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Journée nationale contre les OGM ! Quid des OHTM ?

Publie le dimanche 30 mars 2008 par Open-Publishing

OHTM = Objet Humain Télévisuellement Manipulé

AP | 29.03.2008 | 14:46

Dans le cadre d’une journée nationale de mobilisation, les associations anti-OGM ont organisé samedi dans plusieurs villes de France des actions de sensibilisation auprès du grand public et des députés qui doivent examiner début avril le projet de loi sur les organismes génétiquement modifiés.

Cette journée nationale "Pour le droit et la liberté de produire et de consommer sans OGM", à l’appel notamment d’Attac, des Amis de la Terre, de la Confédération paysanne, du Collectif des faucheurs volontaires et de Greenpeace, s’est déclinée localement par des manifestations, des concerts et des rassemblements prévus à Rennes, Lille, Nancy, Clermont-Ferrand, Avignon, Perpignan, Toulouse et Bordeaux.

A Toulouse, le collectif anti-OGM 31 a organisé un point de rassemblement et d’information sur la place du Capitole pour dénoncer le projet de loi adopté en février par le Sénat qu’il juge "laxiste et scandaleux" et "en contradiction avec la plus grande partie des engagements du Grenelle de l’environnement".

"Cette journée est destinée à sensibiliser le grand public et à réveiller la conscience des députés avant l’examen de la loi, en les appelant à voter contre un texte qui légalise la contamination non-OGM", a lancé Michel Metz, membre du collectif. Les militants appellent les parlementaires à tenir compte de l’opinion publique qui, "dans sa grande majorité est opposée aux OGM".

Après avoir manifesté samedi matin devant le site du semencier Pioneer à Aussonne (Haute-Garonne), les militants ont déroulé dès 13h place du Capitole des banderoles "Non au monde de Monsanto" ou encore "Biogemma gare aux dégâts" et lâché neuf oies pour "alerter les citoyens et réveiller les députés". "Les oies ont permis aux défenseurs de Rome retranchés au Capitole de ne pas être envahis par les barbares. Deux mille ans plus tard, elles signalent l’arrivée des nouveaux barbares que sont les OGM", ont expliqué les membres des Faucheurs volontaires.

Le projet de loi sur les OGM, qui vise à clarifier les conditions de mise en culture de plantes transgéniques et de leur coexistence avec les productions conventionnelles et doit permettre la transposition en droit français d’une directive européenne de 2001, sera débattu à l’Assemblée nationale de mardi à jeudi.

Amendé et adopté le 8 février dernier en première lecture par le Sénat, le texte instaure notamment "un délit de fauchage" et entend remplacer la "Haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés" par un "Haut conseil des biotechnologies" présidé par un scientifique.

Au nom du "principe de précaution", le gouvernement français avait décidé de 11 janvier d’activer la clause de sauvegarde sur le maïs transgénique MON810, ce qui avait entraîné la suspension de la culture du MON810, seul OGM cultivé en France à des fins commerciales et destiné à l’alimentation animale.

Particulièrement concernée par les cultures OGM jusqu’à la récente activation de la clause de sauvegarde, la région Midi-Pyrénées a concentré en 2007 près de 70% de la surface cultivée en France, avec 16.000 hectares de parcelles de maïs OGM sur 23.000 hectares au total. AP


Quelques chiffres

Ces rassemblements, organisés par un collectif d’associations et syndicats, dont Greenpeace, Attac, les Amis de la Terre, les Faucheurs volontaires, la Confédération paysanne et la Fédération nationale de l’agriculture biologique, se sont notamment déroulés à Rennes, Clermont-Ferrand, Toulouse, Bordeaux, Avignon, Nancy et Lille. Selon la Confédération paysanne, ils ont regroupé au total plus de 25.000 personnes.

A Rennes, plus de 5.000 personnes, selon la police, entre 13.000 et 15.000 selon les organisateurs, ont manifesté en criant "Monsanto, assassin. OGM on n’en veut pas. OGM dans les champs c’est la mort de nos enfants".

"La Bretagne a une importance majeure sur la question des OGM, car c’est là que se concentre la majorité de l’élevage en France et les OGM sont cultivés à 80% pour l’élevage", a expliqué Arnaud Apoteker (Greenpeace).

A Clermont-Ferrand, la manifestation, en présence du leader altermondialiste José Bové, a rassemblé entre 1.000 et 3.000 personnes. Après un pique-nique, les manifestants, portant des banderoles "maïs OGM = céréale killer" et "OGM : députés, dites non", ont formé une fresque humaine pour écrire "sans OGM = O%".

A Toulouse, 500 personnes ont scandé des slogans tel "Monsanto dehors, OGM non merci" sur la place du Capitole, devant l’Hôtel de ville. "Les oies du Capitole nous réveilleront. Alerte à la trahison", ont chanté les manifestants, portant sept oies et des banderoles anti-OGM.

Selon Jacques Dandelot, membre du Collectif anti-OGM 31 et des Faucheurs volontaires, 4.000 pétitions appelant les députés à "voter pour une loi respectant le droit de produire et de consommer sans OGM" ont été signées localement et seront envoyées à l’assemblée nationale.

Une cinquantaine de membres et sympathisants du Collectif anti-OGM 31 ont symboliquement "semé" du maïs biologique sur des pelouses devant l’usine de production de semences Pioneer à Aussonne (nord de Toulouse).

A Avignon, de 800 à 1.500 personnes ont manifesté jusqu’à la place de l’Horloge, non loin du Palais des Papes, où avait été installé un cercueil surmonté de fruits et de légumes symbolisant l’enterrement de la biodiversité.

A Bordeaux, plusieurs dizaines de manifestants, 300 selon les organisateurs, se sont rassemblés place de la Comédie, avant un pique nique bio devant le Grand Théâtre.

A Lille, des producteurs ont vendu leurs produits -légumes, miel, viande notamment- près de stands militants de Greenpeace, du WWF, des Amis de la Terre ou des Verts. A Strasbourg, une dizaine de personnes portant un masque blanc et brandissant de petits panneaux "Ni dans mon assiette ni dans les champs" ont manifesté silencieusement.

Les députés doivent débattre les 1er, 2 et 3 avril du projet de loi OGM, largement amendé, puis adopté par les sénateurs le 8 février. Selon le collectif anti-OGM, "cette loi est en contradiction avec la plus grande partie des engagements du Grenelle de l’environnement".

Le collectif souhaite que le droit et la liberté de produire et consommer sans OGM soient inscrits dans la loi, et que "le principe de précaution (soit) pleinement appliqué".