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Pierre De COUBERTIN : Le père peu présentable des jeux olympiques modernes …

Publie le lundi 7 avril 2008 par Open-Publishing

21/08/2004

L’ouverture des jeux olympiques d’Athènes a offert l’occasion de voir quelques 10000 athlètes de 196 nations différentes se livrer durant une quinzaine de jours à une compétition pacifique dans le cadre de 26 sports différents. Les jeux seront clairement perçus par plus de 3,5 milliards de téléspectateurs comme une immense apologie de la fraternité humaine. Mais au delà des flonflons et autres manifestations de joie, les jeux olympiques sont-ils réellement ce qu’ils prétendent être ?

Pour y voir plus clair plongeons dans leurs origines. Les jeux modernes n’existent en fait que depuis 108 ans, Pierre Freddy, Baron de COUBERTIN, leur instigateur aristocrate Français né en 1863, grand admirateur des civilisations grecques, se met en tête, après un passage en Angleterre de restaurer l’antique tradition des jeux olympiques, abolie par l’empereur Théodose en 394 après J.C. Bien que les discours actuels affirment que les valeurs olympiques prônées par Coubertin étaient celles du respect et de la courtoisie entre les peuples, la réalité est en fait bien moins reluisante.

L’ « inventeur » des JO modernes fut Gavé d’idées émanant d’auteurs tels que le naturaliste Francis Galton qui s’efforça toute sa vie de démontrer l’inégalité des races humaines, ou du non moins connu diplomate Français, Joseph comte de Gobineau, l’inspirateur de l’idéologie nazie (Essai sur l’inégalité des races humaines). Coubertin ne cacha pas de son vivant, ses idées ouvertement racistes et misogyne.

Néanmoins en 1894, après des années d’obstination, il parvint à rassembler autour de lui, les responsables de 12 pays afin de remettre au goût du jour les jeux olympiques antiques. Deux ans plus tard, en 1896, la première olympiade a lieu à Athènes. Pour Coubertin, il s’agissait de magnifier aux yeux du monde la supériorité de l’Occident, et surtout de prouver dans le cadre des jeux, la perfection de "l’homme blanc", autant sur le plan physique que spirituel. Pour Coubertin, la beauté des corps répondant à l’antique esthétique des athlètes grecs ne pouvait se retrouver que chez des compétiteurs Européens. Cette supposée perfection européenne devait donc se manifester de façon éblouissante par une supériorité de performances, cela au détriment des autres "races" considérées comme inférieures.

« À la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance », se plaisait à alléguer sentencieusement notre preux humaniste de Coubertin, sûr de son fait. Sa vision on ne peut plus simpliste des peuples de la planète ne faisait guère place à la demi mesure : « Il y a deux races distinctes : celles au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l’air vaincu. Hé bien ! C’est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n’est appréciable qu’aux forts. » (In « Education anglaise »).

Voici le véritable cadre idéologique de la renaissance des jeux Olympiques modernes : Les femmes interdites d’accès, les Nègres, Indiens et autres métèques tolérés dans le rôle de faire valoir. On retiendra d’ailleurs que pour la troisième olympiade de 1904 à St Louis (USA), les compétitions furent organisées séparément, ceci en fonction de la "race" des compétiteurs. Les organisateurs américains considéraient en effet les Pygmées, Turcs, Syriens et autres Sioux comme des trublions exotiques, indignes d’être comparés à la fine fleur de l’athlétisme WASP (suprématie anglo-saxonne blanche). Quant à Coubertin, malgré le succès grandissant des J.O modernes, il ne cessa de tempêter contre le laxisme ethnique des jeux et surtout l’éventuelle participation des femmes aux Olympiades. Il y voyait un affront majeur à la grandeur et à la pureté originelle de cette compétition. Néanmoins, la pression grandissante des mouvements féministes au cours des années 20 eut raison des règlements désuets et machistes du comité international olympique, si bien qu’en 1928, aux jeux d’Amsterdam, et contre l’avis de Coubertin bien sûr, les femmes, au nombre de 290, firent leur entrée triomphale aux épreuves d’athlétisme.

Écoeuré, Coubertin s’éloigne du comité Olympique international, pour se rapprocher de celui de l’Allemagne, selon lui plus proche de l’idéal Olympique. Les jeux de Berlin, en 1936 sont censés célébrer aux yeux des autorités Allemandes et du monde, la supériorité de la race Germanique. Hitler va jusqu’à faire pression pour que les Noirs et les Juifs ne participent pas aux jeux, ce que lui refuse le président du Comité Olympique de l’époque. Cruelle ironie de l’histoire, les jeux n’auront cependant d’yeux que pour un seul homme, un Noir du nom du Jesse Owens, que l’histoire retiendra d’ailleurs comme le premier athlète à remporter quatre médailles durant la même olympiade.

Ulcéré Hitler quitte le stade et… Coubertin meurt l’année suivante (n’y voyez cependant pas de liens de cause à effet).

Coubertin est devenu au fil des années un personnage insaisissable, tant ses idées semblent à l’opposé du discours actuel du Comité olympique international. Bien que son nom soit fréquemment évoqué durant la trêve olympique, il ne l’est le plus souvent qu’à titre purement anecdotique ou "folklorique". On se gardera bien de trop "touiller" dans la vie et les idées du père fondateur, de peur qu’il ne s’échappe d’inavouables miasmes.

Le mythe des origines doit rester immaculé chacun l’aura compris.

Devenue une gigantesque entreprise marketing, les JO modernes, s’évertuent désormais à présenter leur père fondateur, Pierre Freddy, Baron de Coubertin sous des dehors des plus rutilants, mais l’histoire demeure pour qui prend le temps de s’y intéresser...

 http://www.afrikara.com/index.php?p...

Références Bibliographiques :

Dossier spécial du canard enchaîné (1984) : l’envers du sport

Stephen Jay gould : "La mal mesure de l’homme"

William J. Morgan. "Coubertin’s Theory of Olympic Internationalsim : A Critical Reinterpretation."

Sigmund Loland. "Pierre de Coubertin’s Ideology of Olympism from the Perspective of the History of Ideas."

Mark Dyreson. "From Civil Rights to Scientific Racism : The Variety

of American Responses to the Berlin Olympics, the Legend of Jesse Owens, the the ’Race Question.’"

Peter A. Horton. "The Modern Olympic Games and the Cause of Black Nationalism."

Maynard Britchford. "Avery Brundage : Money and Olympic Ideology."

http://www.amnestyinternational.be/doc/article991.html

 http://www.solest.com/index.php?id=503