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Occupation du chantier du centre de rétention de Palaiseau

Publie le mardi 4 mai 2004 par Open-Publishing

Ce mardi 4 mai 2004, depuis 7 heures, le chantier de construction du
centre de rétention de Palaiseau situé au 7, rue Emile Zola est occupé.
Rassemblement, mardi 4 mai à 18 heures, gare RER de Palaiseau.

Bref rappel des faits

En 1996, le projet de construction d’un centre de rétention à Palaiseau
est lancé par Debré, alors ministre de l’Intérieur. Ce projet, maintenu
par le gouvernement de gauche qui lui succède, n’est révélé à la
population qu’en 2001 par des militants du collectif anti-expulsions puis
par des collectifs de sans-papiers (collectif sans-papiers C.G.T. de
Massy, Maison des Ensembles et 9ème collectif), des syndicats, des
associations locales et des partis politiques qui forment alors le
Collectif 91 contre les centres de rétention. En janvier 2004, malgré
plusieurs manifestations et des pétitions ayant recueilli des milliers de
signatures, l’Etat ordonne le début du chantier qui se voit confié à une
filiale de Bouygues (OF Equipement) et à l’architecte Emmanuel Nebout.

Qu’est-ce qu’un centre de rétention ?

Un centre de rétention, comme son nom ne l’indique pas, est une prison
spéciale pour sans-papiers. C’est là que l’Etat enferme les étrangers sans
titre de séjour avant leur expulsion. La seule différence avec une prison
c’est que, dans un centre de rétention, les sans-papiers sont enfermés sur
décision de la police et que les gardiens sont des policiers. Aujourd’hui.

La loi Sarkozy sur l’immigration, entrée en application en janvier 2004,
fait passer la durée d’enfermement des sans-papiers en rétention de 12 à
32 jours tandis que l’Etat annonce qu’il veut doubler le nombre
d’expulsions. Cette volonté d’enfermer plus pour mieux contrôler entraîne
des conséquences : de plus en plus, dans les centres de rétention, les
sans-papiers se révoltent et s’organisent contre cette situation
insupportable (grèves de la faim, automutilations mais aussi émeutes et
évasions se multiplient).

Outre l’accroissement des moyens de contrôle et de répression, le
ministère de l’Intérieur veut rendre encore plus difficile l’accès aux
titres de séjour, fabriquant ainsi de toutes pièces de nouveaux
sans-papiers. Il supprime aussi l’Aide Médicale d’Etat, seule aide
médicale à laquelle avaient droit les sans-papiers. Des passagers qui
refusent de prendre l’avion avec un sans-papier menotté et bâillonné sont
inculpés ainsi que des personnes ayant hébergé un ou des sans-papiers.
Cette offensive sécuritaire précarise encore plus les migrants en
situation irrégulière comme ceux ayant des titres de séjour de courte
durée, renouvelables selon le bon vouloir de l’administration.

Cette généralisation de l’enfermement (construction de 32 nouvelles
prisons, création de centres fermés, etc.) comme moyen de contrôle social
s’applique à tous. C’est une pression énorme sur toute la main d’ouvre
étrangère visant à la rendre plus docile et exploitable. L’Etat et le
patronat répètent qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde :
il s’agit de la contrôler, l’organiser et d’en tirer profit, ici comme
ailleurs (qui peut dire que des sans-papiers ne vont pas travailler sur le
chantier de Palaiseau ?), pour tous nous exploiter, avec ou sans-papiers.

Organisons-nous !

Si un peu partout en France de nouveaux centres sont en voie de
construction (Plaisir, Oisel, Rennes, Nantes, Lyon, Bordeaux, etc.) ou
d’agrandissement sous prétexte de rénovation, une campagne s’organise au
niveau national pour faire échec à ces chantiers et pour la fermeture de
tous les centres de rétention. Il ne s’agit pas de réclamer de meilleurs
conditions de rétention, c’est-à-dire une gestion plus efficace du
contrôle des migrants, mais de s’organiser pour mettre en échec
l’application de la loi Sarkozy : occuper le chantier c’est un moyen
concret de s’opposer à sa mise en ouvre et de s’attaquer matériellement à
ce dispositif, moyen que tous peuvent s’approprier.

Nous appelons tous ceux qui ne veulent pas des centres de rétention à nous
rejoindre quand ils le désirent sur le chantier, rue Emile Zola à
Palaiseau, pour rendre visible l’opposition à ce centre et l’occupation du
chantier.

Rassemblement, mardi 4 mai à 18 heures, gare RER de Palaiseau.

Arrêt de la construction des centres de rétention, à Palaiseau comme
ailleurs.
Fermeture de tous les centres de rétention.
Des papiers pour tous ou plus de papiers du tout.
Liberté de circulation et d’installation.

Les occupants du chantier de Palaiseau

Contact : 01 53 79 12 21