développés, ou qui bénéficient aux minorités les plus aisées des pays en voie de développement.

Si l’on additionne les deux postes, soit la création ex-nihilo de nouvelles infrastructures pour les pays pauvres, et l’entretien des infrastructures existantes, surtout dans les pays développés, l’étude chiffre donc à 70 milliards de dollars US (48,2 milliards d’euros), les montants qui devront, selon l’OMS, être dépensés annuellement de 2005 à 2014 pour l’eau et l’assainissement.

Elle met aussi en exergue le fait que les dépenses effectuées pour étendre la couverture bénéficieront principalement au ruraux (64 %), tandis que celles consacrées au maintien de la couverture déjà existante profiteront largement aux urbains (73 %).

De plus il apparaît qu’une mise en œuvre efficace du programme imposerait un « supplément de dépenses de 10 à 30 % pour couvrir des coûts administratifs en dehors du point de délivrance des interventions. »

Ces évaluations pourront être critiquées. Elles ont le mérite de permettre une mise en perspective bienvenue, quand les messages régulièrement émis par la communauté internationale conduisent, par défaut, à circonscrire la question de l’eau à une dimension humanitaire, et non politique.

Par ailleurs, si l’on considère que l’investissement mondial annuel dans l’infrastructure de l’eau représente 500 milliards de dollars, celui-ci est aujourd’hui réalisé en fonction de l’hypothèse, déjà dépassée, selon laquelle le cycle de l’eau oscillerait dans les limites relativement étroites constatées dans le passé.

Or de nombreuses études scientifiques attestent que le changement climatique a déjà radicalement modifié le cycle de l’eau et que les évolutions déjà identifiables marquent le début d’une crise de la ressource.

De nouveaux modèles vont devoir être mis en œuvre pour anticiper les inondations et les sécheresses, déterminer la taille des réserves d’eau et décider de l’allocation de la ressource entre les usages domestiques, industriels et agricoles.

A cet égard le risque est grand de voir les pays du Nord préférer « la Corrèze au Zambèze. » Vu sous cet angle, le déluge de propagande humanitaire qui accompagne désormais rituellement chaque « Journée mondiale de l’eau » ne parviendra plus très longtemps à dissimuler que le changement climatique, dont l’impact affecterait tout autant les pays riches du nord que les pays pauvres du sud, risque très sérieusement de restreindre encore davantage l’aide publique au développement.

Si les pays du Nord érigent la lutte contre le réchauffement climatique au rang de priorité absolue car elle menacerait désormais la sécurité internationale, et celle de chacun des pays développés qui n’entendent pas renoncer à leur modèle de croissance, comme vient de le proclamer M. Javier Solana devant le Conseil des ministres de l’Union le 13 mars 2008 à Bruxelles, les égoïsmes nationaux des pays du Nord réduiront inévitablement à chiffons de papier les "engagements" de la communauté internationale à promouvoir l’accès à l’eau dans les pays pauvres du Sud.

Sources :

Hutton, G. and Bartram, J. (janvier 2008). Coûts globaux pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement.

Publié en ligne le 20 novembre 2007.

Edition papier : Bulletin de l’Organisation mondiale de la santé ; vol. 86, no. 1 ; p. 13-19., janvier 2008.

Contact :

Guy Hutton, Programme eau et assainissement (WSP), Banque mondiale au Cambodge.

ghutton@worldbank.org

-http://blog.mondediplo.net/2008-03-...

Messages

  • Une nouvelle fois pour éviter la "marchandisation" de nos patrimoines aux seuls profit des multinationales, il faut que les citoyens s’approprient de nouveau ce qui est leurs biens, et déclarer l’Eau par exemple : "Bien commun public mondial". Et que la gestion de cette ressource naturelle soit la responsabilité de tous les citoyens de la terre.

    • Pour que « les citoyens s’approprient... », encore faut-il qu’ils le veuillent véritablement.

      L’eau du robinet fait intervenir des agents différents résultant du « démembrement » que constitue cette « propriété publique ».

      L’eau du robinet devant rester impérativement un « bien public » relevant du service public, le législateur gouvernemental a eu recours à un artifice administratif en distingant (en démembrant) la PRODUCTION de l’eau - propriété de la ou des Communes - de la DISTRIBUTION de l’eau pouvant être confiée (déléguée) à une entreprise privée.

      A titre d’exemple, ce « démembrement » se révèle aussi dans la partie du transport public délégué à la SNCF puisque l’Etat, par sa décision exorbitante de droit commun prise par LE gouvernement a séparé son exploitation de son réseau ferré.

      Ainsi, le concept de bien public est-il respecté en matière de droit administratif. En réalité ce que nous payons, en tant qu’ADMINISTRES et accessoirement buveurs d’eaux du robinet, ce n’est pas le liquide que nous buvons, mais le service lié à la distribution à domicile.
      Dans cet ordre d’idée, l’eau reste donc GRATUITE et ce n’est que sa distribution et son assainissement que nous payons en tant qu’USAGERS.

      De manière générale, l’eau du robinet est gérée en SYNDICAT INTERCOMMUNAL d’ADDUCTION d’EAU POTABLE et d’ASSAINISSEMENT appelé SIAEPA.
      Le SIAEPA est un Etablissement Public Industriel et Commercial (vocable du Droit Administratif) créé par la seule décision des élus municipaux des communes ayant intérêt en vue de "déléguer cette compétence municipale" à un organe administratif dit de spécialité.
      Le SIAEPA est constitué de deux conseillers municipaux désignés par les élus de chaque commune adhérente .

      Forte de cette délégation de compétence, le SIAEPA peut gérer soit en REGIE (directement avec son propre personnel) soit en DELEGATION (indirectement avec des entreprises privées).

      3/4 de la distribution de l’eau du robinet est faite par DELEGATION.
      Sur le marché national prospère TROIS entreprises : VEOLIA, LYONNAISE-SUEZ, SAUR.

      Ces multinationales françaises tirent leur « légitimité » à distribuer l’eau (publique) du robinet du seul fait que ces entreprises sont "choisis" par les Commissions d’Appel d’Offres constituées par les comités exécutifs des SIAEPA, élus indirectement par NOUS lors des élections municipales.
      Ces 3 GROUPES empochent à ce titre les énormes dividendes de leurs actions auprès des ELUS et prestations commerciales auprès des USAGERS.

      Les contrats établis entre le SYNDICAT (le délégant) et le DELEGATAIRE (l’entreprise commerciale) sont toujours REDIGES par les services juridiques du DELEGATAIRE et signés aveuglément par nos « élus indirects ». Ce qui fait que ces contrats sont truffés de clauses « léonines ».

      Au bout du compte, le citoyen peu regardant sur l’action de son Maire et Adjoints en matière de gestion des SERVICES PUBLICS roule dans la farine l’administré qu’il est, le contribuable qu’il est, l’usager qu’il est , le porte-monnaie qu’il est...

      Le citoyen a pris le parti quasiment définitif de confier (déléguer) aveuglément la chose publique à "son" élu local chéri en se confortant dans l’idée que cet homme-là gère en petit père peinard au mieux des intérêts de ses con-citoyens.

    • cette situation de non accès à l’eau pour plus d’un milliard d’ètres humains est tout simplement lamentable.