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La gauche radicale italienne hors du Parlement

Publie le mardi 15 avril 2008 par Open-Publishing

de Salvatore Aloïse

La Gauche arc-en-ciel ne sera pas représentée au Parlement. Jamais la gauche radicale n’a connu une telle débâcle, qui inquiète jusqu’à ses adversaires : le centriste Pier Ferdinando Casini a déclaré considérer négativement le fait qu’"une partie réelle du pays se retrouve hors du Parlement car elle n’a d’autre alternative que la rue pour s’exprimer".

Le rassemblement formé par Refondation communiste, les Communistes italiens, les Verts et les Démocrates de gauche, qui avaient refusé d’entrer dans le Parti démocrate, a obtenu 3, 1 % des voix à la Chambre et 3,2 % au Sénat. Loin du seuil de barrage de 4 % pour la Chambre et 8 % pour le Sénat. A elle seule, Refondation communiste de Fausto Bertinotti, qui avait été porté à la présidence de la Chambre des députés par l’alliance sortante de Romano Prodi, avait obtenu, en 2006, 5,8 % des suffrages pour l’élection des députés et 41 sièges.

La gauche radicale est victime de la simplification du paysage politique et du vote utile qui a fonctionné, selon les commentateurs, comme un tsunami. M. Bertinotti a annoncé qu’il quittait tout rôle de dirigeant. Il a estimé, lundi soir, que le système politique s’est, de fait, "américanisé" et "qu’en substance, les élections ont été présentées comme une course à deux". Il a accusé le centre-gauche "d’avoir scié la branche" sur laquelle se trouvait la gauche et d’avoir ainsi "renvoyé le pays à la droite".

Avant même le déclenchement de la crise qui a fait chuter, en janvier, la coalition de M. Prodi, le nouveau Parti démocrate de M. Veltroni avait indiqué vouloir concourir seul aux élections en rompant l’alliance avec la gauche radicale, convaincu qu’elle avait miné l’action du gouvernement. Mais pour M. Bertinotti, la raison de la crise vient essentiellement du fait que le gouvernement Prodi a ignoré les salariés. "Nous sommes victimes, comme Jospin en France en 2002, d’un vote de protestation contre une classe politique qui n’a pas été à l’écoute", a-t-il dit.

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