1er mai sur fond de conflit sociaux en Italie

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé samedi aux manifestations unitaires organisées pour le 1er mai par les trois grands syndicats italiens sur fond de durs conflits sociaux. Les secrétaires généraux de la CGIL (gauche), de la CISL (catholique) et de l’IUL (modéré) avaient décidé cette année d’organiser leur manifestation à Gorizia, ville à la frontière italo-slovène divisée après la Deuxième guerre mondiale et aujourd’hui symbole de l’unification de l’Europe. L’Europe élargie et ses défis, les conflits Alitalia et Fiat et le sort des trois Italiens retenus en Irak depuis le 12 avril ont été les principaux thèmes des interventions de Guglielmo Epifani, le secrétaire général de la CGIL, de Savino Pezzotta de la CISL et de Luigi Angeletti de l’UIL.

Près de 20.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé à ce rassemblement du 1er mai et les trois dirigeants ont insisté sur l’unité syndicale face au gouvernement. Une autre marche a rassemblé plusieurs milliers de personnes —35.000 selon les syndicats— à Turin (nord).

"Alitalia et Melfi (l’établissement du groupe Fiat ) ne sont que la face visible de l’iceberg, car de très nombreuses entreprises sont en crise et font peser des menaces sur l’emploi", a lancé le patron de la CGIL, Guglielmo Epifani en dénonçant "les silences du gouvernement". "Malheureusement, nous sommes face à un gouvernement qui fuit ses responsabilités et son silence est devenu intolérable", a renchéri le secrétaire de la CISL, hué par un petit groupe de manifestants avant le début des interventions.

Les trois dirigeants syndicaux ont ensuite insisté sur les opportunité de l’élargissement de l’Union européenne à dix nouveaux membres. "Nombreux sont ceux qui pensent que leur bien être risque d’être menacé, mais ces craintes ne sont pas fondées. Plus d’Europe ne peut qu’apporter plus de bien-être", a assuré le secrétaire général de l’UIL, Luigi Angeletti.

Les trois grandes confédérations avaient refusé tout mot d’ordre lié à la situation en Irak, comme l’avaient demandé les ravisseurs des trois otages Italiens. Mais il ont livré quelques commentaires à la presse avant de monter à la tribune. "On ne traite pas avec les terroristes, on les combat", a ainsi déclaré M. Pezzotta. "Tout doit être fait en ce moment pour réduite les tensions internationales et faire rentrer les otages chez eux", a pour sa part déclaré M. Angeletti.

Seul le dirigeant de la CGIL, proche de l’opposition, a réclamé "le retrait immédiat des troupes italiennes" déployées en Irak depuis l’été dernier.Les ravisseurs des trois Italiens avaient annoncé mardi être prêts à les libérer si les Italiens organisaient à Rome dans les cinq prochains jours une grande manifestation contre la guerre en Irak. Ils avaient menacé dans le cas contraire d’exécuter les trois hommes. Les familles des otages ont organisé jeudi une marche, mais les ravisseurs ont fait parvenir vendredi un nouveau message avec de nouvelles exigences.