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16 mars 1978 Amoco Cadiz 220 000 tonnes de pétrole, 16 mars 2008 Saint-Nazaire 400 tonnes de fuel (videos)

Publie le mardi 18 mars 2008 par Open-Publishing
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de Roberto Ferrario

LE 16 mars 1978 un pétrolier américain (supertanker) construit en 1974 immatriculé au Libéria (tonnage : 234 000 tonneaux) "Amoco Cadiz" de 334m de long sur 51 de large fait route vers Rotterdam quand à 9h45 l’homme de barre prévient le capitaine que le gouvernail ne répond plus, le défaut été connu, mais la compagnie, la Standard Oil devenue Amoco Corporation, avait fermé les yeux, ne voulant pas perdre les deux semaines d’immobilisation nécessaires à la réparation du pétrolier.

Peu après 22h, le navire s’échoue à 1500 mètres de la côte, sur les rochers de Portsall, petit bourg situé à trois kilomètres de Ploudalmézeau, dans le Nord-Finistère, les 34 hommes et une femme d’équipage sont sauvés avant que le bateau ne sombre, provoquant une marée noire d’une ampleur exceptionnelle.

Au petit matin, la population et les élus découvrent un paysage d’apocalypse, plus de 220 000 tonnes de pétrole brut iranien transportées, auxquelles viendront s’ajouter 3 000 tonnes de fuel brut s’en échappent. 400 km de côtes seront souillés par les nappes de pétrole et 200 000 hectares de surface marine pollués. Le capitaine de l’Amoco, Pascuale Bardari, sera placé sous contrôle judiciaire.

L’affaire est entrée dans l’histoire pour l’aventure humaine collective qu’elle a suscitée.

Le gouvernement français engage dans la semaine qui suit les moyens locaux de l’équipement et des éléments de plusieurs régiments ; y compris du second corps d’armée venus d’Allemagne (certains resteront sur place plus de deux mois).

Des centaines de volontaires mobilisés par des associations d’écologistes sont aussi venus ramasser le goudron à la main et à la pelle.
Les moyens techniques sont toutefois insuffisants et le matériel inadapté Les autorités disent avoir mis six mois pour faire pomper ou disperser le pétrole et nettoyer les côtes bretonnes.

Avec les maires des autres villes sinistrées, Alphonse Arzel maire de Ploudalmézeau il crée le "Syndicat Mixte de protection et de conservation du littoral nord-ouest de la Bretagne" et en devient le président.

Face à des multinationales qui, pour tenter d’échapper à leurs responsabilités, se dissimulent derrière des sociétés écrans ou des filiales, souvent basées dans des etats à la législation laxiste, et grâce à la participation de chaque contribuable breton, que les sommes gigantesques nécessaires pour intenter une action judiciaire aux Etats-Unis ont été réunies et donc le groupe Amoco est alors assigné devant le tribunal de Chicago, aux Etats-Unis.

En 1984, un juge américain a désigné l’Amoco Corporation comme seule responsable de l’accident, et en 1988, le juge a fixé un montant d’indemnités. Considérant ces indemnités comme scandaleusement insuffisantes, les Bretons, comme l’Etat et la compagnie pétrolière, ont fait appel du jugement.

L’affaire ne sera définitivement close au plan judiciaire qu’en 1992. Amoco versera 225 millions de francs (34,3 millions d’euros) au syndicat mixte, tandis que l’Etat obtiendra 1,045 milliard de francs (159,3 millions d’euros).

Mais 30 ans après, le pétrole de l’Amoco Cadiz refait surface, on en retrouve 8 000 tonnes enfouies au port de commerce de Brest. En 2007, lors de travaux de construction d’un bâtiment de l’UAT et de l’extension de la zone de stockage des conteneurs, des fosses d’enfouissement de déchets contenant des hydrocarbures ont été découvertes. Les écologistes brestois alertent les pouvoirs publics, d’autres milliers de tonnes ont été enfouis, de la même façon, tout le long du littoral nord des côtes bretonnes. L’association Robin des Bois avait dressé en 2000, un inventaire des sites concernés.

Télécharger la carte des sites pollués en Bretagne

Le dimanche 16 mars 2008

Au moins 400 tonnes de fuel lourd se sont déversées, après qu’une fuite de tuyauterie est survenue lors du chargement d’un pétrolier à quai à la raffinerie Total de Donges, face à Paimboeuf.

Une partie du fuel a été fixée sur les berges par du sable, mais "l’opération de confinement, initiée par Total, n’a pas fonctionné comme espéré". Résultat : une centaine de tonnes de fuel s’étale dans l’estuaire de la Loire, sur 22 km, entre Donges et Saint-Nazaire.

Les rives des communes de Corsept et de Saint-Brévin ont également été touchées. Des irisations étaient signalées sur l’avant-port de Saint-Nazaire et jusqu’aux portes des plages de Saint-Marc. Lundi soir, la préfecture n’excluait pas que les plages de Pornichet et de La Baule soient souillées, au gré des marées...

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